Alphonse de NeuvilleAlphonse de Neuville Photoglyptie par Ferdinand Mulnier en 1885.
Alphonse Marie Deneuville, dit Alphonse de Neuville[a], né le à Saint-Omer et mort le à Paris 17e, est un dessinateur, illustrateur et peintre militaire français. Élève de François Édouard Picot, il est l'un des représentants principaux de la peinture militaire du XIXe siècle. Il s'est rendu célèbre par des tableaux relatant la guerre franco-allemande de 1870. BiographiePremier enfant de Louise Sophie Reumaux et d'Édouard Deneuville, fabricant de chandelles aisé, qui occupe ses loisirs à écrire des vers, Alphonse entre en 1853, malgré l’opposition de sa famille, qui le destinait au barreau et peut-être aux fonctions publiques, mais elle se trouva en présence d’une vocation bien décidée ; le jeune homme voulait faire de la peinture[2], au lycée de Lorient, pour y préparer l’admission à l’École navale, en vue d'une carrière militaire. Après un an passé à Lorient, il entreprend des études de droit à Paris[3]. Sa vocation bien arrêtée pour la peinture l’orientant irrésistiblement vers la carrière artistique, il est admis en 1853 à l'École des beaux-arts de Paris dans l'atelier de François Édouard Picot, sur la recommandation d’Hippolyte Bellangé[4], il n’y poursuivra pas ses études[b]. Ayant commencé à dessiner dès son enfance, on lui confie, dès son arrivée à Paris, des travaux de librairie qui, en lui permettant de subsister, lui permettront d’apprendre tranquillement le métier de peintre et d’attendre patiemment les acheteurs[4]. Il débute comme illustrateur dans des revues telles que l'Univers illustré, l'Illustration, le Monde illustré, le Tour du monde. S’il doit à ce talent de dessinateur d’avoir traversé sans pâtir la période de ses débuts, il lui doit également de s’être exercé de bonne heure à la composition et d’y avoir acquis une adresse extraordinaire qui a énormément contribué à la fortune de ses peintures[4]. Il a contribué abondamment, par ses dessins d'illustration, à la revue Le Tour du monde d'Édouard Charton, aux revues de théâtre, aux éditions illustrées de Jules Verne et d'autres ouvrages comme l’Histoire de France racontée à mes petits-enfants de François Guizot[5], À coups de fusil de Quatrelles[6] ou l’Histoire du drapeau de Jules Claretie[4], mais son ambition est de devenir un peintre d'histoire. À partir de 1859, il expose au Salon, où il reçoit, dès sa première participation, une médaille de 3e classe pour son tableau Le 5e bataillon de chasseurs à la batterie Gervais, avec des conseils et des encouragements d'Eugène Delacroix[7],[8],[9],[10]. Cet épisode du siège de Sébastopol a eu un vif succès[6]. Au Salon de 1861, il obtient une seconde médaille pour Chasseurs de la garde à l'assaut du Mamelon-Vert[11]. Élève de Meissonier, étudiant avec passion les incidents de la vie militaire et connaissant à fond les menus détails des brillants uniformes que l’Empire avait adoptés, il peint, en 1864, un Épisode de la bataille de Magenta, qui consacre définitivement sa réputation artistique[6]. Il prend part à la guerre franco-prussienne de 1870 en tant que garde national à Belleville et au Bourget. Attaché à un état-major pendant le siège de Paris, il voit la guerre de très près et devient un « peintre-combattant » auquel il ne suffit que d’être exact pour recréer l’intensité dramatique de l’inépuisable variété d’épisodes dont il a été le témoin[4]. À partir de 1873, sa peinture militaire est un succès, et ses toiles se vendent de plus en plus cher[12]. En 1880, il expose à Londres et exécute plusieurs œuvres ayant trait aux campagnes militaires britanniques, en particulier la guerre des Zoulous. De 1881 à 1883, il collabore avec Édouard Detaille à la réalisation des panoramas de batailles : la Bataille de Champigny et la Bataille de Rezonville. Il expose pour la dernière fois au Salon en 1881, où il présente le Cimetière de Saint-Privat et le Porteur de dépêche. Le , malade depuis de longs mois[2], peu avant sa mort, Il épouse civilement et religieusement l'actrice Mimi Maréchal (d), qui avait quitté pour lui le théâtre, après 25 ans de vie commune[13]. Ses obsèques ont lieu en l'église Saint François de Sales, en présence d'une importante délégation militaire[3]. Thèmes picturaux« C'était par excellence le dramaturge de la guerre », écrit Wolff, « dont il retraça les épisodes sanglants avec une rare puissance de mise en scène et une saisissante vérité. Ni dessinateur irréprochable comme Édouard Detaille, ni coloriste au sens propre du mot. De Neuville n'en est pas moins parvenu à prendre rang parmi les meilleurs qui ont consacré leur talent à l'armée ». Parmi ses sujets favoris, on trouve la guerre de Crimée, la guerre franco-prussienne, la guerre anglo-zouloue et des portraits de soldats. Au sujet de son travail, souvent qualifié de « patriotique[14] », sur la guerre franco-prussienne l'artiste déclare :
— Lettre d’Alphonse de Neuville au critique d’art Gustave Goetschy, 1881[15]. Œuvres
Les Dernières Cartouches (1873)Une de ses œuvres les plus célèbres est intitulée Les Dernières Cartouches, présenté au Salon de 1873. Il s'agit d'une représentation d'un épisode de la bataille de Sedan, soit la défense jusqu'aux dernières cartouches d'une maison cernée par l'ennemi à Bazeilles dans les Ardennes durant la guerre franco-prussienne, œuvre qui lui valut la Légion d'honneur[19]. Passée en vente à la fin du XIXe siècle, elle a été alors le tableau le plus cher du monde[20]. L'original a été racheté en 1960 et est depuis conservé à Bazeilles au musée de la Maison de la dernière cartouche, qui n'est autre que l'ancienne auberge Bourgerie dans laquelle s'est déroulée la scène historique dépeinte dans l'œuvre. Illustration
Hommages
Distinctions
PostéritéUne vente d’œuvres de l’artiste eut lieu à son hôtel particulier au 25, rue Alphonse-de-Neuville à Paris, les 23, 24 et . Elle comportait 64 tableaux et aquarelles de l’artiste, du no 65 au no 91 bis des tableaux anciens et modernes. Les Dernières Cartouches (1873, Bazeilles, Maison de la dernière cartouche) a été adaptée au cinématographe en 1897 par Georges Méliès dans un court-métrage muet en noir et blanc nommé Bombardement d'une maison, puis par les Frères Lumière entre autres, ce qui en fait le sujet d'un des premiers films de guerre de l'Histoire. Bivouac après le combat du Bourget (1873, Paris, musée d'Orsay) a inspiré le tableau Le Rêve peint par Édouard Detaille en 1888 (Paris, musée d'Orsay)[22]. Notes et référencesNotes
Références
Bibliographie
Liens externes
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