Éric Duhaime
Éric Duhaime, né le à Montréal, est un homme politique et animateur de radio québécois. Il est associé à la droite politique. Depuis le , il est le chef du Parti conservateur du Québec. BiographieNé le à Montréal[1], Éric Duhaime est détenteur d’un baccalauréat en science politique de l’Université de Montréal[2] et d’une maîtrise en administration publique de l’École nationale d’administration publique (ÉNAP). Il publie en l'essai politique intitulé L'État contre les jeunes : comment les baby-boomers ont détourné le système (VLB éditeur). Il fait paraître en l'essai politique Libérez-nous des syndicats (Éditions Genex). Il publie en l'essai politique La SAQ pousse le bouchon (VLB éditeur). Le , il annonce publiquement son homosexualité durant l'émission de radio Duhaime et Drainville le midi. Il déclare aussi que le combat pour l'égalité des gais et lesbiennes est remporté, et critique les associations de défense des homosexuels, qui ont selon lui « intérêt à créer une industrie de la victime »[3]. Cette annonce précède la sortie de son livre La fin de l'homosexualité et le dernier gay où il estime que les organismes défendant les homosexuels et les femmes devraient recevoir désormais moins de financements publics[4]. D'après Le Devoir, la publication de ce livre a fait « grand bruit »[5],[6]. Il quitte les ondes le , après plus de cinq ans passés à la station de radio FM93 à Québec[7]. Dans les médiasIl est animateur de Duhaime le midi à CHOI Radio X 91.9 Montréal, de [8] à [9]. Il participe aux blogues Les analystes et En droite ligne au Journal de Québec et tient une chronique sur Urbania[10]. Éric Duhaime est animateur/coanimateur, au FM93 de 2015 à 2020:
Carrière politiqueDans les années 1990, il est militant du Parti québécois et du Bloc québécois, puis il s'engage dans l’équipe de Stockwell Day dans le début des années 2000, lors de la course à la chefferie du Parti conservateur du canada[11]. Il se présente pour la première fois aux élections en 2003, avec l'ADQ, dans la circonscription de Deux-Montagnes, où il termine troisième[12]. Il est attaché politique de ce parti de 2003 à 2005, puis de 2007 à 2008[13]. Il devient ensuite consultant pour la National Democratic Institute for International Affairs (Institut national démocratique pour les affaires internationales, NDI)[1], une ONG américaine, ce qui l'amène au Maroc, puis en Irak[14],[15]. En , Duhaime, de retour au Québec, cofonde le Réseau Liberté-Québec, un mouvement d'inspiration libertarienne prônant un renouveau du conservatisme et du nationalisme de la droite au Québec[16],[13]. Le mouvement, qui présente des similitudes avec le Tea Party américain, prône une limitation de l’État providence, un rôle de l’État amoindri, des budgets équilibrés, des marchés libres et une forte concentration sur les libertés individuelles[16]. De 2014 à 2021, il est administrateur de l'Institut pour la démocratie au travail (IDT)[17]. Il est le cofondateur de Québec fier, un groupe de pression « anti-libéraux » critique du gouvernement Couillard[18], financé par l'industrie pétrolière[19]. Il a également travaillé pour l'Institut économique de Montréal[20]. Le , Duhaime annonce qu'il se présente à l'élection de la chefferie du Parti conservateur du Québec pour succéder à Adrien D. Pouliot[21]. Il remporte l'élection avec un peu moins de 96 % des voix, le [22],[13]. Duhaime perd son élection dans la circonscription provinciale de Chauveau lors des élections générales québécoises de 2022 par plus de 6 400 voix face au député sortant de Chauveau Sylvain Lévesque. Il arrive deuxième dans sa circonscription avec 13 794 votes (31,84 %)[23]. Aucun membre de son parti ne parvient non plus à se faire élire malgré une récolte de 12,91 % des suffrages exprimés au total[24], un résultat décevant qu'il attribue à une « distorsion électorale » causée par le mode de scrutin en place[25]. Au lendemain des élections, fort de ce résultat, il réclame l'obtention de certaines prérogatives normalement réservées aux députés, notamment le droit de tenir des points de presse à l'Assemblée nationale et d'y obtenir un bureau, une idée d'emblée écartée par François Legault[26]. Ses demandes sont définitivement rejetées