Sa belle-sœur, Camille-Ange Protais, était la petite-fille du général Jean-François Christophe, baron d'Empire.
Sa nièce, Virginie Protais, épousa Maurice Hamman, fils d’Édouard Jean Conrad Hamman, peintre. Leur second fils, Joë Hamman, était l'ami de Buffalo Bill et introduisit le western en France.
Protégé de la princesse Mathilde, cousine de Napoléon III, il était l’ami intime d’Alexandre Dumas fils et du peintre Ernest Meissonier dont il partageait la passion pour le billard. Il faisait également partie du cercles des proches du peintre et écrivain Eugène Fromentin et de Charles Busson en compagnie duquel il peignit des paysages. Il fut invité aux « vendredis » du comte de Nieuwerkerke, où se trouvaient réunis artistes, hommes d’affaires et hommes politiques, et fut convié à l'élégante « Série de Compiègne », organisée par l’empereur et l’impératrice du 3 au .
À la suite de la mort du prince impérial, le , tué en Afrique du Sud, l'impératrice commande trois tableaux au peintre : Une reconnaissance, Zoulouland, Le Prince impérial met l'épée à la main et Le Prince mort.
Lors de la mort du peintre en 1890, l'Impératrice Eugénie adresse une lettre de condoléance à son frère.
On a dénombré dans la presse et sous la plume des critiques environ 225 œuvres répertoriées de Protais. On connaît un pastel, divers dessins dont beaucoup sur la guerre de Crimée, cinquante peintures à l'huile et douze autres œuvres qui ne sont connues que par la gravure. Au Salon de 1863, les deux œuvres qui firent sa gloire, Le Matin avant l’attaque et Le Soir après le combat, entouraient le portrait de l’empereur par Hippolyte Flandrin. Vincent van Gogh a commenté Souvenir de la patrie (Lettre du ).
Ses tableaux occupent différents sujets : les peintures de batailles (Mort du Colonel de Brancion, Attaque du Mamelon-Vert, Bataille de Solférino, La Défense de Saint-Privat), l’honneur de la patrie (Le Matin avant l’attaque, Le soir après le combat, La Garde du drapeau, La Séparation, Armée de Metz, Le Bataillon carré, Soir de Waterloo, Souvenir de la patrie, Un Renseignement, Le Drapeau et l’armée), les scènes de genre militaires (La Fin de la halte, Les Vainqueurs, Le Retour dans la patrie, À l’aube, En marche, Une mare, Pendant l’armistice, Lac de Garde, La Fin de l’averse), l’expression individuelle des sentiments (La Ddernière Pensée, Le soir de Saint-Privat, Morts pour la patrie, Les Vainqueurs de Gravelotte, La Dernière Pensée du soldat fatigué, Épisode de la bataille de Coulmiers, Les Vainqueurs) et enfin les scènes de plein air (À l’ombre, La Soupe, Soldats jouant aux quilles).
Dans la grande famille des peintres militaires de son époque, qui compte Ernest Meissonier, Adolphe Yvon, Charles Édouard Armand-Dumaresq, Alphonse de Neuville, et parmi les plus jeunes, Wilfrid-Constant Beauquesne, Étienne-Prosper Berne-Bellecour et Édouard Detaille, il est considéré comme un peintre affectif et sentimental[3]. « M. Protais n'est pas seulement un peintre de talent, c'est surtout un observateur, un poète » Louis Auvray-1863. C’est cette traduction très personnelle des actes de bravoure et des souffrances dont il avait été le témoin oculaire sur les champs de bataille qui lui valut son succès dans les années 1860-1880.
Louis Auvray, 1863 : « Avec M. Protais on est toujours vivement pris au cœur » Jules Richard
Jules Claretie, 1874 :« On ne pourra pas écrire, plus tard, sur les campagnes de Crimée ou d'Italie sans consulter les tableaux de Protais » et « Monsieur Protais semblait s'être donné pour tâche de faire haïr la guerre, mais de faire aimer le soldat ». Cependant, sa notice dans le Nouveau Larousse illustré - Dictionnaire universel encyclopédique mentionne qu'il donne « au soldat un aspect un aspect net et séduisant ; son débraillé est presque élégant et coquet[4]. »
Œuvres
Peintures présentées au Salon
1850 : Portrait de M. H.P et Portrait de M. A. P.
1857 : Bataille d’Inkermann.
1857 : Mort du colonel de Brancion.
1857 : Le Devoir.
1859 : L’Attaque et la prise du Mamelon Vert et des Ouvrages Blancs.
1859 : La Dernière Pensée du soldat mortellement blessé.
1861 : Sur la route de Magenta (Campagne d’Italie).
1861 : Passage de la Sesia (Campagne d’Italie).
1861 : Une marche le soir (Campagne d’Italie).
1861 : Deux Blessés (Campagne d’Italie).
1861 : Une Sentinelle (Crimée), souvenir de la patrie.
1863 : Le Matin avant l’attaque (troisième médaille).
1863 : Le Soir après le combat (troisième médaille).
1863 : Retour de la tranchée en Crimée.
1864 : La Fin de la halte .
1864 : Passage du Mincio, le , Campagne d’Italie.
1865 : Les Vainqueurs, retour au camp, Crimée (troisième médaille).
Bordeaux, musée Goupil : Souvenir de la patrie, Le Retour dans la patrie, Pendant l’armistice, Lac de Garde, Les Vainqueurs de Gravelotte, Après la capitulation de Metz, La Séparation, Armée de Metz, Le Soir de Saint-Privat, Prisonniers, La Fin de l’averse, Le Retour des vainqueurs (gravures).
↑Archives de Paris, état-civil numérisé du 9e arrondissement de Paris, registre des décès de l'année 1890, acte no 228 du 27 janvier (vue 30/31 de la numérisation). L'artiste est mort l'avant-veille, célibataire, à son domicile situé au no 69 de la rue de Douai. Paul Alexandre Protais est bien né à Paris en 1825, même si les notices de son temps mentionnent 1826 à la suite d’une erreur commise lors de sa première exposition au Salon de peinture.
↑Xavier Perreau, Les Grands Peintres : Les Grands Peintres de la France, t. 5, Paris, Firmin-Didot, , 192 p. (lire en ligne)
↑(en) Julia Thoma, The Final Spectacle : Military Painting under the Second Empire, 1855-1867, Berlin, Walter de Gruyter GmbH & Co KG, , 368 p. (ISBN978-3-11049-748-9, OCLC1176420508, lire en ligne), p. 281