Jean-Joseph-Baptiste Lafontaine, dit W. Lafontaine (né le à Moscou et mort le à Paris 10e[1]), est un auteur dramatique français.
Biographie
Né en Russie où son père Pierre est officier au service du Tsar, Jean Lafontaine revient en France en 1802 ou 1803 avec ses parents et ses deux frères Joseph-Pierre (1792-1858) futur général de division[2] et Paul (1798-1878) futur chef d'escadron de gendarmerie[3]. Il sert dans la Garde impériale de 1812 à 1815, puis comme carabinier jusqu'en 1817.
Revenu à la vie civile, il demeure à Paris au no 9 rue du Helder le lorsqu'il se marie avec Antoinette Marie Laurentine Almaïde Arnoult de Sartrouville. Sur l'acte de mariage, sa profession est homme de lettres. Il se fait alors appeler Wanincka (diminutif de Jean en russe) de La Fontaine : c'est ainsi qu'il est désigné sur l'acte de décès de son épouse Antoinette, et encore sur l'acte de mariage de son frère Joseph Pierre à Chambœuf en 1820, comme dans l'acte de naissance de son premier fils Joseph Paul en 1821. Par contre, il est désigné sous le nom de Jean-Baptiste Lafontaine lors de la naissance de son fils Pierre-François-Emile en 1825[4] et de Jean-Joseph Lafontaine à la naissance de son fils Jules-Marcel-Athanase (futur sous-préfet de Mostaganem) en 1826[5].
Alors qu'il pense être dispensé de demander sa naturalisation (puisque marié à une Française, père de cinq enfants nés en France, et ayant vécu une trentaine d'années en France), il doit demander à se faire naturaliser français le car, à l'époque, si on était né à l'étranger, même de parents français, on devait se faire naturaliser pour avoir la nationalité française et être employé au service de l’État. C'est ainsi qu'il peut être nommé commissaire de police à Paris[6], puis commissaire central de police à Alger en [7]. Impliqué en septembre 1843 dans une affaire de concussion et de corruption avec le maire de Pointe-Pescade[8], il est suspendu de ses fonctions et incarcéré. Bien qu'acquitté par la chambre criminelle de la Cour royale d'Alger en , il est révoqué de la Police et rentre en métropole.
1819 : Le Mariage à la husarde, ou Une nuit de printemps, comédie en un acte et en prose, mêlée de vaudevilles, avec Armand d'Artois et Emmanuel Théaulon, au théâtre des Variétés ()
1821 : L'Auberge du grand Frédéric, comédie-vaudeville en un acte, avec Emmanuel Théaulon, au théâtre des Variétés ()
1822 : La Chercheuse d'esprit, comédie-vaudeville de Favart, remise au théâtre avec des changements, avec Théophile Marion Dumersan, au théâtre des Variétés ()
1823 : Les Femmes et le secret, comédie en un acte, mêlée de couplets, avec Gaspard Tourret[11], au théâtre des Variétés ()
1823 : Trilby, ou le Lutin du foyer, comédie en un acte, mêlée de couplets, avec Théaulon et Jouslin de La Salle, d'après Charles Nodier, au théâtre des Variétés ()
1824 : La Jeunesse d'un grand peintre, ou les Artistes à Rome, comédie en un acte et en prose, mêlée de couplets, avec Jules Vernet, au théâtre des Variétés ()
1827 : Les Compagnons du Devoir, ou le Tour de France, tableau-vaudeville en un acte, avec Étienne Crétu et Emile Vanderbuch, au théâtre des Variétés ()
1828 : M. Rossignol, ou le Prétendu de province, folie-vaudeville en un acte, avec Duvert et de Tully, au théâtre des Variétés ()
1830 : Le Mari aux neuf femmes, comédie anecdotique en un acte, mélée de couplets, avec Emmanuel Théaulon et Armand Dartois, au théâtre des Nouveautés ().
Bibliographie
Henry Lyonnet, Dictionnaire des comédiens français, 1911, p. 408.
Joseph-Marie Quérard, « Lafontaine W. », in La France littéraire ou dictionnaire bibliographique des savants..., 1930, p. 418.
↑Gaspard Tourret (1797-1862) est un auteur dramatique connu également sous le pseudonyme d'Amédée.
↑Cette pièce a été traduite en espagnol par Manuel Breton de los Herreros en 1840 sous le titre Mi tio el jorobado, o las Dos pupilas (Madrid, imp. Yenes).