Considérée comme l'une des plus grandes voix de la musique africaine contemporaine sa carrière est marquée par un mélange unique de styles musicaux, allant de la musique traditionnelle africaine à la pop, en passant par le jazz, le funk et le rock. Kidjo qui utilise sa musique pour aborder des thèmes tels que les droits humains, l'égalité des sexes et la justice sociale.
Angélique Kidjo commence sa carrière à l'âge de six ans à travers la troupe de théâtre de sa mère et les danses traditionnelles du groupe Les Sphinx. Elle enregistre ensuite l'album Pretty qui contient les chansons Ninive et Gbe Agossi en hommage à Bella Bellow, une chanteuse togolaise qui fut l'une de ses sources d'inspiration. Cet album lui donne l'opportunité d'entamer une tournée en Afrique de l'Ouest.
Les troubles politiques continuels au Bénin l'obligent à déménager en 1983 à Paris en France puis en 1998 aux États-Unis où sa carrière musicale est couronnée en 2007 par son premier Grammy Awards.
Militante engagée, notamment pour les droits des enfants et l'éducation, elle est ambassadrice de bonne volonté de l'UNICEF depuis 2002. Elle créé en 2006 à Washington (États-Unis) la Fondation Batonga afin d'aider des jeunes filles en difficulté en leur offrant des bourses scolaires pour assurer leur éducation. Angélique Kidjo à plus d'une vingtaine d'album dont Logozo le premier enregistré entre Miami et Paris dans les années 1991, lui permis de participer à plusieurs festivals internationaux dont un concert à l'Olympia, à Paris, le 31 octobre 1992. Un deuxième dénommé Djin Djin sorti le 1er mai 2007 lui permis de gagner le Grammy pour « Best Contemporary World Music » et Mother Nature sortie le 18 juin 2021 sorti chez Decca est récompensé par un Grammy Award le 3 avril 2022.
Elle fait plusieurs collaborations avec des artistes mondiaux dont au nombre des plus marquants figurent entre autres Alicia Keys sur la chanson Envoyez-nous de l'énergie, Yemi Alade sur le titre Shekere chanson tirée de l'album Woman of Steel publié sur YouTube le 5 février 2020, Tina Turner, sur une chanson produite par Jean Hebrail : Easy As Life sur l'album d'Elton John et Tim Rice. En dehors de sa carrière musicale, Angélique Kidjo fait ses premiers pas dans le cinéma en 2016, en tenant le rôle principal dans le film nigérian The CEO (Le PDG) et également apparue dans la série Christmas Flow.
Biographie
Naissance et contexte familial
Angélique Kpasseloko Hinto Hounsinou Kandjo Manta Zogbin Kidjo est née à Ouidah, une petite ville portuaire du Dahomey (actuel Bénin), le [1],[2]. Son père est un Fon de Ouidah, receveur des Postes, et sa mère Yvonne Djiko est Yoruba, directrice d'une troupe de théâtre et femme d'affaires[3]. Angélique Kidjo est septième de leurs dix enfants[4].
Styles et influences musicales
Angélique Kidjo chante dans plusieurs langues locales et étrangères, telles que le fon, le mina, le yoruba, le français ou l'anglais. Son style musical va du jazz à la pop, en passant par le rock, la musique juju, le highlife, ainsi que des rythmes traditionnels du Bénin, comme l'akinta, l'akohoun, le toba, l'agbotchébou, le kpanouhoun, le gogbahoun et le zinli[5]
Début de carrière artistique
À l'âge de six ans, Angélique Kidjo intègre la troupe de théâtre de sa mère, ce qui fait naître en elle le goût pour les musiques et les danses traditionnelles. Elle commence à chanter au sein du groupe Les Sphinx et, adolescente, rencontre le succès grâce à son adaptation pour la radio nationale de la chanson de Miriam MakebaLes Trois Z. Elle enregistre ensuite l'album Pretty avec l'aide de son frère et du producteur camerounais Ekambi Brilliant. Cet album contient les chansons Ninive, Gbe Agossi et un hommage à Bella Bellow, une chanteuse togolaise qui fut l'une de ses sources d'inspiration. Cet album lui donne l'opportunité d'entamer une tournée en Afrique de l'Ouest. Les troubles politiques continuels au Bénin l'empêchent de poursuivre sa carrière de façon indépendante dans son propre pays[6].
