TsiklonLe lanceur Tsiklon (en russe : Циклон, « Cyclone ») est une famille de fusées développées au début des années 1960 en Union soviétique (aujourd'hui en Ukraine) à partir du missile balistique intercontinental lourd R-36. Avec une capacité intermédiaire (3 à 4 tonnes en orbite basse) entre les lanceurs Cosmos et Soyouz, les Tsiklon ont été utilisées pour lancer des satellites militaires comme les RORSAT, les US-A, les US-P, les Tselina ainsi que la série des satellites océanographiques Okean. Environ 260 lanceurs de deux types (Tsiklon-2 et Tsiklon-3 avec un troisième étage) ont été tirés entre 1966 et 2009 depuis les cosmodromes de Baïkonour et de Plesetsk. Le lanceur est devenu ukrainien après l'éclatement de l'Union soviétique. Son constructeur a entamé en 2011 le développement d'une nouvelle variante plus puissante, la Tsiklon-4, en coopération avec le Brésil. Mais après différents reports liés aux difficultés financières rencontrées dans les deux pays, le projet a été arrêté en 2015. HistoriqueLe missile R-36En 1962, l'Union Soviétique développe le missile balistique intercontinental lourd R-36 (code OTAN SS-18) à très longue portée (de 10 000 à 15 000 km) capable de transporter une charge utile de 4 à 6 tonnes. Ce missile de seconde génération est comparable au missile américain Titan. Sa masse est de 182 tonnes et son diamètre est de 3 mètres. Il est conçu par le bureau d'études OKB-586 dirigé par Mikhael Kousmitch Iangel et basé à Dnipropetrovsk situé en Ukraine depuis l'éclatement de l'Union soviétique. Le premier missile entre en service opérationnel en 1966. Tous les missiles sont retirés du service opérationnel en 1979 et remplacés par une version améliorée baptisée R-36O[1]. Développement du lanceurLes responsables soviétiques décident de développer un lanceur à partir du missile R-36 en août 1965. Il s'agit de fournir une capacité intermédiaire entre le lanceur léger Cosmos (1,5 tonne en orbite basse) et les différentes versions de la R-7 Semiorka (Vostok, Molnia) permettant de placer de 6 à 7 tonnes en orbite basse. Très rapidement une première version, baptisée Tsiklon 1 et dérivant directement du missile, devient opérationnelle mais elle ne permet d'effectuer que des vols suborbitaux. Dès 1969 une version améliorée, la Tsiklon-2, entre en service et est utilisée pour lancer des satellites expérimentaux FOBS et anti-satellites IS puis les satellites de reconnaissance océaniques RORSAT. Une version à trois étages Tsiklon-3 entre en service en 1980 après une mise au point qui s'étale sur une décennie. Elle remplace le lanceur Vostok pour la mise en orbite des satellites météorologiques, des satellites de télécommunications tactiques et les satellites de renseignement d'origine électromagnétique. Au début des années 1990 le lanceur est proposé pour placer en orbite des satellites commerciaux au prix relativement modique pour l'époque de 10 millions US $. Le dernier lancement de la Tsiklon 2 a lieu en 2006 et celui de la Tsiklon 3 a lieu le [1]. Le projet de lanceur Tsiklon 4En 2003, le Brésil et l'Ukraine signent un accord pour le développement conjoint d'une nouvelle version du lanceur, baptisée Tsiklon 4, qui serait lancée depuis le centre de lancement d'Alcântara au Brésil. Le nouveau lanceur reprend les deux premiers étages de la Tsiklon 3. Le troisième étage utilise un moteur aux performances améliorées et comporte des réservoirs agrandis. Le lanceur dispose d'une coiffe au volume accru permettant de lancer des satellites de plus grande taille. Enfin le système de contrôle en vol est modernisé. La construction du pas de tir d'Alcântara débute en 2010 et le constructeur ukrainien envoie par bateau les premiers éléments du système de lancement. Mais le constructeur ukrainien rencontre des difficultés financières dès 2011 et le conflit russo-ukrainien de 2014 entraîne une aggravation de la situation. Finalement en avril, le gouvernement brésilien décide d'abandonner le projet[2]. Caractéristiques techniquesLa version Tsiklon 2 pouvait placer une charge utile de 3 tonnes en orbite basse. Il comporte deux étages propulsés chacun par un unique moteur consommant un mélange UDMH/N2O4. Le lanceur d'une masse de 182 tonnes a un diamètre de 3 mètres pour une hauteur de 39,7 mètres. Plusieurs variantes ont été développées ou développées par la suite :
Notes et références
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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