le par la nouvelle présidente de l'Assemblée nationale, Nathalie Roy, à laquelle il avait formulé sa requête[27]. Dans le cadre de son leadership au Parti conservateur du Québec, Éric Duhaime a recruté plusieurs figures médiatiques pour renforcer la visibilité de son parti. Parmi elles, l'actrice Anne Casabonne, qui a rejoint le parti en pour se présenter dans l'élection partielle de Marie-Victorin. Sous la direction de Duhaime, elle a terminé quatrième, avec 1 696 voix, soit 10,41 % des suffrages exprimés, surpassant notamment le Parti libéral du Québec dans cette circonscription[28],[29]. Ce choix de candidature a renforcé la stratégie de Duhaime visant à mobiliser des personnalités publiques pour promouvoir le programme conservateur. Résultats électoraux
IdéologieÉric Duhaime est en faveur de l'exploitation des hydrocarbures sur le territoire québécois afin de financer des mesures de transition énergétique, comme l’électrification des transports[32]. Il est en faveur de la décentralisation du système de santé au Québec afin d'augmenter la contribution des soins privés[33]. Selon lui, la question de l'identité de genre ne devrait pas être abordée dans les écoles, car cela risquerait de rendre certains enfants confus et d'en pousser vers la transition de genre[34]. La question du genre étant selon lui de nature idéologique, il doit revenir aux parents de décider de la façon d'aborder le sujet avec leurs enfants[35]. Dans le même ordre d'idées, il a dénoncé la lecture de contes aux enfants par des drag queens[36] et l'utilisation du titre Mx par une enseignante de Richelieu[37]. Ces positions soulèvent une certaine controverse, notamment en raison de son propre statut d'homme ouvertement homosexuel[38]. Dans son livre La Fin de l'homosexualité et le dernier gay, Éric Duhaime affirme que « le combat pour les droits des gays au Québec a été gagné » et critique le « lobby gay » qu'il estime désuet[38]. Ses déclarations sur l'identité de genre et l’éducation des enfants semblent paradoxales aux yeux de nombreux observateurs, qui s'étonnent qu'un homme ayant publiquement défendu l'importance de la diversité et du dialogue puisse adopter des positions perçues comme restreignant l'expression des identités. Certains militants LGBTQ+ jugent ces prises de position non représentatives des luttes toujours en cours contre l'intolérance et l'isolement. Controverses et polémiquesQuébec solidaire - Amir KhadirEn , Duhaime et l'animateur Mario Dumont reçoivent un blâme du Conseil de presse du Québec pour des propos inexacts tenus le dans le cadre de l'émission quotidienne Dumont 360. Duhaime et Dumont avaient alors faussement affirmé que le député Khadir était un partisan de la thèse du complot relativement aux attentats du 11 septembre 2001[39]. Communauté noireEn , Éric Duhaime, dans son émission de Radio X Montréal, Duhaime le midi, fait valoir que « la communauté noire a peu de représentants dont elle peut être fière », affirmant notamment : « Je trouve ça plate parce que les Noirs ont eu peu de héros. Malheureusement, j'ai l'impression que quand ils ont des héros, ça finit souvent que c'est des zéros »[40] et citant plusieurs personnalités noires pour étayer son propos (Georges Laraque, Adonis Stevenson et Barack Obama). Ses propos sont critiqués par plusieurs acteurs de la société québécoise, dont le chanteur Karim Ouellet[41]. Commentaires sur les agressions sexuellesÀ la suite du rassemblement à l’Université Laval contre les agressions sexuelles du , l’animateur de radio Éric Duhaime, lors de l’émission du de Duhaime-Drainville le midi à la station de radio FM93, est revenu sur des propos qu’avait tenus une jeune femme lors de ce rassemblement. Dans l’extrait présenté, on entend une femme expliquer que, pour elle, la culture du viol c’est faire porter la responsabilité du viol à une femme qui n'aurait pas « barré sa porte ». Elle faisait référence aux intrusions par effraction qui sont survenues à l'Université Laval lors de ces agressions[42]. Après avoir passé l’extrait, Éric Duhaime a comparé une agression sexuelle à un vol d’auto, soutenant que le propriétaire du véhicule est tenu responsable du vol par son assureur s'il n'a pas verrouillé ses portes[11].
