En 1893, Ambroise Vollard ouvre une galerie d'art à Paris, au 37-39 de la rue Laffitte, qui déménage ensuite au no 6 de la même rue. Il réédite en 1894 la Suite Volpini de Paul Gauguin, soit les onze zincographies exécutées par cet artiste en 1889[1]. Vollard, après quelques tentatives avortées, se lance ensuite pleinement dans l'édition d'estampes. Son premier projet abouti fin 1895 est L'Album des peintres-graveurs tiré à cent exemplaires, comprenant vingt-trois compositions originales en couleurs exécutées par différents artistes, empruntant à différentes techniques de gravure comme l'eau-forte, la lithographie et la xylographie ; l'imprimeur-tireur principal est Auguste Clot.
En 1897, alors qu'il renonce à éditeur le projet avec Odilon Redon sur un poème de Stéphane Mallarmé, Vollard poursuit ce concept d'album et lance une deuxième série intitulée L'Album d'estampes originales de la galerie Vollard, avec cette fois 31 compositions, expérience qu'il renouvelle en 1898, avec seulement dix compositions, et ne l'édite pas, mettant ainsi fin à cette collection[2]. Vers 1898, Paul Gauguin commence une série de gravures sur bois qu'il doit présenter à Vollard, son marchand, en vue de l'éditer sous forme de suite gravée, parfois appelé Suite Vollard (Gauguin). Vollard refusera ce travail[3].
Survient alors une activité d'éditeur de livres d'art composés avec des artistes comme Pierre Bonnard (Parallèlement de Paul Verlaine, 1900), Auguste Rodin (1902), Maurice Denis (1911), ou Pablo Picasso, une production particulièrement soignée et originale pour l'époque. En 1910, Vollard fait éditer à cinq exemplaires dans le bronze, une sculpture de Picasso, Femme agenouillée se coiffant (1906). Dans les années 1930, Vollard édite entre autres Le Chef-d’œuvre inconnu illustré par Picasso (1931) et Passion illustré par Georges Rouault (1939)[4]. L'une des plus célèbres pièces de cette dernière période reste la Suite Vollard composée de nouveau avec Picasso[5].
En 1914, Vollard écrit et publie la première monographie illustrée sur Paul Cézanne[6]. Peu après guerre, la galerie déménage au 28 de la rue de Martignac.
En décembre 1930, la galerie Le Portique (Paris) expose les productions éditoriales de Vollard et publie à cette occasion un catalogue illustré[7].
En 1945, le marchand d'art Henri Marie Petiet (1894-1980) rachète le fonds gravé Vollard[4].
Extrait du catalogue
Albums d'estampes
Suite Volpini, onze zincographies de Paul Gauguin, 1894
L'Album des peintres-graveurs, 1896, cent exemplaires
[catalogue] « Édition limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres », commissariat de Clara Roca (éd.), Paris-Musées, Petit Palais, janvier-juillet 2021 (ISBN9782759604982)[12].
Notes et références
↑« L’acquisition de deux zincographies de Gauguin issues de la “suite Volpini” », notice du catalogue Bretagne-Musées — en ligne.
↑ abc et d« Albums édités par Ambroise Vollard », in: Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, AMG-Flammarion, 1985, p. 361.
↑Lettres de Gauguin à Daniel de Monfreid, Falaize, 1950, lettre LIX, p. 151.
↑ a et b[PDF] « Édition limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres », communiqué de presse de l'exposition du Petit-Palais, printemps 2021 — en ligne.
↑« Catalogue complet des éditions Ambroise Vollard : exposition du 15 déc. 1930 au 15 janv. 1931 au Portique », notice de la Bibliothèque Kandinsky, sur le site du Centre Pompidou.
Ambroise Vollard, Souvenirs d'un marchand de tableaux, Albin Michel, 1937.
(en) Una E. Johnson, Ambroise Vollard Editeur. Prints, Books, Bronzes, New York, The Museum of Modern Art, 1977 — réédition revue et corrigée de celle de 1944 chez Wittenborn.
Janine Bailly-Herzberg, Dictionnaire de l'estampe en France 1830-1950, Flammarion - AMG, 1985, p. 361.
Clara Roca (dir.), Édition limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres, catalogue de l'exposition au Petit Palais, Paris-Musées, 2021 (ISBN9782759604982)