Albéric Second, né le à Angoulême et mort le à Paris 9e, est un journaliste, romancier et dramaturge français.
Biographie
Fils de magistrat, il ne ressent aucune appétence pour la jurisprudence et entame une carrière littéraire, débutant dans la littérature, vers 1836, par un vaudeville et des articles au Charivari. Il est successivement directeur de L'Entr'acte, chroniqueur apprécié au Figaro, et chroniqueur à l’Événement avant de reprendre la direction de L'Entr'acte jusqu’en 1870[1].
Il a été à la fois journaliste, vaudevilliste et romancier. En 1857, époque où la politique était en veilleuse et où le public s’intéressait à la littérature légère, il a fondé, sous le titre de la Comédie parisienne, une petite revue dont il était le seul rédacteur, et qui n’a duré qu’une année. Dans les années 1860, c’est lui qui, le premier, a signé, de ce pseudonyme de « Gérôme », qui, depuis, a été porté par toute une série d’écrivains choisis parmi les maitres de la littérature contemporaine, la causerie hebdomadaire de l'Univers illustré intitulée « La Chronique » article principal de l’hebdomadaire qui ouvrait le journal[2].
Doué d’un esprit léger, d’un talent agréable et facile, lors de la révolution de 1848, il a acclamé la République dans une cantate dont chaque strophe se terminait par ces vers :
Au dernier roi nous avons dit adieu
La France est le soldat de Dieu[3] !
Il est même pendant une courte période de deux années, sous-préfet des Basses-Alpes, à Castellane, mais la carrière administrative n’était pas son fait, même s’il a failli être député de la Charente, en 1871[4]. C’était, en réalité, un aimable boulevardier, un vaudevilliste d’esprit et un chroniqueur de talent. Vite saisi par la nostalgie du boulevard, il a bientôt démissionné pour venir reprendre sa plume dans le journalisme et la littérature, qu’il ne devait plus quitter.
L’Empire, qui l’avait fait chevalier de la Légion d'honneur[a], en 1859, le nomme commissaire général près le théâtre de l’Odéon en 1865, fonction qu’il conservera jusqu’à la proclamation de la République française du 4 septembre 1870. En 1869, il est chargé d’écrire les paroles de la cantate chantée à l’Opéra en l’honneur du centenaire de Napoléon Ier[6]. C’était l’impératrice elle-même qui avait voulu cette charade tant elle était gaie et spirituelle[b] . C’est qu’Albéric Second avait charmé la souveraine par sa franchise et son humour[8].
Revenu au Figaro, de 1860 jusqu’en 1870, il y publiait, sous le pseudonyme de « Pierre et Jean » une chronique quotidienne intitulée : « Paris au jour le jour »[1]. Peu de temps avant sa mort, il collaborait encore au Figaro, mais de façon très intermittente[2].
il a donné un certain nombre de pièces applaudies au théâtre, écrivant en collaboration avec Marc-Michel, Louis Lurine, Auguste Joltrois, Paul Ferrier, Léon Beauvallet. Son grand drame, la Vicomtesse Alice, a eu ses cent représentations au théâtre des Nations. Comme romancier, il a publié plusieurs volumes de nouvelles, dont la Semaine des quatre jeudis, son meilleur ouvrage[2].
L’Académie française lui a décerné le prix Montyon en 1875 et le prix Monbinne en 1879. Emporté par une congestion pulmonaire, consécutive à un refroidissement attrapé, une semaine plus tôt, sur le boulevard, le soir de l’incendie de l’Opéra-Comique, il repose au cimetière de Bardines[9] à Angoulême, dans le tombeau de sa famille, quoiqu’on lui ait offert une place au Père-Lachaise, tout à côté de son ami Balzac[2].
Jugements
« Un journaliste l’a appelé le Dumas de la nouvelle. C’est cela. Autant de facilité apparente, autant d’esprit rencontré que l’auteur des Mousquetaires. Il n’y avait qu’une révolution qui pût faire de lui un sous-préfet, et cette révolution a eu lieu. Une des faiblesses de M. Albéric Second est de croire, parce qu’il est d’Angoulême, qu’il a posé pour le Lucien de Rubempré des Illusions perdues et d'Un grand homme de province à Paris[10]. »
Lettres cochinchinoises sur les hommes et les choses du jour écrites à l’empereur de la Chine par trois Mandarins de première classe : traduites par Albéric Second, orientaliste du Charivari, Paris, (lire en ligne sur Gallica).
Vichy-Sévigné, Vichy-Napoléon, ses eaux, ses embellissements, ses environs, son histoire, suivi d'une notice scientifique et médicale sur les eaux minérales de Vichy par le Dr Casimir Daumas, 1862.
La Vie facile : comédie en 3 actes, avec Paul Ferrier, Paris, Théâtre du Vaudeville, 19 mai 1881, Paris (lire en ligne sur Gallica).
Coup de soleil : comédie en 1 acte, avec Théodore de Grave, Paris, Théâtre de l'Odéon, 28 octobre 1885, Paris (lire en ligne sur Gallica).
Notes et références
Notes
↑C’était à une réception officielle au ministère de la Guerre. Second était un des familiers du ministre d’alors, le maréchal Vaillant. L’empereur apercevant un grand gaillard moustachu, un vrai cent-garde, s’adresse au maréchal : Quel est donc cet officier, demande-i-il. Pourquoi n’ost-il pas décoré : Mais, parce que c’est un officier… de lettres. Deux jours après, Albéric Second recevait le brevet de chevalier de la Légion d’honneur[5].
↑Il ressemblait tant à un militaire, qu'un soir, aux Tuileries, l'Impératrice, le voyant venir vers elle, lui dit : « Monsieur le maréchal, vous êtes encore mieux en civil qu'en militaire[7]. »