Plusieurs personnes ont réagi aux propos d'Éric Duhaime: Patrick Lagacé du journal La Presse[45]; l’équipe du magazine Urbania répond à Éric Duhaime le lendemain de ses déclarations sur leur page Facebook avec une photo où ils présentent des doigts d’honneur et le commentaire suivant : « Hier, Éric Duhaime a comparé un viol à un vol d'auto, le tout en revendiquant l'importance d'apporter des nuances dans le discours sur la culture du viol, ce à quoi on aimerait répondre: « Fuck tes nuances, Éric » ». La publication obtient plus de 2 500 mentions « j’aime » et 500 partages en moins de quatre heures[43]. Le suivant, Éric Duhaime fait une mise au point sur ses propos[46].
En , il déclare : « Pour moi, il n'y a pas de culture du viol au Québec. C'est une création des militants. Ça voudrait dire que le viol fait partie de notre culture en tant que Québécois. Je m'excuse, mais les Québécois qui nous écoutent ne sont pas tous des violeurs potentiels »[4]. IslamophobieLe 20 juin 2016 au FM93, Éric Duhaime commente l'actualité. La veille, une tête de porc ensanglantée est retrouvée à l'entrée de la mosquée de Sainte-Foy. Son commentaire tourne l'acte haineux en dérision: « Geste haineux, islamophobie. On se calme le pompon ! […] C’est écrit où dans le Code criminel que j’ai pas le droit de donner une tête de cochon ? C’est peut-être une joke niaiseuse […] C’est un peu ridicule […] En quoi c’est de la haine ? »[48]. Un attentat a lieu au début de l'année suivante à cette mosquée. En octobre 2018, il sème la controverse en commentant le cas d'une enseignante suppléante de la Rive-Sud de Montréal qui avait été congédiée pour, parmi d'autres écrits controversés, avoir qualifié l'auteur de la tuerie de la mosquée de Québec de prisonnier politique[49]. Il la défend en affirmant que cette qualification est juste puisque le crime avait une motivation politique[50]. Il réitère cet argument la semaine suivante, précisant que cela n'enlevait rien selon lui à la gravité de l'acte[51]. Droit de vote, à la santé et à l'éducationLe au FM93 en compagnie de Bernard Drainville, Éric Duhaime affirme que le droit de vote devrait être modulé en fonction du revenu des personnes. "Si tu paies pas une cenne et tu ne fais que recevoir, bien tu fermes ta gueule, et tu n’as pas le droit de vote", dit-il alors. Il ajoute aussi que la santé et l'éducation ne sont pas des droits mais plutôt des privilèges. Questionné à ce sujet à l'émission Tout le monde en parle en 2021, Éric Duhaime réplique qu'il voulait « alimenter une tribune téléphonique »[52]. Covid-19Lors de la pandémie de Covid-19, Duhaime organise avec Josée Turmel, ancienne chef d'antenne de TQS, une manifestation contre les masques à l'école à Québec, à laquelle participent près de 2 000 personnes[53]. En , il est expulsé d'une commission parlementaire à la suite d'une entente entre les autres partis pour limiter le nombre de personnes présentes, en raison de la pandémie de Covid-19. Il exprime par la suite son indignation aux médias[54]. Attachées politiquesEn 2021, sur les ondes de CHOI Radio X, Éric Duhaime tient les propos suivants sur les attachées politiques féminines: « Sont toutes "laites", Jeff, oublie ça », en réponse à l'animateur Jeff Fillion. Ces propos suscitent une réponse de François Legault, premier ministre du Québec au moment des faits, celui-ci qualifie ces propos de disgracieux[55]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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