Étienne Jehandier Desrochers, né à Lyon le et mort à Paris le [1], est un graveur au burin français.
Biographie
Étienne Jehandier Desrochers est surtout connu pour les portraits gravés miniatures qu'il réalisa de ses contemporains, pour beaucoup d'entre eux (dont son autoportrait) ornés en sous-titres de strophes flatteuses qui, pour une large part, furent composées par François Gacon, dit « le poète sans fard »[2].
Il fut également marchand et éditeur d'estampes à Paris de 1699 à 1741, rue Saint-Jacques et rue du Foin, à l'enseigne « Au Mécénas ». L'abbé de Fontenai, qui estime à plus de sept cents le nombre de portraits qui lui sont dus, ne l'aime pas et l'énonce sans détour : « né sans goût, sans génie, ses portraits n'offrent nulle connaissance du dessin, nulle étude de la nature et des principes de l'art ; ils sont froids, insipides et monotones, et il eut la fatuité de graver le sien et de souffrir qu'on mît au bas des vers aussi fades que ses productions »[3].
Carl Heinrich Heineken, rehaussant cette image en offrant celle d'un artiste « qui ne manquait pas de mérite », propose pour sa part la quantité de six cents pièces gravées dont il établit le catalogue raisonné, spécifiant systématiquement pour chacune d'elles si elle a été gravée par Desrochers lui-même ou par l'un des jeunes artistes qui ont travaillé pour lui et qui n'ont pas apposé leur signature sur les planches[4]. « Quelques-uns de ses portraits sont vraiment estimables » réévaluent de même Roger Portalis et Henri Béraldi[2], n'en observant pas moins une production surabondante pour laquelle Desrochers « n'opérait pas toujours lui-même » - « ses portraits étaient par centaines dans les cartons des marchands » - mais lui reconnaissant un succès posthume durable et donc la résistance à l'épreuve du temps.
Jean de La Fontaine, Fables choisies, Paris & La Haye, chez Henry Van Bulderen, marchand libraire dans le Pooten, à l'enseigne de Mezeray, 1688 [?].
Évariste Gherardi, Le théâtre italien, ou recueil de toutes les scènes françaises qui ont été jouées sur le théâtre italien de l'hôtel de Bourgogne, 6 volumes, J.B. Curson et P. Wiite, 1700[6].
Nicolas de La Mare, Traité de la police, Paris, Jean & Pierre Cot, 1705-1719 ; rééd. chez Michel Brunet, 1722.
Nicolas Malebranche, De la recherche de la vérité..., Paris, chez Michel David, 1712.
Hubert Gautier, La bibliothèque des philosophes et des savants, tant anciens que modernes, avec les merveilles de la nature, où l'on voit leurs opinions sur toute sorte de matières physiques, comme aussi tous les systèmes qu'ils ont pu imaginer jusqu'à présent sur l'univers, et leurs plus belles sentences sur la morale ; et enfin, les nouvelles découvertes que les astronomes ont faites dans les cieux, chez André Caillau, Paris, 1723.
Nécrologie de l'abbaye Notre-Dame de Port-Royal des Champs, Ordre de Cîteaux, Institut du Saint-Sacrement, qui contient les éloges historiques avec les épitaphes des fondateurs et bienfaiteurs de ce monastère et des autres personnes de distinction qui l'ont obligé par leurs services, honoré d'une affection particulière, illustré par la profession monastique, édifié par leur pénitence et leur piété, sanctifié par leur mort ou leur sépulture, suite de 41 portraits gravés sur cuivre par Étienne Jehandier Desrochers, Nicolas Potgieter, Amsterdam, 1723.
Abbé de Bellegarde, De l'Imitation de Jésus-Christ, traduction nouvelle, plus ample que toutes les précédentes..., Paris, Imprimerie de Jacques Collombat, 1725.
Fénelon, Directions pour la conscience d'un roi, composées pour l'instruction de Louis de France, Duc de Bourgogne, composées par Messire de Salignac de La Mothe-Fénelon, Archevêque-Duc de Cambrai, son précepteur, portrait de Fénelon gravé par Étienne Jehandier Desrochers, Jean Neaulme, La Haye, 1748.
Publications
Recueil de portraits des personnes qui se sont distinguées tant dans les Armes que dans les Belles Lettres et les Arts, comme aussi la famille Royale de France et Autres Cours Étrangères, 1726
Le Saint Père Benoist XIII élu pape le 29 may 1724, se vend chez lui a Paris chez E. Desrochers rue du Foin, 17.
Bibliothèque nationale d'Espagne, Madrid, Recueil des portraits des personnes qui se sont distinguées tant dans les armes que les belles lettres et les arts, comme aussi la famille royale de France et autres cours étrangères, 1726[20].
Dibner Library of the History od Science and Technology, Washington, Portrait d'Henri Gautier.
National Gallery of Art, Washington, Portrait de Jean Fronteau chanoine de Sainte-Geneviève.
Notes et références
↑« Procès-verbaux de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture (1648-1793) publiés par Anatole de Montaiglon d’après les registres originaux conservés à l’École des Beaux-arts de Paris », B.S.H.A.F., Paris, J. Baur, 1875-1892.
↑ abc et d Roger Portalis et Henri Béraldi, Les graveurs du XVIIIe siècle, Damascène Morgand et Charles Fatout, 1881.
↑ a et b Abbé de Fontenai, Dictionnaire des artistes, chez Vincent, imprimeur-libraire, tome premier, 1776.
↑ Carl Heinrich von Heineken, Dictionnaire des artistes dont nous avons des estampes, avec une notice détaillée de leurs ouvrages gravés, chez Jean Gottlob Immanuel Breitkopf, 1790.
Abbé de Fontenai, Dictionnaire des artistes, ou notice historique et raisonnée des architectes, peintres, graveurs, sculpteurs, musiciens, acteurs et danseurs, imprimeurs, horlogers et mécaniciens, chez Vincent, imprimeur-libraire, Paris, 1776.
Carl Heinrich von Heineken, Dictionnaire des artistes dont nous avons des estampes, avec une notice détaillée de leurs ouvrages gravés, tome 4, chez Jean Gottlob Immanuel Breitkopf, Leipzig, 1790 (lire en ligne).
Eustache-Marie Courtin, Encyclopédie moderne, ou dictionnaire des hommes et des choses, des sciences, des lettres et des arts, tome 8, chez Th. Lejeune, libraire-éditeur, La Haye, 1829.
Paul Ackermann, Dictionnaire biographique universel et pittoresque, Aimé André libraire-éditeur, Paris, 1834.
Georg Kaspar Nagler, Neueus allgemeines Künstler-Lexikon, tome 3, E.A. Fleischmann, Münich, 1836.
Eugène Piot, « Desrochers (Étienne), graveur », dans État civil de quelques artistes français : extrait des registres des paroisses des anciennes archives de la Ville de Paris, Paris, Librairie Pagnerre, (lire en ligne), p. 35-36