Ses parents sont Baptiste Hiral (1844-1870), tonnelier et cultivateur, et Marie Courtines (1848-1895)[2], vendeuse de pétrole pour les lampes. À la naissance, il est orphelin de père, car son père Baptiste s'est tué accidentellement le lorsque son cheval se cabra[3]. Il naît au domicile de ses parents rue des Capestans[3]. Il reçut à la naissance le prénom de Joseph[4] et au baptême, le prénom de Paul (saint de la date du baptême, le )[5] qui deviendra son prénom usuel.
Paul avait un frère aîné Louis (1869-1883)[4], une demi-sœur Anna (1880-1935) et un demi-frère Martial François (1885-1953), à la suite du remariage de sa mère en 1879 avec Joseph Léon Bénézech (1845-1907)[2], le cousin germain de Baptiste[6].
Enfance et scolarité
Son enfance est plutôt pauvre et il aidait sa mère au commerce de pétrole avec son frère[7]. Son frère aîné étant souvent malade, il est confié à ses grands-parents maternels à Florensac en 1875 où il va à l'école élémentaire, puis va à l'école des Frères de Mèze en 1876 et en 1879 à l'école des Frères de la Sainte-Famille à Florensac[8]. Il retourne ensuite au collège des Frères de Mèze en 1883[9], puis entre en au collège Séraphique de Bordeaux[10] où il restera jusqu'au mois d'août 1887[11]. Au collège séraphique, il est bien noté pour la conduite et l'étude, mais se révèle assez mauvais pour les leçons, les devoirs et la discipline[12]. En , il rentre dans le Tiers-Ordre franciscain[13]. En 1887, il quitte le collège pour le noviciat de la province de Saint-Louis-d'Anjou à Amiens[14].
Études religieuses en France
C'est le Frère Siffrein-Daniel, directeur de l'école communale de Mèze puis supérieur de l'école libre congréganiste qui orientera Paul vers le sacerdoce[15]. Sa vêture chez l'ordre des frères mineurs (franciscains), le à Amiens, lui donne le nom de Frère Ange-Marie qu'il avait choisi, étant donné sa passion pour Marie[16]. En , il va vivre au scolasticat de Béziers[17],[11].
Montréal (1890-1900)
Le , Ange-Marie part pour Montréal pour ne pas effectuer son service militaire, la nouvelle loi du , dite loi Freycinet, sur le recrutement de l’armée astreignant les séminaristes à un an de service militaire[18],[19]. C'est la dernière fois qu'il verra sa mère[20]. Il restera à Montréal jusque 1900[21]. Il part en compagnie de son Père Directeur, Jean-Baptiste Pelte[22] et embarque à Liverpool le sur le paquebot « Parisian » de la ligne Allen, pour arriver à Québec le et le 15 à Montréal[23].
Mgr Hiral habite initialement une maison adjacente au presbytère Saint-Joseph, 304, rue Richmond, qui vient d'être acquis par Othon Ransan[24],[25] avec une petite dizaine de religieux[26]. En 1892, il choisit de rejoindre la Province St-Pierre nouvellement créée pour le Canada ; néanmoins, il ne se fait pas naturaliser[27]. En , Mgr Hiral et les autres frères du couvent Saint-Joseph déménagent au 1222, rue Dorchester[28].
En 1893, il s'implique dans la réalisation des plans de la modification du couvent (création d'une crypte, modifications diverses)[29]. Ce sera le cas pour des modifications jusque 1900, notamment l'édification de l'église supérieure de Saint-François[29].
Il est ordonné prêtre le à Montréal dans la chapelle du couvent des Petites Sœurs des Pauvres, à date de la fête de saint Hilaire, le patron de Mèze, sa ville natale[30],[31],[32].
Le père Ange-Marie est nommé le maître des étudiants et directeur du collège séraphique de Montréal - il y avait été surveillant auparavant -, tout en restant professeur de philosophie[33]. Il va y entreprendre des travaux d’agrandissement, en s'impliquant personnellement dans les plans (notamment pour le cloître)[33].
Le , il célèbre sa millième messe et le , sa 2000e[34].
