D'un diamètre de 30 centimètres, il comprend de nombreuses informations sur la Terre et ses habitants, sous forme d'images et de sons, dressant un portrait de la diversité de la vie et de la culture terrestre : photographies de la terre, d'humains, de la nature, enregistrements sonores de bruits du vent, du tonnerre, d'animaux, de cris de nourrisson et de musiqueclassique et moderne, de Mozart à Chuck Berry.
Le disque est accompagné du stylet permettant sa lecture, et d'une source d'uranium 238 (choisi pour sa période radioactive de l'ordre de 4,5 milliards d'années) permettant de déterminer le temps écoulé depuis le lancement.
La NASA estime que le disque (et la sonde elle-même) survivront plus longtemps que la Terre et le Soleil.
Les sondes Pioneer 10 et 11, lancées respectivement en et en , étaient chargées d'explorer les planètes externes du Système solaire. Au terme de leur mission, leur trajectoire devant se poursuivre hors du Système solaire, il fut décidé d'y embarquer un message de l'humanité destiné à d'hypothétiques civilisations extraterrestres, sous la forme d'une plaque de métal présentant quelques informations schématiques sur la Terre et les Hommes.
Avec Voyager 1 et 2, la NASA souhaitait placer sur les sondes un message plus complet, plus éclectique, et communiquer une partie de l'histoire humaine.
Une commission présidée par Carl Sagan de Cornell University effectua pendant près d'une année la sélection des éléments à intégrer dans le disque :
des photographies de l'environnement (Terre, planètes, paysages…) et d'êtres vivants (plantes, animaux, humains et fabrications humaines…) ;
des enregistrements sonores de l'environnement (vent, pluie, vagues, geysers…) et d'êtres vivants (animaux, humains, machines…). Parmi les sons humains, une courte déclaration du secrétaire général de l'ONU, Kurt Waldheim, le mot « Bonjour » ou des messages de bienvenue enregistrés dans un grand nombre de langues, mais aussi des musiques de Bach, Mozart, Chuck Berry, Louis Armstrong, des musiques du monde, etc.
Le président des États-Unis de l'époque, Jimmy Carter, a fait graver, aux côtés de celui de Kurt Waldheim[1], le message suivant sur les disques des sondes Voyager (qui était la conclusion de sa déclaration solennelle à leur sujet)[2] :
« This is a present from a small distant world, a token of our sounds, our science, our images, our music, our thoughts, and our feelings. We are attempting to survive our time so we may live into yours. We hope someday, having solved the problems we face, to join a community of galactic civilizations. This record represents our hope and our determination, and our good will in a vast and awesome universe »
« Ceci est un présent d'un petit monde éloigné, une marque [un témoignage, un souvenir, un échantillon, un aperçu] de nos sons, de notre science, de nos images, de notre musique, de nos pensées et de nos sentiments. Nous essayons de survivre à notre temps de sorte que nous puissions vivre un peu dans le vôtre. Nous espérons un jour, ayant résolu les problèmes auxquels nous faisons face, rejoindre une communauté de civilisations galactiques. Ce disque représente notre espoir, notre détermination et notre bonne volonté dans un univers vaste et impressionnant. »
Couvercle du disque
Le disque est protégé par un couvercle sur lequel est gravé un schéma explicatif indiquant son mode de lecture. Ce schéma reprend également une partie de la plaque de Pioneer qui avait été embarquée dans les sondes spatiales Pioneer 10 et Pioneer 11, dont les significations sont explicitées ci-dessous.
Vitesse de lecture
Le cercle en haut à gauche représente le disque. Autour de ce cercle est définie — en binaire (« | » correspond au 1 et « — » au 0) — la vitesse de rotation propre du disque. Celle-ci est exprimée en 0,70 × 10−9 secondes, unité correspondant à la période de transition hyperfine de l’hydrogène (soit une fréquence de 1 420,4 MHz), qui est l’élément le plus abondant dans l’univers. Cette fréquence est suggérée par le schéma stylisé de la structure hyperfine (deux atomes d'hydrogène avec électrons de spin opposés).
