Yvonne BasedenYvonne Baseden
Yvonne Baseden, née le dans le 15e arrondissement de Paris et morte le , est une espionne française. Elle fut une agente secrète, officier du Special Operations Executive, le service secret britannique pendant la Seconde Guerre mondiale. BiographiePremières annéesYvonne Baseden naît dans le XVe arrondissement de Paris le . Après sa naissance, ses parents nomadisent par toute l’Europe (France, Belgique, Hollande, Italie, Espagne). Bilingue anglais-français, Yvonne a de bonnes notions d’autres langues. En 1937, la famille s’installe à Londres. En 1938, Yvonne quitte l’école pour la cueillette des pommes dans le Bedfordshire. En 1939, elle trouve un emploi de sténo-dactylo à Southampton. Women's Auxiliary Air ForceLe , Yvonne s’engage à l'âge de 18 ans dans la Women's Auxiliary Air Force, comme employée de bureau. Elle devient officier le , au grade de sous-lieutenant ou Assistant Section Officer (ASO)[2]. Elle est promue un an plus tard, le , au grade de Section Officer[3]. Elle est mutée au service de renseignement de la Royal Air Force, qui l’emploie aux interrogatoires d’aviateurs et de sous-mariniers allemands. Dans l’exercice de cette fonction, elle est signalée au SOE. Special Operations ExecutiveLe , la Section Officer (lieutenant) Baseden est affectée au SOE. Comme beaucoup de femmes venant de la WAAF, elle y reçoit une formation d’opérateur radio. Dans la nuit du 18 au , accompagnée de Gonzague de Saint-Geniès, dont le nom de code est « Lucien », elle est parachutée à Herré (Landes), à 40 km à l'ouest de Condom (Gers). La mission, nom de code SCHOLAR, est de redresser le circuit DIRECTOR du SOE et de fédérer les maquis du Jura. Le lieutenant Baseden a notamment pour tâche d'être l'opérateur radio de « Lucien ». Les deux agents parviennent séparément à Dole. « Lucien » conseille Charles Allouin qui assure l'intérim de la direction du réseau, avec des contacts dans plusieurs départements, mais surtout, dans le Jura, autour de Dole, de petits groupes de résistants ou de maquisards, dix à vingt hommes, qu'il s'agit d'armer sous la houlette de Radio-Patrie, couverture locale du SOE. Après la guerre, Yvonne écrira : « Nous avons travaillé ensemble, la plupart du temps, parce que c’était plus pratique en ce qui concerne les transmissions. Toutes les questions concernant les opérations étaient discutées avec moi… La seule affaire que j’entends mal et que LUCIEN manipulait seul était le côté financier du travail… En me tenant informée de toutes les décisions, il espérait qu’au cas où n’importe quoi lui arriverait, je serais capable de continuer seule sur le terrain. »[4] [réf. nécessaire] ArrestationLe 26 juin 1944, l'état-major du circuit SCHOLAR est réuni dans une fromagerie de Dole, la Maison Graff (dite Maison des Orphelins[5]), pour fêter le parachutage massif d’armement qui a eu lieu la veille à Lays-sur-le-Doubs (opération Zebra). Les convives s'attardent. Il y a des barrages en travers du chemin de leur prochain rendez-vous. Un jeune maquisard capturé, non loin de là, portant la valise-radio d'Odette, par un véhicule de Feldgendarmes, donne l'adresse du refuge, pensant que ses chefs l'ont déjà quitté comme prévu. Devant le bâtiment, les Feldgendarmes trouvent plusieurs bicyclettes neuves. À l'intérieur, l’épouse du gardien et une tablée de nombreux couverts. Plusieurs soldats sont alors postés dans l'immense maison. À la nuit tombante, le garde du grenier entend un bruit. Il tire dans le plafond. Une tache de sang apparaît. Il appelle ses camarades. Une grenade est lancée dans le double toit. Blessé, Saint-Geniès s’empoisonne. Yvonne et presque tous les autres sont battus et menottés deux à deux, moribonds compris. Seul Frédéric Mayor (gardien de la fromagerie) caché dans la cave échappe au coup de filet. CaptivitéLe lieutenant Baseden, sous le nom de « Jeanne Bernier » présent sur les faux papiers qu'elle a sur elle, est conduite à la Feldgendarmerie de Dole. Les enquêteurs ne savent pas qui elle est. Aucun de ses compagnons ne la trahit. Elle joue la belle idiote. Un soudard lui écrase les pieds à coups de brodequins. Fin juin, transférée à Dijon et gardée au secret, elle est soumise à un simulacre d’exécution. Le , elle est déportée à la prison de Sarrebruck. Le , toujours anonyme, elle est envoyée au camp de Ravensbrück. Elle racontera plus tard : « Les Allemands ne savaient pas que j’étais un agent. J’avais juste été raflée avec un tas d’autres et je n’avais sur moi ni documents ni rien du tout. Le fait qu’il n’y ait eu aucun document m’a sauvé la vie. »[6] [réf. nécessaire] Fin février 1945, épuisée, elle est admise au Revier (infirmerie). Quatre agentes du SOE identifiées en tant que telles lors de leur arrestation sont exécutées au camp pendant cette période : Violette Szabo, Denise Bloch, Lilian Rolfe et Cecily Lefort. Le 25 avril 1945, Jeanne Bernier est remise à la Croix-Rouge suédoise, dans le cadre des accords Himmler-Bernadotte qui sauvent la vie de centaines de détenues. ReconnaissanceDistinctionsRubans des décorations Yvonne Baseden a reçu les distinctions suivantes :
MonumentsÀ Losse (quartier de Lapeyrade) (Landes), une stèle honore le nom d'Yvonne Baseden parmi les sept agents amenés en France lors de cinq parachutages réalisés entre août 1943 et avril 1944 sur les terrains d'alentour :
La stèle, érigée à l'initiative de l’amicale du réseau Hilaire-Buckmaster (c'est-à-dire du réseau WHEELWRIGHT), a été inaugurée le [9]. À Herré (Landes), le 22 avril 2018, a été inauguré un monument édifié sur la zone de saut, utilisée par Gonzague de Saint-Geniès et Yvonne Baseden. Ils ont sauté le 19 mars 1944 sur le terrain répondant au nom de code « ROULETTE ». La cérémonie a eu lieu sous la direction du commandant Dominique HENNERICK président de l’Union nationale des parachutistes cote Basque - Sud Landes, en présence des deux familles, de Monsieur Frédéric PERISSAT préfet des Landes, le Wing commander lieutenant-Colonel Sean ORR, de Monsieur de ANDREIS directeur de l’ONAC Office national des anciens combattants et victimes de guerre, du Délégué militaire des Landes, des maires des communes, des résistants et de très nombreux parachutistes[10]. ![]() Identités
Parcours militaire : SOE, section F ; grade : acting Flight Officer (capitaine) ; matricule WAAF : 4189. FamillePilote du Royal Flying Corps pendant la Grande Guerre, son père fait un atterrissage forcé près de la maison des Vibraye (famille anoblie en 1349 par Philippe VI de Valois) dont il épouse la fille, Antoinette (1894-1993). Bibliographie et filmographie
AnnexesNotes
Sources et liens externes
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