Québec (1900-1907)
En 1900, Ange-Marie Hiral vient à Québec[35],[36]. Il reçoit le mandat de procéder à l'établissement d'un couvent. Hiral s'installe dans une école du quartier Mont-Plaisant, près de Villa Manrèse[37]. Le , il acquiert un terrain sur le flanc du cap dominant Saint-Sauveur. Après plusieurs dons, il fait construire un couvent dans le style de l'ancien couvent Saint-Antoine des Récollets à Québec. Le couvent est béni le , agrandi en 1903 et 1904, et une chapelle est bénie le [38].
Menin (1907-1910)
En 1908 il est gardien à Menin en Belgique[39]. En 1909, le père Ange-Marie Hiral reçoit le mandat de former un noviciat et un scolasticat à Menin[40].
Au Québec (1910-1920)
En 1910, Ange-Marie Hiral revient au Québec[36]. La même année, Paul Bruchési, archevêque de Montréal au Québec, demande aux Franciscains de prendre en charge une deuxième paroisse dans Rosemont. Les Franciscains commencent le service religieux au Parc Lasalle et la paroisse est fondée par Ange-Marie Hiral (supérieur) en 1911. Elle est baptisée Saint-François Solano[41]. Ange-Marie accède au provincialat de la province Saint-Pierre à Montréal en 1911[42].
Monseigneur Hiral revient au Québec en 1950 pour le cinquantenaire du couvent franciscain de Québec. Le , Monseigneur Hiral célèbre à Québec sa dernière messe dédiée à Marie. Il décède le à Québec[47],[30],[31].
Fidèle Durieux, archiviste de la province Saint-Louis-d'Anjou, le décrivait comme « un pur languedocien, un vrai méditerranéen »[48]. Ses camarades du collège séraphique de Bordeaux le décrivaient comme « pacifique », « doux », « aimable » et « jovial »[49].
Anecdote
Mgr Hiral a traversé 17 fois l'océan Atlantique en bateau (14 fois avant 1928, un aller-retour en 1932 et un dernier aller vers le Québec en 1950) et plus de dix fois la Méditerranée (2 fois avant 1928 et une dizaine de voyages pendant son épiscopat à Port-Saïd)[50].
Hommage
Une place (anciennement Place des Pénitents) de sa ville natale, Mèze, porte son nom depuis le sur décision du conseil municipal. Cette décision est motivée par le fait que « Monseigneur Hiral a vécu pendant son jeune âge aux environs de l’église des Pénitents » et qu'il est « un de ses fils, d'origine modeste, qui, par son intelligence et son travail, s'est élevé jusqu'à une des plus hautes fonctions de l’Église, et qui (...) a défendu (...) les prérogatives françaises et (...) a soutenu de toutes ses forces l'expansion de notre langue »[51],[52].
Une plaque de marbre blanc a été placé à l'église Saint-Hilaire de Mèze en son hommage par l'abbé A. Porte en 1953[31].
Un petit musée des souvenirs de Mgr Hiral se trouve à Québec[20].
Bibliographie
Monseigneur Hiral est l'auteur de nombreux ouvrages religieux :
Vie de Saint François Solano, de l'ordre des Frères Mineurs, apôtre de l'Amérique méridionale, 1549-1610, publié par Desclée de Brouwer, 1906, 303 pages
Le lis refleuri : abrégé de la vie et des révélations de Ste. Marguerite de Cortone : pénitente du Tiers-Ordre de St. François, 1247-1297, publié par Maison Ste-Marguerite, 1907, 178 pages.
La Cathédrale martyre : Reims, publié par La compagnie de publication « Le Soleil », limitée, 1918, 44 pages
Mon pèlerinage à Assise, Cortone, l'Alverne, publié par la Revue Franciscaine, 1919, 426 pages
Élévations franciscaines, publié par Librairie franciscaine, 1932, 176 pages
Marie et l'Eucharistie, publié par Éditions franciscaines, 195?, 117 pages
Allons à Jérusalem, publié par Éditions franciscaines, 1951, 211 pages
Vida de San Francisco Solano: apóstol de América del Sur (1549-1610), (numéro 51 de Biblioteca « Los grandes Ejemplos »), publié par Editorial Difusion, 1945, 231 pages.
