Sa représentation la plus fréquente constitue en une variation du motif traditionnel de la Vierge à l'Enfant : Jésus, assis sur les genoux de Marie, tient dans une de ses mains un chardonneret élégant (Carduelis carduelis), reconnaissable à ses joues et au sommet de son crâne rouge écarlate.
Le chardonneret annonce généralement de façon symbolique le sacrifice à venir du Christ lors de la Passion[2] : le chardon épineux dont il se nourrit, et qui se lit de façon transparente dans son nom — du moins en latin, en italien (cardellino) et en français — évoque en effet la Couronne d'épines, alors que les taches rouges de sa tête renvoient au sang versé.
Pas moins de 486 œuvres de dévotion, de 254 artistes différents, dont 214 italiens[3], sont connues pour avoir repris ce motif. La plus célèbre d'entre elles est vraisemblablement La Vierge au chardonneret de Raphaël (Florence, Musée des Offices), dont la restauration a été achevée en 2008.
Liste d'œuvres du sujet
Dans la statuaire française
Le thème de la Vierge au chardonneret proviendrait de la sculpture gothique française.
Dans la peinture germanique, du gothique international à la Renaissance
Les représentations d'oiseaux accompagnent les Vierges au jardin clos dans la peinture germanique. Le chardonneret est alors accompagné d'autres espèces.
L'église de la Madonna del Cardellino (Madone au Chardonneret), Borgo San Lorenzo, Italie.
Buste de l'Enfant Jésus jouant avec un oiseau, du XIVe siècle.
Retable de Grabow , 1375-1383.
Notes et références
↑(pl) Michał Walicki, « Z problematyki malarstwa wielkopolskiego połowy XV wieku (1440-1475) », dans Id., Złoty widnokrąg, Varsovie, 1965, p. 73, cité par Anna Maria Migdal, Regina Cœli Les images de la Vierge et le culte des reliques, thèse de doctorat, université Lyon-II, 2010, p. 173
↑(en) Barbara Drake Boehm, Jiri Fajt, Prague : The Crown of Bohemia, 1347-1437, 2005, Yale University Press, p.170-171 (cat. 37) lire en ligne. Page consultée le 25 février 2013
↑Cette vaste composition, destinée à l'église Santa-Maria-in-Porto de Ravenne, est une Sacra Conversazione. La Vierge et l'Enfant apparaissent sur un trône entre sainte Anne, mère de Marie, et sainte Elisabeth, mère de saint Jean-Baptiste. Les personnages sont placés devant un tempietto à baldaquin, orné de panneaux représentant diverses scènes évangéliques se rapportant à l'enfance du Christ. À gauche, entièrement vêtue de rouge, sainte Anne offre à l'Enfant Jésus un chardonneret (symbole de la Passion) tandis qu'à droite, sainte Elisabeth est agenouillée. En dessous, on peut voir à gauche l'évêque saint Augustin, le plus grand théologien de l'Église catholique, et à droite, le bienheureux Pierre Damien.
↑L'Église paroissiale Sainte-Foy de Sainte-Foy-Saint-Sulpice possède une copie du tableau de Raphaël, effectuée en 1893. Voir le cartel sur la Base Palissy
↑On y retrouve Saint Jean-Baptiste, vêtu de peau de bête, Saint-Pierre, la Vierge et l'Enfant jouant avec un chardonneret, Saint Honorat, Saint Benoît, puis le Christ entre Saint Martin, Saint Victor, Saint Sébastien et Sainte Marguerite
Anna Maria Migdal, Regina Cœli Les images de la Vierge et le culte des reliques : Tableaux-reliquaires polonais à l’époque médiévale, Université Lumière Lyon 2, coll. « Thèse de doctorat de Langues, Histoire et civilisation des mondes anciens », (lire en ligne), F. La Vierge au chardonneret
(en) Herbert Friedmann, The symbolic goldfinch : Its history and significance in European devotional art, New York, Pantheon Books, coll. « The Bollingen Series, VII », , 254 p. (ISBN978-0-691-09830-2)