Années de déménagement et formation (1983 et 1998)
Paris en France 1983
En 1983, elle s'installe à Paris en France, où naît sa fille en 1993. Tout en travaillant pour payer ses frais de scolarité, Angélique Kidjo suit des cours de chant au Centre d'informations musicales (CIM), une école de jazz parisienne. Elle y rencontre le musicien et compositeur Jean Hebrail, qui écrit avec elle la majeure partie de sa musique. Elle est initiée à un nouveau rapport avec le français par l'écoute de Jacques Higelin, Serge Gainsbourg et Claude Nougaro[7].
États-Unis (1998) et son premier Grammy Awards
En 1998, elle s'installe aux États-Unis, où sa carrière connaît un succès couronné en 2007 par un Grammy Awards. Son mariage avec Jean Hébrail, un Européen blanc est toutefois mal accepté par la communauté afro-américaine[8].
Concerts et tournées musicales
D'abord choriste de groupes africains de Paris, elle devient en 1985 la chanteuse du groupe de jazz africain Pili Pili formé par le pianiste néerlandaisJasper van 't Hof. Elle collabore à trois albums de Pili Pili : Jakko (1987), Be In Two Minds (1988) produit par Marlon Klein et Hôtel Babo (1990). Elle enregistre un album solo, Parakou, pour le label de Jazz Open[9].
Angélique Kidjo est alors découverte à Paris par Chris Blackwell, le fondateur jamaïcain d'Island Records, la maison de disques de Bob Marley et U2. Il la signe en 1991 sur son label Mango. Elle enregistre quatre albums chez Island, jusqu'au départ de Chris Blackwell. En 2000, elle signe un contrat à New York avec le label Columbia Records, pour lequel elle enregistre deux albums[10].
Elle part en tournée en Amérique du Nord en 2007, avec Josh Groban. Le , Kidjo a chanté au South African leg pour Live Earth[17],[18]. Annie Lennox s'est jointe à Angélique Kidjo et à vingt-deux autres chanteuses sur la chanson SING pour la lutte contre la transmission du VIH de la mère au nouveau-né en Afrique[19].
Elle participe le à l'African Diaspora Inaugural Ball, un des bals organisés à Washington pour de l'investiture présidentielle de Barack Obama, dont elle a soutenu la candidature aux présidentielles américaines[23].
Depuis le , elle est l'un des membres du jury de l'émission L'Afrique a un incroyable talent[25].
Invitée à la cérémonie à Paris le dimanche 11 novembre 2018, lors de la commémoration de l'armistice de la Première Guerre mondiale, Angélique Kidjo interprète la chanson Blewu en hommage à son auteure, Bella Bellow, artiste togolaise décédée en 1973 mais aussi aussi honorer lé mémoire de toutes ces personnes qui ont perdu la vie lors de ce premier conflit mondial[26],[27].
Kidjo créé égaement la Fondation Batonga[30], qui .aide des jeunes filles en difficulté en leur offrant des bourses scolaires pour assurer leur éducation[31],[32].
Le , l'UNICEF et la marque Pampers ont lancé une campagne pour éliminer le tétanos[37] pour laquelle Angélique Kidjo compose la chanson You Can Count On Me[38].
Angélique Kidjo a enregistré une vidéo sur sa chanson Agolo et avec les images de Yann Arthus-Bertrand pour la campagne sur l'environnement des Nations unies « Scellons l'Accord ! »[39].
Logozo est le premier album d'Angélique Kidjo pour Island Records, enregistré entre Miami et Paris[43]. Il a été produit par le batteur de Miami Sound Machine, Joe Galdo avec Branford Marsalis et Manu Dibango aux saxophones. L'album sort dans le monde entier en 1991 et devient numéro un sur le classement des meilleures ventes World Music du Billboard[44]. Sortent ensuite des vidéos pour les simples We We et Batonga. Angélique Kidjo commence sa première tournée mondiale et joue dans un grand nombre de festivals internationaux. et elle finit son tour de chant par un concert à l'Olympia, à Paris, le [45].
Aye
Sorti en 1994, l'album Aye a été produit par David Z à Paisley Park, le studio de Prince à Minneapolis et par Will Mowat au studio Soul To Soul de Londres. On y trouve le simple Agolo, dont la vidéo réalisée par Michel Meyer est nommée aux Grammy Awards en 1995[44].
Fifa
Angélique Kidjo et Jean Hebrail parcourent le Bénin en 1995 pour enregistrer les rythmes traditionnels qui serviront de base à l'album Fifa[46] (qui signifie « Paix » en fon, langue du Bénin) sorti en 1996. Carlos Santana joue sur la chanson Naïma qu'Angélique Kidjo a dédiée à sa fille (née en 1993). Le simple Wombo Lombo et sa vidéo réalisée par Michel Meyer sont largement diffusés sur les radios et les chaines de télévision africaines[47].
