Wilma Lipp, née dans le quartier de Döbling, à Vienne, est la fille d'un architecte de Hietzing, autre quartier de Vienne. Dès l'âge de 11 ans, elle reçoit des leçons de chant, d'abord avec Friedl Sindl et Paola Novikova, plus tard, entre autres, avec Toti Dal Monte à Milan et Anna Bahr-Mildenburg à l'Académie de Musique de Vienne. En 1943, à l'âge de 17 ans, elle fait ses débuts à Vienne dans le rôle de Rosine du Il barbiere di Siviglia (Rossini), dans une représentation en plein air sur la Heldenplatz. La même année, elle chante l'air de Gilda du Rigoletto de Verdi au Konzerthaus de Vienne.
Sa prise de rôle de la Reine de la Nuit dans l'opéra de MozartLa Flûte enchantée, un de ses rôles légendaires, a lieu le , sous la direction de Josef Krips. Jusqu'en 1956, elle l'interprétera 131 fois au Staatsoper. Josef Krips dirige de nombreux concerts de Wilma Lipp et est parfois même son pianiste en récital, comme celui de 1964 au Musikverein de Vienne.
En 1953, elle est nommée Kammersängerin. À 28 ans, elle est la plus jeune chanteuse de l'histoire de l'Opéra d'État de Vienne à avoir obtenu ce titre. À la réouverture de cet opéra, en 1955, elle chante encore Konstanze, la Reine de la Nuit, Oscar et Musetta. Elle marque de son talent et de sa technique les rôles de Marguerite (Faust), Antonia (Les Contes d'Hoffmann), Nedda (Pagliacci), qu'elle chante aussi au Metropolitan Opera de New York, et Eva (Die Meistersinger von Nürnberg). Spécialiste de Mozart, elle brille dans des rôles plus dramatiques comme Pamina (La Flûte enchantée), la Contesse Almaviva (Le nozze di Figaro) et Donna Elvira (Don Giovanni), y compris, en 1961, au Festival de Salzbourg.
À l'opéra de Vienne, elle apparaît environ 1200 fois sur scène. En outre, elle se consacre aussi au concert, ainsi que dans la musique sacrée. Elle chante régulièrement au Musikverein de Vienne et dans des tournées en Amérique du Nord et du Sud.
En 1950, elle chante Konstanze dans le premier enregistrement complet de l'opéra sous la direction de Josef Krips. Elle est engagée par de nombreuses maisons d'opéra et interprète Violetta dans La Traviata de Verdi ou le rôle-titre dans Manon de Jules Massenet.
Au début des années 1970, elle commence à se retirer lentement de la scène. Au cours des dernières années, on la voit à l'Opéra national et au Volksoper de Vienne, au Festival de Bregenz, à l'Opéra de Zurich et au festival de Salzbourg. Avec le rôle de Marianne, la duègne de Sophie (Der Rosenkavalier), elle fait ses adieux sur scène après presque quarante ans d'activité, le et au Festival de Salzbourg. En 1982, elle est faite membre honoraire de l'Opéra d'État de Vienne. Dans les années 1983/1984, on la revoit au Festival de Salzbourg (Marianne) Leitmetzerin et même, en 1986, au Teatro Regio (Turin).
Enseignement
Wilma Lipp enseigne en tant que professeur de chant pendant 18 ans au Mozarteum de Salzbourg. Parmi ses élèves, on compte Kathleen Cassello, Birgid Steinberger, Ingrid Habermann, Eva Lind et Iride Martinez. Ces chanteuses ont particulièrement brillé dans les « rôles Lipp ». En 1998, elle est admise à l'éméritat.
Filmographie
Unsterblicher Mozart – Wilma Lipp y chante Die Entführung aus dem Serail, Don Giovanni et Nozze di Figaro
Das Dreimäderlhaus. Wilma Lipp y chante l' Ave Maria de Schubert
Der Kardinal – Wilma Lipp y joue le rôle d'une catholique au temps du nazisme
Der Rosenkavalier – Festival de Salzbourg 1982, direction et mise en scène : Herbert von Karajan
Wochenschau – Film daprès-guerre, Wilma Lipp chante Frühlingsstimmenwalzer (Voix du printemps) lors de la visite de John F. Kennedy
Karussell 1967 – Show télévisé. Wilma Lipp chante des airs d'opérettes
The Salzburg festival – Film de Tony Palmer. Wilma Lipp y est interviewée
Zeitzeugen - Wege zur Zweiten Republik - Documentaire de l'ORF
50 Jahre Wiedereröffnung Wiener Staatsoper - Wilma Lipp, Elisabeth Schwarzkopf et Sena Jurinac sont les invitées d'honneur du gala du 50e anniversaire de la réouverture de l'opéra de Vienne (2005)