Le Sentiment de la présence de Dieu (Mes mardis à la radio) (avec Ferdinand Coiteux, Paul-Émile Léger), publié par Éditions franciscaines, 1951, 158 pages
The revelations of Margaret of Cortona, the Franciscan Magdalene (Spirit and Life Series), publié par Franciscan Institute, 1952, 87 pages, (ISBN1-57659-093-3), 9781576590935
Les chants de Mgr Ange-Marie Hiral, o.f.m., Vicaire Apostolique du Canal de Suez, publié par Les Franciscains de Canada, 1953, 194 pages
Chemin de La Croix En Union Avec Les Sentiments Du Sacré-Cœur de Jésus, publié par BiblioLife, 2009[53]
Stabat Mater Dolorosa Paraphrase, publié par BiblioLife, 2009
↑ a et bMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 1 - Enfance et Jeunesse, Ses parents, pages 25, 26 et 27, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Editions Franciscaines Montréal, Canada, 1957
↑ a et bMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 1 - Enfance et Jeunesse, L'enfant, page 37, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1957
↑ a et bMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 1 - Enfance et Jeunesse, Introduction, page 39, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Editions Franciscaines Montréal, Canada, 1957
↑Ils étaient des nôtres, Mgr Ange-Marie Hiral (1871-1952) - Un mariologue, par le R. P. Jean-Joseph Deguire, o.f.m., chapitre 10, préface et compilation par P.Herve-Blais, achevé d'imprimer le 2 avril 1953, sur les presses de l'imprimerie du Bien Public, Trois-Rivière Qc. Canada, http://mondieuetmontout.com/Herve-Blais-o.f.m.-Mis.-Prov.-Ange-Marie-Hiral-Mgr-o.f.m.htm
↑Jean-Baptiste Pelte (né à Glatigny en Alsace le 26 juin 1851, décédé à Boulogne-sur-Mer le 12 août 1917)
↑Mgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Le Frère Ange-Marie arrive à Montréal, page 49, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑Othon Ranson ; T. R. P., Frère Othon de Pavie, ministre provincial des Franciscains de la régulière observance, de la province St-Louis en France
↑Mgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, La vie des fondateurs à Montréal, page 65, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑Mgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Le Frère Ange-Marie arrive à Montréal, pages 50 à 53, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑Mgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Le profès solennel, page 80, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑Mgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Le nouveau couvent, page 102, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Editions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑ a et bMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Les premiers apostolats, pages 145 à 147, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑ ab et cmentionné sur la plaque de l'église Saint-Hilaire de Mèze
↑ a et bMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Les premiers apostolats, pages 130 à 133, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑Les Franciscains au Canada, 1890-1990, L'implantation, page 34, de Jean Hamelin, 1990, (ISBN2-921114-38-0)
↑ ab et cMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Les premiers apostolats, page 142, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑Les Franciscains au Canada, 1890-1990, L'implantation, page 35, de Jean Hamelin, 1990, (ISBN2-921114-38-0)
↑Les Franciscains au Canada, 1890-1990, L'implantation, page 36, de Jean Hamelin, 1990, (ISBN2-921114-38-0)
↑Les Franciscains au Canada, 1890-1990, L'implantation, page 42, de Jean Hamelin, 1990, (ISBN2-921114-38-0)
↑Les Franciscains au Canada, 1890-1990, L'implantation, page 39, de Jean Hamelin, 1990, (ISBN2-921114-38-0)
↑Les Franciscains au Canada, 1890-1990, L'expansion, page 50, de Jean Hamelin, 1990, (ISBN2-921114-38-0)
↑ a et bMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 2 - Dix ans à Montréal, Le profès solennel, pages 71 et 72, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1958
↑ a et bMgr Ange-Marie Hital, O.F.M., 1 - Enfance et Jeunesse, Introduction, page 7, Paul-Eugène Trudel, o.f.m, Éditions Franciscaines Montréal, Canada, 1957