Église Saint-Pierre de Molsheim

Église Saint-Pierre
Image illustrative de l’article Église Saint-Pierre de Molsheim
Église Saint-Pierre dite « Dompeter ».
Présentation
Nom local Dompeter
Culte Catholicisme
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1930, cimetière, enceinte, tilleul)[1]
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Alsace
Département Bas-Rhin
Commune Avolsheim
Coordonnées 48° 33′ 24″ nord, 7° 30′ 20″ est
Géolocalisation sur la carte : Bas-Rhin
(Voir situation sur carte : Bas-Rhin)
Église Saint-Pierre
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Église Saint-Pierre

L'église Saint-Pierre dite Dompeter, ou plus simplement appelée le Dompeter, est l'ancienne église paroissiale de Molsheim. Située à la limite du ban communal mitoyen avec Avolsheim, son nom signifie « maison de Pierre - Domus Petri ». Réputée être la plus vieille église d'Alsace, on sait qu'elle a été consacrée par le pape alsacien Léon IX entre 1049 et 1053 alors que la légende la ferait remonter à la fin de l'empire romain ou aux premiers siècles de la chrétienté.

Historique

Saint Materne, évangélisateur de l'Alsace, mourut de n'avoir pas pu convertir Argentoratum (Strasbourg) au christianisme. Ses compagnons de route, Valère et Euchaire cachèrent son corps à Ehl appelé maintenant Benfeld, et se rendirent à Rome annoncer son décès à Pierre. Celui-ci leur reprocha leur manque de foi, leur confia son bourdon (bâton de pèlerin) et leur ordonna de le donner à Materne. De retour en Alsace, ils firent comme le leur avait indiqué saint Pierre et Materne ressuscita. L'annonce de ce miracle entraîna de nombreuses conversions dans toute la région. Rejoint par Pétronille, la fille spirituelle de Pierre sur la route romaine allant du mont Sainte-Odile à Saverne, Materne y édifia le Dompeter.

Dans cette légende, Materne est un disciple de saint Pierre, mais Euchaire a été le premier évêque de Trèves, dans la seconde moitié du IIIe siècle.

Le nom de Dompeter doit dériver de Dom(i)nus Petrus. Le Dompeter était l'église paroissiale de Molsheim et d'Avolsheim. Une charte de 1337 la désigne comme l'église-mère (matrix capella) de Molsheim. L'église a dû perdre ce rôle quand, au moment de la Réforme, des ordres religieux ont quitté Strasbourg pour s'installer à Molsheim.

Des fouilles menées du 22 au par Georg Weise, enseignant à l'université de Tübingen, révélèrent des traces d'un édifice daté du VIIe siècle.

La notice historique d'Altorf, écrite vers 1264, indique que l'église restaurée a été consacrée par le pape Léon IX. De style roman, l'église actuelle a été reconstruite en conservant les largeurs des nefs du XIe siècle mais les allongeant.

L'église a subi des transformations au cours des siècles suivants dont la plus importante est la reconstruction de la tour, détruite en partie par la foudre en 1746. Les fondations du mur sud ont été refaites en 1828 et le chœur polygonal date de 1835.

Bien que située sur le ban communal de Molsheim, le Dompeter appartient à la commune d'Avolsheim, le cimetière jouxtant l'église étant le cimetière communal. Elle sera l'église communale en alternance avec l'église Saint-Ulrich (aujourd'hui détruite) et l'église Saint-Materne construite au cœur du village au début du XXe siècle.

Le Dompeter est laissé à l'abandon jusqu'en 1933, date à laquelle les scouts de France, avec l'accord de l'évêché, entreprennent sa restauration avec l'appui des services des Beaux-Arts et la participation de la population d'Avolsheim. Consacré par Mgr Ruch le , c'est depuis un lieu de pèlerinage pour le mouvement scout.

En 1972 puis en 1978, des éléments de décoration du sanctuaire sont volés, en particulier des statuettes polychromes du XVIe siècle. Le reste du mobilier est par la suite placé à l'abri et l'église est désormais placée sous vidéo-surveillance.

Anecdotes

En mai 1980, réalisation de la sonnerie automatique par la société Voegele.

La cloche n° 3 (La#) elle fut coulée en 1865 par Louis Edel de Strasbourg. La cloche n° 2 (Fa#) elle fut coulée en 1814 par Jean-Louis I Edel de Strasbourg. La cloche n° 1 (Ré#) fut coulée en 1806 par Mathieu III Edel de Strasbourg. Les cloches n° 1 et 2 furent issues de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg, la n° 3 de l'église Saint-Symphorien d'Ilkirch-Graffenstaden.

Références

  1. Notice no PA00084594, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Bibliographie

  • Henri Gerlinger, « Le Domepeter près Avolsheim », Archives alsaciennes de l'histoire de l'art, Strasbourg, Librairie Istra,‎ , p. 53-80 (lire en ligne)
  • Ernest Schmitt: Le Dompeter , [Préfaces par Ernest Schmitt et le chanoine Joseph Walter], Éditions des "Dernières nouvelles de Strasbourg" (Strasbourg), 1958.
  • Robert Will (préf. Hans Haug), Alsace romane, La Pierre-qui-Vire, Zodiaque, coll. « la nuit des temps no 22 », , 3e éd., p. 26
  • « Le Dompeter, données nouvelles sur les éléments sculptés : le portail occidental et la porte méridionale », in Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Molsheim et environs, 2001, p. 4-17
  • Jean-Philippe Meyer, « Le destin d'une église-mère : le Dompeter du XIe au XXe siècle », in Annuaire de la Société d'histoire et d'archéologie de Molsheim et environs, 2008, p. 89-98
  • Grégory Oswald, « Le 'Dompeter' : la plus ancienne église rurale d'Alsace », in Molsheim Infos, 1996, p. 11-12
  • Robert Will, « Avolsheim. Église du Dompeter », dans Les premiers monuments chrétiens de la France, Picard éditeur et Ministère de la culture et de la communication, Paris, 1998, tome 3, Ouest, Nord et Est, p. 25-28, (ISBN 2-7084-0531-4)

Articles connexes

Liens externes