À l'origine l'abbaye se dénommait "du Pont Pilard" (S. Maria de Ponte Pilardi[5]), elle changea de nom par la suite pour devenir l'abbaye de Beaulieu. Lors de la fondation, Roland de Dinan donne des terres autour du site de l'abbaye, un étang, un moulin, le bois de Querinan ainsi qu'un domaine en Tréauden[6].
Les ducsConan IV et Geoffroy ainsi que la duchesse Constance confirmeront les privilèges attachés à cette fondation et les exempteront de la juridiction ducale[7].
de Constance, un ermitage désigné spiritus sanctus en forêt de Lanmeur (vers 1200),
d'Alain de Dinan, le moulin de Heaumery avec obligation pour les habitants de Caulnes d'y faire moudre leur grain, les droits de foire et marché en Plumaudan, la vigne de Plumaudan et ses droits associés (avant 1200),
de Juhel de Mayenne, le domaine de Saint-Maudet ainsi que le produit de la taille et de la demie taille sur le territoire de l'abbaye.
En 1395, le duc Jean IV prend l'abbaye sous sa protection et confirme l'exemption de juridiction ducale[10].
Prospérité de l'abbaye au XVIe siècle
Le premier abbé commendataire est maître Guy Le Lyonnais, il résigne son abbaye en faveur de son neveu Mathurin Glé en 1517 mais continue de s'attribuer le bénéfice des revenus jusqu'à sa mort le .
Guy le Lyonnais est à l'origine de l'actuel étang de Beaulieu et du moulin de la Porte de l'abbaye[11].
Moulin de la Porte de l'Abbaye
Armoiries de Guy le Lyonnais sur le mur du moulin
Au XVIe siècle l'abbaye de Beaulieu est prospère, un aveu du déclare, parmi les principaux biens qu'elle possède[12] :
deux moulins à blé à proximité immédiate de l'abbaye, un moulin à eau et un moulin à vent à Plumaudan, le moulin Heautmery à Caulnes,
deux colombiers,
deux moulins à fouler les draps sur le territoire d'Yvignac,
Les documents, chartriers et actes relatifs à l'abbaye de Beaulieu furent pillés et volés par les huguenots pendant les guerres de la Ligue et le reste des archives brûlé le par un membre du directoire révolutionnaire du district de Broons.
XVIIIe siècle
L'abbaye est supprimée en 1791, elle n'hébergeait plus que trois chanoines[14].
En 1791, le directoire du district de Broons établit l'état de lieux de l'abbaye, il ne concerne que le mobilier[15].
Loué dans un premier temps, le domaine fut acquis par un homme de loi de Dinan le .
XIXe siècle
En 1834, l'abbaye passe de Mégrit à Languédias, l'enclave de Mégrit qui contenait le siège de l'abbaye est fusionnée avec Languédias[16].
En 1860, l'église de l'abbaye est totalement détruite mais plusieurs bâtiments, bien que vétustes, subsistent[4].
En 1883 ne restait visible, de l'abbatiale, qu'une porte du XVIe siècle[17].
XXe et XXIe siècles
En 2019, le moulin à farine est toujours présent. Son pignon nord-est est orné de deux armoiries. Selon l'inventaire du patrimoine, il s'agirait, au niveau supérieur, des armoiries du fondateur de l'abbaye, et au niveau inférieur de celles du moine Claude Philippe Le Clerc du Tremblay, responsable en 1659 de la réforme sur les abbayes appelée "réforme Sainte Geneviève"[18]. Les armoiries inférieures pourraient plutôt évoquer celles de Guy Le Lyonnais (« D'argent à trois lions de sable »)[19] à l'origine de la construction du moulin, les armoiries des Le Clerc du Tremblay sont décrites dans l'annuaire de la noblesse de France : « d'argent, au chevron d'azur, accompagné de trois roses de gueules, boutonnées d'or[20] ».
1705-1722 : Jean-François Bothrel de la Bretonnière
1722-1722 : Tiercent de Ruellant
1749-1755 : François de Brune de Montlouet
1755-1790 : Louis-Marie de Pontual
Source
Lettre du Prieur de l'Abbaye de Beaulieu au Prieur de l'Abbaye Sainte-Geneviève de Paris du 31 décembre 1649. Publiée par l'abbé Lemasson dans le bulletin de la Société archéologique et historique d'Ille-et-Vilaine année 1915.
Notes et références
↑Abbé A. Lemasson, « Documents pour servir à l'histoire des chanoines réguliers de Notre-Dame de Beaulieu », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, vol. 44-1, , p. 1-108 (lire en ligne)
↑ a et bAbbé A. Lemasson, « Documents pour servir à l'histoire des chanoines réguliers de Notre-Dame de Beaulieu », Bulletin et mémoires de la Société archéologique du département d'Ille-et-Vilaine, vol. 44-2, , p. 393-407 (lire en ligne)
↑ a et bG.L.S. Rect., « Notice sur Trédias, Saint-Urielle, Yvignac, Languédias, l'Abbaye de Beaulieu, Mégrit et Trémeur (environs de Broons) », Mémoires de la Société Archéologique et Historique des Côtes du Nord, , p. 33-36 (lire en ligne)
↑ a et bGuy Alexis Lobineau, Hyacinthe Morice, Abbé Tresvaux, L'église de Bretagne, depuis ses commencements jusqu'à nos jours..., Paris, Méquignon Junior, , 631 p. (lire en ligne), p. 527-532
↑François Merlet, « Les limites des diocèses à la veille de la révolution dans le département actuel des Côtes du Nord et considérations sur les enclaves de Dol », Bulletin de la Section de géographie / Comité des travaux historiques et scientifiques, , p. 124 (lire en ligne)
↑« Répertoire archéologique des Côtes du Nord », Mémoires de la Société archéologique et historique des Côtes-du-Nord, , p. 467-468 (lire en ligne)
↑Albert Le Grand, Les vies des saints de la Bretagne Armorique..., Quimper, J. Salaün, xviie et 1901, 344 p. (lire en ligne), p. 35
↑M. Borel d'Hauterive, Annuaire de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe, vol. XXIII, Paris, Bureau de la publication, , 458 p. (lire en ligne), p. 128 (pl. BD) ; 187-189
Abbayes Bretonnes Biennale des Abbayes Bretonnes Le Sarment Fayard Rennes 1983 (ISBN2213013136) Louis de Trémignon « Notre Dame de Beaulieu » p. 331-335.