Anna KernAnna Petrovna Kern
Anna Kern ou Anna Petrovna Kern (en russe : Анна Петровна Керн), née Poltoratskaïa, nom d'épouse en secondes noces Markova-Vinogradskaïa ; née à Orel () morte à Moscou (), est une noble russe, connue surtout pour le rôle qu'elle a joué dans la vie du poète Alexandre Pouchkine. Elle est également auteure de mémoires. BiographieMademoiselle Anna PoltoratskaïaLes parents d'Anna appartenaient au cercle des fonctionnaires aisés de la noblesse russe. La générale KernLe , est célébré le mariage de la jeune Anna Poltoratskaïa et du général Ermolaï Kern. Anna Kern écrit dans son journal à son propos : « il est impossible de l'aimer et je n'ai même pas la consolation de le respecter. Je parle sincèrement, je le déteste presque. Je préfèrerais l'enfer au paradis s'il me fallait être au paradis avec lui... ». Plus tard, comme mère des enfants nés de cette union Anna a des rapports assez froids avec ceux-ci. Deux filles naissent respectivement en 1818 (Ekaterina) et en 1821 (Anna). Elles sont confiées à l'Institut Smolny de Saint-Pétersbourg, pour leur éducation. En juin 1825, Anna Petrovna arrive à Trigorskoïe, la propriété de sa tante Praskovia Ossipova, où elle rencontre pour la deuxième fois Alexandre Pouchkine, qui s'est installé dans sa propriété voisine de Michaïlovskoïe. Elle l'avait déjà rencontré en 1819, à Saint-Pétersbourg chez une autre tante. En juillet, Prascovia emmène Anna Kern, avec sa fille Anna Wulf et Evpraksia à Riga où est caserné le général Kern[2]:87—88. À Riga se noue une romance entre Anna Kern et Alekseï Wulf, son cousin qui a rejoint le groupe familial. Elle se prolongera plusieurs années. En mai 1827, Anna Kern va finalement s'installer à Saint-Pétersbourg. Elle se sépare de son mari détesté et enterre sa réputation d'honnête femme. La générale Kern a acquis mauvaise réputation dans la société. Ce qui ne l'empêche pas de tomber amoureuse et d'aimer. Plus tard, Anna se rapproche de plusieurs familles et cercles d'amis. Parmi ceux-ci, le poète Anton Delvig, le philosophe Dmitri Vénévitinov, l'écrivain Alexandre Nikitenko, le compositeur Mikhaïl Glinka (Glinka a écrit un très belle musique sur les vers de Pouchkine « Je songe à l'heure ravissante », mais qu'il dédie déjà à la fille d'Anna Ekaterina Kern, le poète Fiodor Tiouttchev, le romancier Ivan Tourgueniev). Ses nombreuses relations n'ont pas empêché de conserver ses liens avec Alekseï Wulf, le fils de Praskovia Ossipa, qui ont duré 4 ans[2]:136. En 1836, Anna a 36 ans et elle tombe de nouveau amoureuse. C'est un véritable amour pour un cadet âgé de 16 ans du premier corps du régiment des Cadets de Saint-Pétersbourg. C'est son propre cousin Sacha Markov-Vinogradski. Mais c'est son vieux mari lui-même qui lui aurait proposé les « services » de ce neveu pour pallier ses insuffisances[5]. Elle cesse tout à fait de paraître en public et mène une vie de mère de famille tranquille. Après 3 ans, elle donne naissance à un fils qu'elle appelle Alexandre. Mais tout cela en dehors du mariage. Ayant épousé un jeune cadet, Anna est allée contre la volonté de son père, pour lequel il l'a privée de tout soutien matériel. À cet égard, les Markov-Vinohrad s'installent à la campagne et vivent très mal[6]. Anna Markova-VinogradskaïaAnna, comme veuve d'un général, reçoit une pension décente, mais le elle officialise sa relation avec Alexandre et son nom d'épouse devient Morkova-Vinogradskaïa. Elle ne peut dès lors plus prétendre à sa pension de veuve et les époux doivent vivre modestement. À cette époque on lui diagnostique une tuberculose et pour joindre les deux bouts, ils doivent vivre plusieurs années dans le village de Sosnitsa Gouvernement de Tchernigov dans la maison du grand-père d'Anna. Le , Alexandre Vassilevitch Markov-Vinogradski est décédé d'un cancer de l'estomac, à Priamoukhino dans l'Oblast de Tver. Le de la même année 1879, Anna Kern est décédée à Moscou, dans un meublé, au coin de la rue de Tver. Anna Kern est enterrée dans le cimetière du village de Proutnia à 6 kilomètres de Torjok (les pluies n'ont pas permis de l'enterrer près de son mari). L'emplacement exact n'est plus connu mais une pierre symbolique a été apposée. Relations avec PouchkineAnna Petrovna rencontre Pouchkine pour la première fois en 1819 dans la maison de sa tante Élisabeth Oleninoï, à Saint-Pétersbourg. Il ne lui fait pas grande impression et semble même grossier[2]. C'est en qu'elle le rencontre pour la deuxième fois quand elle passe par Trigorskoïe. Je songe à l'heure ravissante — Pouchkine Mais Anna est aussi fascinée par l'ami et voisin de Pouchkine Alekseï Wulf, le fils de Praskovia Ossipova. Avant de quitter Riga, où Praskovia Ossipova emmène Anna Kern avec ses filles, Anna est autorisée à écrire une lettre à Pouchkine.
La correspondance entre Pouchkine et Anna en français est conservée, elle est pleine d'esprit et se présente comme un jeu où s'échangent les sentiments qui régnaient dans les propriétés voisines de Mikhaïlovskoe et Trigorskoïe. En 1830, alors que Pouchkine était l'époux de Natalia Gontcharova, Anna Kern lui demanda de l'aide pour obtenir la traduction d'un livre de George Sand édité par Alexandre Smirdine. Le poète réagit fort vivement et négativement[11]. Anna a conservé de bonnes relations avec toute la famille Pouchkine : Nadejda Ossipovna Pouchkina et son mari Sergueï Pouchkine, les enfants Lev Pouchkine et Olga Sergeevna Pavlitcheva (née Pouchkine), la « confidente des affaires de cœur ». Anna appela sa fille Olga en son honneur. Notes et références
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