En 1998, Angélique Kidjo commence une trilogie d'albums, Oremi, Black Ivory Soul et Oyaya, qui revisite les racines africaines de la musique américaine et les routes de l'esclavage[48].
Oremi
Produit par Peter Mokran, enregistré à New York, Oremi[49] mélange les influences africaines et noire-américaines. Cassandra Wilson, Branford Marsalis, Kelly Price et Kenny Kirkland ont collaboré avec Angélique Kidjo sur ce projet. La première chanson de l'album est une reprise de Voodoo Chile de Jimi Hendrix. La chanson Yaki Yaki extraite de l'album est utilisée pour la bande originale du film Bimboland[50].
Produit par Steve Berlin de Los Lobos et par le pianiste d'origine cubaine Alberto Salas, Oyaya! sort en 2004. Oyaya! doit beaucoup aux musiques d'Amérique latine et des Caraïbes qui se mélangent aux guitares africaines[54],[55]. Le chanteur Henri Salvador, qui avait 86 ans à l'époque de l'enregistrement, se joint à Angélique Kidjo sur la chanson Le Monde comme un bébé[56],[57].
Djin Djin
Avec l'album Djin Djin sorti le , Angélique Kidjo effectue un retour aux sources de ses racines béninoises. Un grand nombre d'artistes internationaux collaborent à ce projet : Josh Groban, Carlos Santana, Alicia Keys, Joss Stone, Peter Gabriel, Amadou & Mariam, Ziggy Marley et Branford Marsalis[58],[59]. Le titre, Djin Djin, évoque un son de cloche qui célèbre l'arrivée d'un nouveau jour pour le continent africain[60]. L'album est produit par Tony Visconti, connu pour son travail aux côtés des Rita Mitsouko, David Bowie, Morrissey, et T. Rex, entre autres[61],[62],[63]. Djin Djin a gagné Grammy pour « Best Contemporary World Music » album (meilleur album de musique du monde contemporain) et un « NAACP Image Award » récompensant les œuvres des Noirs américains[64],[65].
Õÿö
Õÿö sort en Europe le . L'album rend hommage à la musique qui a bercé l'enfance d'Angélique Kidjo au Bénin[66]. C'est un mélange de musique traditionnelle, de reprises de Miriam Makeba, de chansons soul des années 1960 et 70 et aussi d'une chanson de Bollywood[67]. Dianne Reeves chante sur le titre d'Aretha Franklin Baby I Love You, Bono (U2) et John Legend sur la reprise de Curtis Mayfield Move On Up et le trompettiste Roy Hargrove sur Samba Pati, une composition de Carlos Santana. Produit par Angélique Kidjo et Jean Hebrail, l'album a été arrangé avec la participation du guitariste béninois Lionel Loueke[68],[69],[67].
Spirit Rising
Spirit Rising sort en Europe au printemps 2012. C'est un album live enregistré à Boston en 2011. Angélique Kidjo y invite Branford Marsalis, Ezra Koenig, Dianne Reeves et Josh Groban. Elle reprend ses versions du Boléro de Ravel, de Summertime et une version originale de Redemption Song[49].
EVE
Au début de l'année 2014, l'album EVE sort sur le label Savoy. C'est un album dédié aux femmes d'Afrique[49],[70], à leur beauté et leur résilience. Angélique Kidjo a enregistré des chorales traditionnelles au Kenya et dans différents villages du Bénin. Elle chante un duo avec la chanteuse nigériane Aṣa et collabore avec le Kronos Quartet, Dr. John, l'orchestre philharmonique du Luxembourg arrangé par Gast Waltzing. Rostam Batmanglij de Vampire Weekend. L'album EVE a reçu le Grammy du Meilleur Album de World Music en 2015[49].
SINGS with the Orchestre Philharmonique du Luxembourg
En , l'album Sings (avec l'Orchestre Philharmonique du Luxembourg)[49] sort sur le label Savoy. C'est un album symphonique qui reprend les grands succès d'Angélique Kidjo avec de nouveaux arrangements pour orchestre classique. L'album SINGS a reçu le Grammy du Meilleur Album de World Music en 2016[71].
