Philosophiæ naturalis principia mathematica (latin pour « Principes mathématiques de la philosophie naturelle »), souvent abrégé en Principia ou Principia Mathematica, est l'œuvre maîtresse d'Isaac Newton. Cet ouvrage en latin est publié à Londres en 1687.
Sa troisième édition latine de 1726, dont le texte a été révisé et enrichi une dernière fois par Newton, est généralement considérée comme une référence[1].
Une œuvre fondamentale
Philosophiæ naturalis principia mathematica est un des plus importants livres scientifiques jamais édités. Le physicien-mathématicien Alexis Clairaut déclare en 1747, environ neuf ans avant la publication de la traduction française : « Le fameux Livre des principes mathématiques de la philosophie naturelle a été l’époque d’une grande révolution dans la Physique[2],[3]. »
À partir de ces lois, Newton déduit aussi les lois de Kepler du mouvement des planètes, qui ont été obtenues empiriquement par Johannes Kepler. De nombreuses autres choses y sont aussi exposées : les lois des chocs, le mouvement des fluides, la théorie des marées, etc.
En formulant ces théories physiques, Newton développe le calcul infinitésimal, un domaine des mathématiques. Néanmoins, le langage du calcul infinitésimal est largement absent des Principia car Newton y a reformulé la majorité de ses démonstrations en arguments géométriques, le langage courant de la physique à cette époque.
Dans son édition originale en latin (Londres, 1687), l'œuvre s'ouvre par une préface au lecteur (Praefatio ad lectorem) et un hommage à l'auteur par Edmond Halley : In viri praestantissimi D. Isaaci Newtoni opus hocce mathematico-physicum saeculi gentisque nostrae decus egregium.
Le traité lui-même commence par des définitions (Philosophiae naturalis principia mathematica : definitiones, p. 1-11) et des lois ou axiomes (Axiomata sive leges motus, p. 12-25). Suivent trois parties (ou « livres ») sur le « mouvement des corps » et le « système monde » :
De motu corporum : liber primus (Sur le mouvement des corps : livre premier), p. 26-235 ;
De motu corporum : liber secundus (Sur le mouvement des corps : livre second), p. 236-400 ;
De mundi systemate : liber tertius (Sur le système du monde : livre troisième), p. 401-510.
Philosophiae naturalis principia mathematica, auctore Isaaco Newtono, Editio tertia aucta & emendata, Londini, apud Guil. & Ioh. Innys, MDCCXXVI (tertia et ultima editio).
Localisation de certaines éditions
De nombreuses collections de livres rares possèdent des éditions originales des Philosophiae Naturalis Principia Mathematica. Par exemple :
la Fisher Library à l'Université de Sydney possède une première édition annotée par un mathématicien dont l'identité est incertaine ainsi que les notes correspondantes de Newton lui-même ;
↑Claudine Hermann précise que « la première édition [est] parue en 1687, une seconde édition, avec corrections, en 1713, et une troisième, améliorée, en 1726. Une traduction anglaise a été publiée en 1729 après sa mort, mais en général c'est à l’édition latine de 1726 qu'il est fait référence. » Claudine Hermann, « La traduction et les commentaires des Principia de Newton par Émilie du Châtelet » [PDF], sur bibnum.education.fr, 2008, p. 3.
↑(en) London Royal Society, The Royal Society: 1660-1940, chapitre III : « Difficult Years: 1671-1700 », sur books.google.fr, Cambridge, University Press, 1990, p. 104 : « In June 1686 the Council authorized the President, Samuel Pepys, to license the printing of Mr Newton's book entitled 'Philosophiae Naturalis Principia Mathematica', and dedicated to the Society, which he did on 5 July of this year. ».
↑« The Asiatic Enlightenments of British Astronomy », in Simon Schafferet al. (dir.), The Brokered World : Go-Betweens and Global Intelligence, 1770-1820, Sagamore Beach, Science History Publications, 2009, p. 49-104 ; voir aussi, dans le même ouvrage, Kapil Raj, « Mapping Knowledge Go-Betweens in Calcutta, 1770-1820 », en part. p. 129-130 (disponible sur Academia.edu).
Les Principia de Newton, numéro spécial de la Revue d'histoire des sciences, 1987/3-4 (en ligne).
Alexandre Koyré, Pour une édition critique des œuvres de Newton, dans Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, 8-1, Paris, 1955, p. 19-37 (en ligne).
Rene Taton, Inventaire des exemplaires des premières éditions des « Principia » de Newton, dans Revue d'histoire des sciences et de leurs applications, 6-1, Paris, 1953, p. 60-63 (en ligne).