Ces vestiges font l'objet d'un classement partiel au titre des monuments historiques par arrêté du [1]. Seuls, le portail avec sa statue et l'arcade romane contiguë sont classés.
Localisation
L'abbaye est située au nord, à l'écart, en dehors de la ville-enclose.
L'abbaye, incendiée en 1087, est pillée en 1563[4], lors de la première guerre de Religion, par les Calvinistes, causant la perte de l'église abbatiale, sous l'abbatiat de Philibert Delorme (1548-1560)[Note 1] et qui sera relevée sous l'abbatiat de Jacques de Poitiers.
L'abbaye porte les armes des seigneurs d'Ivry : « d'or à trois chevrons de gueules ».
Réforme de Saint-Maur
La congrégation bénédictine de Saint-Maur entreprend de réformer la plupart des monastères français par la restauration de la discipline, du travail intellectuel et des travaux d'érudition. Elle engage également de vastes reconstructions, dont bénéficie largement l'abbaye Notre-Dame du Bec — une des premières abbayes à être réformées. À cet instar, l'abbaye d'Ivry est relevée à partir de 1668 sous l'abbé commendataire Philippe de Vendôme.
L'abbaye à la Révolution
L'abbaye est supprimée, puis vendue comme bien national à la Révolution (1791).
Après la Révolution
Une filature de coton Ritouret Castel[5] comportant l'installation de mull jennies investit le domaine de l'ancienne abbaye en 1805. Un incendie y a lieu en .
Il ne reste de visible du domaine public[6] que le portail d'entrée qui a conservé une partie de son décor du troisième quart du XIIe siècle, une statue-colonne sur les six qui ornaient les piédroits du portail, comme à l'un des portails de la cathédrale de Chartres et une arcaderomane. Dans les propriétés voisines, il subsiste des substructions, et un mur renforcé de puissants contreforts.
Architecture et mobilier
François-Joseph Mauduit ( † ) rapporte que « l'église était richement décorée de superbes tableaux, de statues en bois de hauteur humaine sculptées par les meilleurs ouvriers de Paris représentant Jésus Christ tenant sa croix, la Sainte Vierge, saint Benoît et un ange adorateur de chaque côté de l'autel, etc. »[7].
L'acquéreur (et/ou dépositaire) Levaigneur, paroissien de Saint-Martin, fit don de tout cela pour la décoration de l'église locale.
Les deux cloches de l'église abbatiale partent vers Breuilpont où elles sont échangées avec celles de l'église Saint-Martin (une refonte aura lieu en 1834).
Iconographie
Le Monasticon Gallicanum consacre la planche XXII à la représentation de l'abbaye en 1687.
La mairie de la commune indique que le collectionneur Gustave de Reiset (1821-1905) lui a offert une gravure du plan d'origine du domaine.
↑Erik Follain et Dominique Pitte, « À la découverte du passé d'Ivry-la-Bataille », Patrimoine normand, no 94, juillet-août-septembre 2015, p. 49 (ISSN1271-6006).
↑ a et bArchives départementales de l'Eure. Les bornes temporelles sont corrigées de la version de Charpillon et Caresme selon les révélations des archives de l'Eure.
Louis-Étienne Charpillon et abbé Caresme, Dictionnaire historique de toutes les communes du département de l'Eure - histoire, géographie, statistique, Delcroix, (OCLC491377712, lire en ligne), p. 411 & s. papier / 429 & s. vers. électronique.
François-Joseph Mauduit, Histoire d'Ivry-la-Bataille et de l'abbaye de Notre-Dame d'Ivry, d'après les notes et pièces inédites recueillies par feu M. F.-J. Mauduit, rédigées et classées par un membre de la Société libre d'agriculture, sciences, arts et belles-lettres de l'Eure, Évreux, Imprimerie de Charles Hérissey, , 609 p. (lire en ligne), p. 415 et suivant.
Pierre Bauduin, La première Normandie (Xe – XIe siècle) : sur les frontières de la haute Normandie : identité et construction d'une principauté, Caen, Presses universitaires de Caen, , 488 p. (ISBN978-2-84133-299-1).