Traverse Rivière-du-Loup-Saint-Siméon
Le service de traversier Rivière-du-Loup–Saint-Siméon traverse le fleuve Saint-Laurent au Québec, reliant les régions du Bas-Saint-Laurent et de Charlevoix. Il est géré en partenariat par La Traverse Rivière-du-Loup–Saint-Siméon Ltée et la Société des traversiers du Québec (STQ), qui s'occupe des infrastructures terminales. Cette traverse joue un rôle essentiel pour les touristes ainsi que les résidents locaux. HistoireLes origines de cette route de traversier remontent à 1909, lorsque la Compagnie Trans-Saint-Laurent fut fondée par Malcolm Fraser, le maire de Fraserville (aujourd'hui Rivière-du-Loup), et J.-Camille Pouliot[1]. Le premier navire, le SS Contest, a débuté son service le 24 juin 1909, reliant Rivière-du-Loup à Saint-Siméon ainsi qu'à d'autres municipalités de la rive nord[2]. Au fil des ans, le service de traversier s'est agrandi avec de nouveaux navires tels que le SS Mahone et le SS Rhoda[1],[2]. De 1909 à 1930, plusieurs navires se sont succédé, dont le SS Thor, le Pilot, le Mercier et le Brandon[2],[3]. En 1930, la Clarke Steamship Company achète le Brandon, qui devient le Rivière-du-Loup I, permettant un service plus régulier avec Tadoussac[3]. En 1940, le service a été officiellement nommé La Traverse Rivière-du-Loup–Saint-Siméon Ltée, après que la compagnie a cessé ses opérations vers Tadoussac[1],[2]. En 1963, le NM Trans-Saint-Laurent, construit en 1962 au chantier maritime de Lauzon, a été introduit pour répondre à la demande croissante[3]. Le Trans-Saint-Laurent peut transporter 100 véhicules et 380 passagers par traversée[1],[2]. Grâce à une maintenance rigoureuse et des modernisations régulières, ce navire est toujours en service aujourd'hui. OpérationsLe traversier couvre une distance de 27 kilomètres, avec un temps moyen de traversée de 65 minutes[4]. Il fonctionne de façon saisonnière, d'avril à janvier, et est désigné comme un service essentiel par le gouvernement du Québec[1]. Le traversier traverse le magnifique fleuve Saint-Laurent, offrant souvent aux passagers des vues sur la faune marine, incluant les baleines. Développements modernesEn 1993, les infrastructures des terminaux de traversier sont passées sous la juridiction de la Société des traversiers du Québec (STQ), qui gère désormais les terminaux de Rivière-du-Loup et de Saint-Siméon[1]. En 2000, les infrastructures portuaires de Rivière-du-Loup et de Saint-Siméon ont été transférées du gouvernement du Canada au gouvernement du Québec. Cela a permis à la Société des traversiers du Québec (STQ) de procéder à des rénovations majeures des quais en 2010 et à la construction de nouvelles installations en 2011, un projet évalué à 28,3 millions de dollars, visant à améliorer la sécurité et l’efficacité des opérations[1],[3]. Ces travaux ont prolongé la durée de vie des installations et optimisé les opérations du traversier, tout en tenant compte des autres utilisateurs du site, tels que la Société Duvetnor, les Croisières AML et le Club nautique local[3]. ImportanceLe service de traversier joue un rôle essentiel dans le tourisme régional, reliant les paysages montagneux de Charlevoix aux panoramas du Bas-Saint-Laurent. Une étude réalisée en 1997 a estimé les retombées économiques directes et indirectes à environ 25,4 millions de dollars par an[3]. Par traversier, la traversée couvre 27 kilomètres et prend environ 65 minutes, offrant une route beaucoup plus courte et rapide comparée aux 391 kilomètres de trajet terrestre, qui peut prendre jusqu'à 5 heures[1]. Le traversier offre une voie pratique pour les touristes explorant les deux rives, ainsi qu'un passage nécessaire pour les résidents locaux. Chaque année, le traversier transporte des milliers de véhicules et de passagers, contribuant ainsi aux économies locales des deux régions[2]. Relocalisation potentielle de la traverseDébat sur la relocalisation potentielleCes dernières années, des discussions ont émergé concernant le déménagement du traversier Rivière-du-Loup–Saint-Siméon vers Gros-Cacouna en raison de différences de coûts significatives. Des études de la Société des traversiers du Québec (STQ) indiquent que le maintien du terminal actuel à Rivière-du-Loup pourrait coûter jusqu'à 700 millions de dollars canadiens, soit plus du double du coût du déménagement vers Gros-Cacouna, où le dragage serait moins fréquent[5],[6]. En 2020, la STQ a lancé une étude d'opportunité pour évaluer la faisabilité de ce déménagement. Cette étude inclut des analyses environnementales, techniques et économiques des deux sites afin de déterminer les coûts d'infrastructures nécessaires pour accueillir le NM Saaremaa I, le futur successeur du NM Trans-Saint-Laurent. L'étude prend en compte les impacts socio-économiques locaux et évalue la possibilité de prolonger la saison d’opération[3]. Le maire Mario Bastille de Rivière-du-Loup s'oppose au déménagement en raison de préoccupations économiques et logistiques[5],[6]. De plus, de nombreux résidents se sont mobilisés pour garder le traversier à Rivière-du-Loup, le considérant comme essentiel à l'identité et à l'économie de la communauté[7]. Une pétition a été lancée, soulignant l'importance historique et culturelle du traversier, sur lequel la région repose depuis près de 115 ans[7]. Des groupes environnementaux ont exprimé des préoccupations quant à la proximité de Gros-Cacouna avec l’habitat des bélugas, une espèce vulnérable[5]. Ils craignent que l'augmentation du trafic maritime et la pollution sonore, associés à un éventuel déménagement du terminal, perturbent cet habitat crucial. En 2017, le gouvernement du Québec avait déjà abandonné un projet de développement portuaire à Gros-Cacouna pour ces mêmes raisons, dans le but de limiter les perturbations et de protéger les bélugas[3]. Ces préoccupations soulignent l'importance de considérer les impacts écologiques dans la décision finale sur le site du terminal du traversier[3]. En novembre 2024, un nouvel effort est entrepris par la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, des élus locaux et des gens d’affaires pour maintenir le traversier à Rivière-du-Loup. Une nouvelle campagne, baptisée « J’aime ma traverse », mobilise les citoyens à travers des affichages publics, une pétition et une présence accrue sur les réseaux sociaux. Des représentants locaux, dont la présidente de la Chambre de commerce Claudette Migneault, ont également intensifié leurs démarches, incluant des rencontres à l'Assemblée nationale, pour sensibiliser le gouvernement québécois à l'importance de maintenir le terminal actuel à Rivière-du-Loup[8]. Le service de traversier continuera d'opérer depuis Rivière-du-Loup jusqu'en janvier 2028[9]. La STQ a prolongé son contrat avec Clarke, garantissant les opérations jusqu'à la fin de la saison 2027. Cependant, le gouvernement du Québec n'a pas encore décidé si le port à long terme du traversier restera à Rivière-du-Loup ou sera déplacé à Cacouna, les deux sites faisant face à des défis logistiques, notamment le dragage à Rivière-du-Loup et la nécessité de nouvelles infrastructures à Cacouna. Décision du gouvernement du QuébecEn décembre 2024, le gouvernement du Québec a confirmé la relocalisation du traversier Rivière-du-Loup–Saint-Siméon vers Gros-Cacouna à partir de 2028. Cette décision repose sur des coûts inférieurs pour Cacouna, estimés à 474,5 millions de dollars contre 665 millions pour Rivière-du-Loup, notamment grâce à la réduction des opérations coûteuses de dragage. Le projet inclut un investissement de 170,5 millions pour des installations temporaires opérationnelles dès juin 2028, avec des infrastructures permanentes prévues d’ici 2031. Le traversier NM Saaremaa I remplacera le Trans-Saint-Laurent pour cette nouvelle liaison, qui sera allongée de 20 minutes[10]. L’annonce a provoqué de vives réactions à Rivière-du-Loup, où élus et citoyens dénoncent les impacts économiques et sociaux de cette décision. Le gouvernement s’engage à redynamiser le secteur de la Pointe-de-Rivière-du-Loup. Des préoccupations environnementales subsistent concernant l’habitat des bélugas à Gros-Cacouna, mais la STQ assure que des mesures seront prises pour minimiser les impacts[10]. Voir aussiLiens externesRéférences
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