Le nombre binaire représenté est 100 110 000 110 010 000 000 000 000 000 000, ce qui correspond à 5 113 380 864 en décimal. Le produit de ce nombre par la période de transition hyperfine de l’hydrogène donne la vitesse de rotation du disque lors de la lecture, soit :
La NASA a nommé un comité de sélection afin de constituer le contenu du disque. Ce comité fut présidé par l'astrophysicien Carl Sagan de l'université Cornell, accompagné de Frank Drake, Ann Druyan, Timothy Ferris, Jon Lomberg et Linda Salzman Sagan avaient déjà été chargés de la réalisation de la plaque Pioneer. Sagan et ses associés ont rassemblé 116 images, une variété de bruits provenant de la nature par exemple ceux produits par une vague, le vent ou le tonnerre. On trouve également des bruits d'animaux, des chants d'oiseaux et de baleines. En outre, l'équipe de Carl Sagan a ajouté une sélection musicale issue de différentes cultures et époques, d'une durée de 90 minutes, ainsi que des salutations prononcées par des Terriens dans cinquante-cinq langues, et enfin des messages imprimés écrits par Jimmy Carter, président des États-Unis et Kurt Waldheim, secrétaire général des Nations unies.
À la suite des critiques reçues par la NASA envers la plaque de Pioneer, où un dessin au trait représentant un homme et une femme nus avait été jugé « obscène », l'agence spatiale n'a pas autorisé le comité de sélection à inclure la photographie d'un homme nu et d'une femme nue et enceinte sur le disque. À la place, ils n'ont pu inclure que la silhouette d'un couple.
Voici le communiqué officiel du président Carter qui accompagnait son message placé le sur les sondes Voyager :
« Cette sonde spatiale Voyager a été construite par les États-Unis d’Amérique. Nous sommes une communauté de 240 millions d’êtres humains parmi plus de 4 milliards qui habitent la planète Terre. Nous, les êtres humains, nous sommes encore divisés en états-nations, mais ces états vont rapidement devenir une seule civilisation globale.
Nous lançons ce message dans le cosmos. Il est probable qu’il survive un milliard d’années dans notre futur, quand notre civilisation aura été profondément modifiée et la surface de la Terre grandement transformée. Parmi les 200 milliards d'étoiles de la Voie lactée, quelques-unes — peut-être plus — peuvent abriter des planètes habitées et des civilisations voyageant dans l'espace. Si une telle civilisation intercepte Voyager et peut comprendre les contenus enregistrés sur le disque, voici notre message : [suit le message gravé sur le disque d’or dont le texte et la traduction se trouvent ci-dessus comme résumé de la genèse du projet][2],[3]. »
↑(en) La Bibliothèque du Congrès américain, « The sounds of Earth » [« Les sons de la Terre »], sur Library of Congress (consulté le ).
↑ a et b Déclaration et message de Jimmy Carter à retrouver en intégralité ici : (en) Jimmy Carter, « Jimmy Carter > Quotes » [« Citations de Jimmy Carter »], sur goodreads (consulté le ).
↑Ainsi qu'on pourra le vérifier ici à l'écoute, il s'agit bien de kenas dans ce morceau et non de "Panpipes" (ou flûtes de Pan/Sikus) comme c'est toujours indiqué par erreur : (en) « Voyager's Golden Record: Panpipes and drum song - Peru », sur YouTube (consulté le ).
Sagan et ses collaborateurs ont publié en un livre nommé Murmurs of Earth : The Voyager Interstellar Record (New York, (ISBN0-679-74444-4)) qui rassemble toutes les informations sur le Voyager Golden Record. Murmurs of Earth raconte l'histoire de la préparation du contenu du disque. Le livre fut réédité en , et contenait en supplément un CD, réplique du Voyager Golden Record, comprenant les musiques présentes sur le disque original.
Billion Year Portfolio est un livre publié par Jon Lomberg. Le photographe présente et commente les photos sélectionnées pour le Voyager Golden Record.