André (Asher Dov) Neher naît en 1914 à Obernai dans le Bas-Rhin, puis la famille déménage à Strasbourg redevenue française en 1918.
Son père est Albert Neher, né en 1879 à Langensoultzbach, Alsace, et mort le à Lyon[1]. Sa mère est Rosette Neher (née Srauss), née en 1888 et morte en 1963 à Strasbourg[2].
Son frère aîné est Richard Neher, né à Obernai, Bas-Rhin en 1910 et mort le . Il a deux sœurs : Hélène Samuel (Neher), née le à Obernai et morte le à Jérusalem en Israël[3], et Suzanne Suzel Neher (Revel)[4].
Albert Neher[5] est un juif traditionaliste qui enseigne à ses fils la Torah[6]. Durant la Seconde Guerre mondiale, Albert Neher écrit et illustre une Haggadah, pour chacune des quatre années[7].
L'éducation d'André Neher développe en lui l'amour de la France. Dès l'âge de 22 ans, il enseigne l'allemand au collège de Sarrebourg et continue en parallèle d'étudier le judaïsme notamment à la yechiva de Montreux, en Suisse.
Il est mobilisé en 1939 et après la débâcle rejoint sa famille réfugiée à Brive-la-Gaillarde où il reprend l'enseignement avant d'être nommé à Lanteuil. Il fait partie de la communauté de David Feuerwerker, alors rabbin de Brive et de toute la région. Le , il est chassé de l'enseignement de par le statut des Juifs décrété par le gouvernement de Vichy. Il est sensible à l'indifférence de ses collègues enseignants à cette injustice. Ceci le conduit, après la guerre, à abandonner ses études de la littérature allemande pour se tourner vers le judaïsme et la littérature juive.
Il épouse en 1947 Renée Bernheim (1922-2005), fille du médecin André Bernheim (1877-1963), avec laquelle il cosigne plusieurs ouvrages. Les Neher n'ont pas d'enfants et consacrent leur vie à l'enseignement, à la recherche, et à la publication de leurs travaux.
En 1955, il est nommé professeur de littérature juive à l'université de Strasbourg et obtient l'enseignement de l'hébreu comme langue vivante par l'université française.
En 1962, il publie avec son épouse L'Histoire biblique du peuple d'Israël, puis Le Puits de l'exil.
De l'hébreu au français : Manuel de l'hébraïsant, la traduction., Éditeur Klincksieck; 1re édition, 2000, (ISBN978-2252009840),
Critique biblique et tradition juive: Suivi de trois textes sur la Bible, préf. Enrico Lucca, Éditions de l'Eclat, 2022, (ISBN978-2841625529).
À propos
David Banon : Héritages d'André Neher, Éditeur Editions de l'Eclat, 2011, (ISBN978-2841622610).
Raniero Fontana : André Neher, philosophe de l'Alliance, Éditeur Albin Michel, 2015, (ISBN978-2226258533).
David Lemler : André Neher, Éditeur Hermann, 2017, (ISBN9782705694463)
avec Anna Waisman : Cette chose indispensable qui reste invisible et que je sais voir et entendre: Correspondance 1962-1988, 2023, Éditions de l'Eclat; (ISBN978-2841626472)
Citations
Le risque
« [...] En créant l'homme libre, Dieu a introduit dans l'univers un facteur radical d'incertitude, qu'aucune Sagesse divine ou divinatoire, qu'aucune mathématique, qu'aucune prière même, ne peuvent ni prévoir, ni prévenir, ni intégrer dans un mouvement préétabli : l'homme libre, c'est l'improvisation faite chair et histoire, c'est l'imprévisible absolu, c'est la limite contre laquelle viennent se heurter les forces directrices du plan créateur, sans que nul ne puisse dire par avance si cette limite consentira à se laisser franchir ou si, par la puissance du barrage qu'elle leur oppose, elle n'obligera pas ces forces créatrices à rebrousser chemin mettant en danger, par ce choc en retour, le plan créateur dans son ensemble[11]. »
Faisons l'homme !
« C'est le grand défi lancé par Dieu à son propre être, qu'Il limite en décidant d'introduire dans la création une créature qui soit libre[11]. »
↑ a et bIn Faust et le Maharal de Prague : le mythe et le réel, PUF.
Voir aussi
Bibliographie
(en) Jonathan Judaken, Jean-Paul Sartre and the Jewish Question: Anti-antisemitism and the Politics of the French Intellectual, University of Nebraska Press, 2006 (ISBN0803205635 et 9780803205635)
Cet ouvrage contient une notice à propos d'André Néher. Voir (en) p. 359.