Étienne MejanÉtienne Mejan
Portrait d'Étienne Pierre, Graf Mejan[1], huile sur toile, Andrea Appiani, 1806, Museum and Art Gallery, Birmingham
Étienne Pierre, comte Mejan, ou Mejean, né le à Montpellier et mort le à Munich, est un avocat, journaliste et haut fonctionnaire français. BiographieMejan vint fort jeune à Paris dans l'intention d'y exercer la profession d'avocat. Journaliste sous la Révolution françaiseLes États généraux de 1789 allaient s'assembler ; la Révolution française, qui fut le résultat immédiat de leurs premières séances, dispersa les professeurs et les élèves, et chacun d'eux chercha à jouer un rôle dans la nouvelle ère qui s'ouvrait. Mejan fit connaissance avec Hugues-Bernard Maret, et ils commencèrent ensemble un petit journal intitulé Bulletin de l'Assemblée (où les débats de l'assemblée étaient résumés avec exactitude et objectivité) inséré dans Le Moniteur universel. Il travailla aussi, assez longtemps, au Moniteur, et ne contribua pas peu à lui donner de l'intérêt par l'habileté avec laquelle il savait saisir l'analyse de tous les discours. Avec ce talent, joint à beaucoup d'agrément dans l'esprit et à une conversation animée, il était facile à M. Mejan de faire des connaissances utiles ; il fut surtout remarqué par Mirabeau, qui l'associa à la rédaction de son journal, le Courier de Provence. Ses principes furent constamment amis de la liberté constitutionnelle. Il fit aussi connaissance avec Frochot, ami particulier de Mirabeau. Pendant les deux premières assemblées (Constituante puis Législative), Mejan s'occupa de journalisme et de quelques écrits sur la politique, mais toujours dans un sens modéré. Il passa dans l'obscurité le temps de la Terreur et s'occupa de sa profession d'avocat. Après le coup d'État du 9 thermidor an II, il travailla avec Dupont de Nemours, au journal L'Historien. Après le coup d'État du 18 brumaire an VIII, le général Bonaparte, qui voulait flatter à la fois les partisans de la monarchie et ceux de la Révolution, crut remplir ce but en donnant sa confiance aux amis de Mirabeau : il nomma Frochot préfet de la Seine, et Mejan secrétaire général de la préfecture. Secrétaire du Prince Eugène à MilanVoulant se faire couronner roi d'Italie, Napoléon envoya devant lui Eugène de Beauharnais, qu'il avait dessein d'y établir son vice-roi, et lui donna Mejan pour guide, avec le titre de secrétaire de ses commandements. Cet emploi exigeait de l'expérience : il fallait diriger l'administration d'un peuple dont Mejan ne connaissait pas plus que le prince le caractère et les préventions, et accréditer en même temps le nouveau gouvernement. Les fonctions de Mejan lui faisaient jouer un rôle de ministre car il paraissait réviser le travail des autres, et, dans cette révision, il ne put pas toujours échapper au mécontentement. Napoléon Ier l'en dédommagea suffisamment en le comblant d'honneurs : il le fit comte de l'Empire et du Royaume, conseiller d'État, officier de la Légion d'honneur et commandeur de l'ordre de la Couronne de fer. Ces faveurs ajoutèrent beaucoup à ses honoraires déjà très considérables. Le caractère obligeant de Mejan le portait à répondre par des promesses flatteuses à toutes les demandes. Rarement les promesses avaient leur effet, et les Italiens l'appelaient uan Gran Promettitore. Il passait parmi eux pour le rédacteur de la plupart des proclamations du vice-roi. On lui a attribué celle par laquelle, afin de consoler d'une forte augmentation d'impôts les contribuables déjà très grevés, on cherchait à leur persuader qu'ils payaient beaucoup moins qu'au temps du gouvernement de l'Autriche, c'est-à-dire lorsqu'ils ne payaient presque rien. Cette proclamation ne resta pas longtemps affichée : une main invisible la fit enlever. Après la convention du , par laquelle il avait été convenu, avec les généraux autrichiens, que les troupes françaises qui faisaient partie de l'armée du prince vice-roi rentreraient dans les limites de l'ancienne France, au-delà des Alpes, le vice-roi adressa encore aux troupes françaises une proclamation qui irrita ses ennemis, et servit de prétexte à l'insurrection et au massacre du 20 avril, dont Mejan faillit être une des victimes, parce qu'on le croyait l'auteur de cette pièce. La phrase qui avait excité la rumeur était celle où le vice-roi, parlant aux soldats français, qu'il congédiait, leur dit :
Dans une lettre du 20 avril que Étienne Mejan écrit à Gian Giacomo Trivulzio, se référant à sa rencontre du 15 avec le duc de Lodi, le secrétaire d'Eugène définit Francesco Melzi d'Eril « le plus faux et le plus méprisable des hommes ». Mejan était venu à Milan pour se concerter avec le Sénat, afin que le prince Eugène fût demandé aux alliés pour roi d'Italie, et le fâcheux résultat de cette démarche l'avait fait retourner promptement au quartier-général, d'où il revint à Paris sans passer par Milan. D'Italie, il n'eut à rapporter que ses livres. Porté par goût, et peut-être aussi par devoir, à une représentation dispendieuse, obligé de recevoir les notables locaux et tous les étrangers de quelque distinction, Mejan y avait consacré tous les revenus de ses places ; et les voyageurs qu'il reçut pouvait témoigner de l'espèce de somptuosité qu'il y mettait, et de l'exquise urbanité avec laquelle il leur faisait les honneurs de sa maison. On assure que le prince Eugène lui fit une pension. En 1816, le comte Mejan se fixa à Munich, où il avait suivi Eugène de Beauharnais, devenu duc de Leuchtenberg après son mariage avec Augusta, fille de Maximilien Ier. Très attaché à cette famille, il devint gouverneur des enfants du prince puis chambellan du roi de Bavière et resta à Munich jusqu'à la fin de sa vie. Un de ses deux fils périt dans la campagne de Moscou et l'autre devint aide de camp chef d'escadron en exercice auprès du prince Eugène. On a de lui : Collection complète des travaux de M. Mirabeau l'aîné à l'assemblée nationale, précédée de tous les discours et ouvrages du même auteur, Paris, 1791-1792, 5 vol. in-8°. Vie familialeMarié, Pierre-Étienne Mejan eut trois fils :
Mejan avait également deux frères :
Titres
AnnexesBibliographie
Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
|