Émile Zimmer
Émile Pierre Zimmer, né le à Strasbourg et mort le à Nantes, était un général français. JeunesseÉmile Zimmer est né à Strasbourg dans le Bas-Rhin, le . Son père était ouvrier d'état à l'arsenal de Strasbourg et ses frères étaient officier et sous-officier d'artillerie. Enfant de troupe à l'âge de 5 ans, il parvient à se faire admettre au Lycée impérial où il fait de brillantes études. Il est admis à l'École impériale spéciale militaire de Saint-Cyr en (promotion de Suez). Guerre de 1870-1871Major de passage et sergent porte-drapeau, il est nommé sous-lieutenant à la déclaration de guerre contre l'Allemagne en juillet 1870. Il rejoint le 16e bataillon de chasseurs à pied en Alsace (armée du Rhin) puis le 3e bataillon de marche des chasseurs (armée de la Loire) où il est nommé lieutenant puis capitaine à titre provisoire. Blessé à Loigny, il est soigné dans une grange et s'y lie d'amitié avec Ferdinand de Charette, officier des volontaires de l'ouest, également blessé. Le capitaine Zimmer sera invité à passer une partie de sa convalescence à La Contrie, propriété de la famille de Charette près de Nantes. École militaire supérieureAyant opté pour la nationalité française à Caen en 1872, il fait carrière dans l'armée et intègre l'École militaire supérieure en 1879. Il y est reçu 14e avec la mention Bien. Le capitaine Zimmer se marie à Nantes en 1881 à Charlotte Gérauld de la Faucherie. Breveté d'état-major et stagiaire au ministère de la guerre en 1882, il est Secrétaire adjoint de la « commission de révision du règlement sur les manœuvres ». Renseignements militairesAprès un bref commandement d'une compagnie au 129e régiment d'infanterie, il est mis hors cadre et rappelé à Paris en pour servir dans l'état-major général du ministre de la guerre. Parlant et écrivant parfaitement allemand, le capitaine Zimmer est affecté au service des renseignements militaires de l'armée française (Deuxième Bureau de l'État-major général de l'armée « Section de statistique ») dirigé par le colonel Vincent à qui succède finalement le commandant Sandherr, alsacien, dont Émile Zimmer est l'adjoint. Le capitaine Zimmer rédige un rapport remarqué sur le fonctionnement du service de renseignement militaire peu après sa nomination dans la section. Promu chef de bataillon en 1887, le commandant Zimmer est particulièrement chargé du renseignement relatif à l'armée allemande sous le ministère Boulanger et l'affaire Schnæbelé. Le lieutenant-colonel Sandherr semble apprécier ses services et regrette son départ en 1889 pour servir au 65e régiment d'infanterie puis à l'état-major du 11e corps d'armée (Nantes). GénéralPromu lieutenant-colonel au 93e RI (la Roche-sur-Yon) en 1894, il échappe de peu à une tentative d'assassinat juste avant de prendre son poste. Nommé colonel au 139e RI à Aurillac en 1899, il est promu en 1902, à l'âge de 51 ans, général de brigade sous-chef de l'état-major général de l'armée par décision du ministre, le général André, qui mène à cette époque une politique de républicanisation de l'armée. Le général André cherche à « rapprocher le corps des officiers de la nation républicaine » et le colonel Zimmer, Alsacien protestant, enfant de troupe qui a fait carrière grâce à son seul mérite, correspond aux critères du ministre. Émile Zimmer dirige les 1er et 2e Bureaux de l'état-major général sous les ordres du général Pendezec puis du général Brun. En , le général Zimmer qui chapeaute le service de renseignements de par sa fonction à l'état-major général accompagne le capitaine Targe, officier d'ordonnance du ministre qui mène une enquête sur l'affaire Dreyfus sur ordre du général André. Tous deux découvrent dans un coffre de la section de statistiques des documents prouvant qu'une des pièces du dossier secret accusant Dreyfus est un faux. Le procès-verbal du qu'ils cosignent et la déposition du général le [1] sont utilisés par la Cour de cassation qui en fait mention dans son second arrêt réhabilitant Dreyfus en 1906. Eugène Étienne, ministre de la guerre, confie la présidence du Comité technique des archives nouvellement créé au général Zimmer en mai 1906. Les propositions de ce Comité ont permis de déterminer des règles de communication et de classement communes aux archives centrales et aux fonds d'archives militaires devant être déposés aux archives départementales, afin d'en faciliter l'accès aux historiens et chercheurs[2]. Général de division en octobre 1906, il est maintenu dans ses fonctions jusqu'à ce que le ministre Picquart le remplace par le général Laffon de Ladebat et lui confie le commandement de la 20e division d'infanterie à Saint Servan en . En , Émile Zimmer atteint le sommet de sa carrière en étant nommé général commandant de corps d'armée, à la tête du 11e corps d'armée de Nantes qu'il commande lors des grandes manœuvres de 1912 dans le groupe d'armées aux ordres du général Gallieni, son camarade de promotion à Saint-Cyr. Joffre, généralissime, et de Castelnau son adjoint royaliste et catholique militant n'apprécient guère le général Zimmer promu à ce grade par leur ennemi politique le général André. Peu après les manœuvres, ils parviennent à faire nommer le général Lanrezac à la tête du 11e corps. Le général Zimmer, républicain protestant, tombe durablement en disgrâce. Le général Percin, ancien chef de cabinet du général André, dénonce un coup monté qui visera également les généraux républicains Crémer et Faurie[3]. Refusant un commandement de moindre importance en temps de paix, le général Zimmer demande à être placé dans le cadre de réserve de manière anticipée. Le ministre de la guerre y consent enfin le . Malgré une santé altérée, n'étant pas atteint par la limite d'âge, Émile Zimmer espère se voir confier un commandement au début de la guerre mais sa santé se dégradant, il ne peut reprendre le service actif, ce qui lui pèse. Les remaniements de 1915 et le limogeage d'un grand nombre de généraux lui enlèvent tout espoir.[3] Il se consacre à la vie associative et patriotique dans la région nantaise où il réside jusqu'à sa mort en 1925. Vie associative
DécorationsDécorations françaises
Décorations étrangères
Hommages
Sources
Notes et références
Voir aussiBibliographie
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