Il restera la majeure partie de sa vie établi à Lyon où il obtiendra une certaine réputation.
Biographie
Étienne Pagny est issu d’une famille modeste, il est le fils de Jacques Pagny[4] fabricant de tulle, puis facteur de diligence, et d'Élizabeth Courbon, originaire de Thèze. Il naît à Lyon le [5], rue Puitspelu (aujourd’hui rue Palais-Grillet)[6]. Il commence ses études d'art à l'école de la Martinière sous la conduite du sculpteur Robert, professeur de modelage, puis choisit de se tourner vers la sculpture, ne suivant pas les conseils de Louis Dupasquier qui voulait faire du jeune homme un architecte[6]. Il est élève à l'École des beaux-arts de Lyon[2] de 1847 à 1849 dans les ateliers de Guillaume Bonnet, Joseph-Hugues Fabisch et François Félix Roubaud[5]. Il part ensuite pour Paris où il entre dans l'atelier de Roubaud.
En 1849, il doit se rendre avec le corps expéditionnaire à Rome sous les ordres du général Oudinot lors de la première guerre d'indépendance italienne. En dehors du temps consacré à son service, il profite de ce moment pour s'imprégner des chefs-d'œuvre des grands maîtres de la ville italienne. Il revint ensuite dans sa ville natale et, jusqu'en 1873, il fut le compagnon et le collaborateur de Guillaume Bonnet.
Il assure la charge de professeur de modelage à l'école de la Guillotière à Lyon pendant 15 ans.
Il meurt après une longue et douloureuse maladie le [7].
Son œuvre
Étienne Pagny travaillera au côté de Guillaume Bonnet pendant de nombreuses années. Le peintre Joseph Guichard écrit que Pagny a été « étouffé vingt-ans par Bonnet »[1]. En effet, pendant 17 années Pagny a pris part à de grands travaux sans que les archives de Bonnet n'en conservent la trace. La première grande commande lyonnaise de Guillaume Bonnet est Saint-Pierre de Vaise, puis pour le fronton sud de l'hôtel de ville, des chantiers pour lesquels Pagny a pu travailler au côté de Charles Dufraine.
À la mort de Bonnet, il se lance dans une carrière personnelle et monte son atelier. Il exécute plusieurs groupes religieux importants et un grand nombre de bustes en marbre[7].
En 1877, il obtient le troisième prix au concours pour le décor du théâtre des Célestins de Lyon, ce qui lui vaut par la suite la commande de trois portraits : Victor Hugo, Alfred de Musset et Eugène Scribe pour la façade. Aux Célestins, il travaille également comme praticien au côté de Roubaud et se présente comme son élève lorsqu'il expose à Saint-Étienne en 1891.
Monument des enfants du Rhône
Étienne Pagny remporte le concours pour la réalisation du groupe sommital du Monument en l'honneur des Légionnaires, des Gardes mobiles et des Enfants du Rhône qui ont pris part à la défense nationale de la Guerre franco-allemande de 1870. Communément appelé Monument des enfants du Rhône, la sculpture est placée à l'entrée du parc de la Tête d'Or et a été inaugurée le . Le graveur Forest-Fleury écrit à propos de cette œuvre : « Le patriotisme de Pagny l'a magnifiquement inspiré »[1]. Elle reste la principale œuvre de l'artiste, le modèle du groupe a été exposé au Salon de 1888, en 1891 on demandera à Pagny un exemplaire pour l'hôtel de ville de Lyon.
Œuvres dans les collections publiques
Belfort, musées de Belfort : La Ville de Lyon à la ville de Belfort en souvenir des anciens mobiles du Rhône, 1887, groupe en bronze.
Place du Général-Leclerc : Monument aux morts de 1870, ou Monument des mobiles et des légionnaires du Rhône, dit aussi Monument des enfants du Rhône, 1887[11].
↑ a et bSociété des amis des arts de Lyon, Livret explicatif des ouvrages de peinture, sculpture, dessin, gravure, etc : admis à l'exposition de la Société des amis des arts de Lyon, Lyon, Société des amis des arts de Lyon, (lire en ligne), p. 92.
↑ a et bMusée de Grenoble et Catherine Chevillot, Peintures et sculptures du XIXe siècle, Réunion des musées nationaux, , 558 p. (lire en ligne), p. 514.
↑Fils de Pierre-Félix Pagny et de Marguerite Miège.
↑ abc et dM.Audin et E.Vial, Dictionnaire des artistes et ouvriers d'art du Lyonnais, Paris, Bibliothèque d’Art et d’Archéologie, 1918-1919, p.38.
↑ a et bFlamb, "Étienne Pagny - sculpteur", La Vie française, 10 janvier 1899., 10 janvier 1899., p11.
↑ a et bAnonyme, « Obsèques du statuaire Pagny », L'Express de Lyon, .
↑ a et bHenri Hours, Maryannick Lavigne Louis, Marie-Madeleine Vallette d'Osia, Lyon : Le cimetière de Loyasse, Lyon, Conseil Général du Rhône. Préinventaire des monuments et richesses artistiques, , p.452.