Remain In Light
Angélique Kidjo s'est associée avec le producteur Jeff Bhasker pour créer Remain In Light, un projet dans lequel Angélique Kidjo ramène l'album homonyme des Talking Heads à ses origines africaines[72]. L'album, sorti le , est une réinvention morceau par morceau de ce que l'on considère comme l'un des disques les plus importants des années 1980 et qui avait été lui-même influencé à l'origine par la musique de l'Afrique de l'Ouest et notamment par l'Afrobeat de Fela Kuti[73].
En dehors de sa carrière musicale, Angélique Kidjo a fait ses premiers pas au cinéma en 2016 avec le film The CEO (Le PDG) du réalisateur nigérian Kunle Afolayan[131],[132]. Actrice principale du film, Angélique Kidjo incarne Madame Zimmermann, une dame de fer au caractère exceptionnel. Le film a été projeté en France lors de la 4e édition du festival Nollywood Week Film dont elle est la marraine[133]. Elle est également apparue dans la série Christmas Flow.
La BBC l'a incluse dans sa liste des cinquante icônes du continent africain[135]. Time Magazine l'a appelée la « première diva africaine[136] » et elle fait partie de la liste établie par The Guardian des cent femmes les plus influentes au monde[137]. Le magazine Forbes la fait figurer comme la première femme dans la liste des quarante célébrités les plus importantes d'Afrique[138]. Le Daily Telegraph la décrit en , lors des Jeux olympiques de Londres, comme la « reine incontestée de la musique africaine[139] ». Paris Match la place en tête de sa liste des dix femmes les plus influentes d'Afrique[140] et l'inclut dans sa liste des 10 artistes africains les plus engagés[141]. Le , Time Magazine a inclus Angélique Kidjo dans sa liste annuelle des 100 personnes les plus influentes au monde[142].
2016 : prix Ambassadrice de la conscience, décerné par Amnesty International pour avoir milité « en faveur de la liberté d'expression et de l'éducation des jeunes filles africaines. [Et lutté] contre les mutilations génitales féminines » — le prix a également été remis à trois groupes de jeunes militants africains : Y'en a marre (Sénégal), le Balai citoyen (Burkina Faso) et Lutte pour le changement (LUCHA, République démocratique du Congo)[176].
2017: lauréate du Prix du meilleur second rôle de l'Africa Movie Academy Awards le pour son rôle dans le film du Nigérian Kunle Afolayan[177].
2017: Grand prix des musiques du monde de l'Académie Charles-Cros, le , pour l'ensemble de sa carrière à l'occasion de la sortie de ses mémoires "La Voix est le miroir de l'âme" chez Fayard[178].
2018: Prix de l'artiste citoyen de l'ADAMI pour son action humanitaire, [179].
2018: Premier World Pioneer Award pendant la cérémonie des Songlines Magazine Music Awards, le à Londres. Elle a chanté un duo avec Fatoumata Diawara and Mokoomba en clôture de la soirée[180].
2023: prix Polar Music[181] et en février 2023, elle gagne le prix prix Vilcek décerné par l'Ambassade des États-Unis[182].
Bibliographie
« Les 100 personnalités de la diaspora africaine : Angélique Kidjo », Jeune Afrique, nos 2536-2537, 16 au 29 août 2009,, p. 57 (lire en ligne).
(en) Julia Stewart, Les femmes africaines à citer selon Stewart, Penguin Random House Afrique du Sud, , 247 p. (ISBN9780143027119).
Justine Brabant et Annick Kamgang, Lucha: chronique d'une révolution sans armes au Congo, la Boîte à bulles, coll. « Contre-coeur », (ISBN978-2-84953-398-7).
↑« Angélique n'a pas froid aux yeux. La vitalité rayonnante d'une chanteuse afro-européenne Angélique Kidjo à l'Olympia », Le Monde, (lire en ligne [archive du ] )
↑(en) Robtel Neajai Pailey, « PRAY THE DEVIL BACK TO HELL AND THE MAKING OF 2011 NOBEL LAUREATE LEYMAH GBOWEE », The Soas Journal of Graduate Research, pas précis (lire en ligne [archive du ] )
↑Franck Raoul Pedro, « Angélique Kidjo, Commandeur de l'Ordre national du mérite du Bénin », journal, , Bénin: Angélique Kidjo, Commandeur de l'Ordre national du mérite du Bénin (lire en ligne)
↑Angélique Kidjo, Rachel Wenrick et Valéry Lameignère, La voix est le miroir de l'âme: mémoires d'une diva engagée, Fayard, (ISBN978-2-213-70478-4, lire en ligne)