Tony Brooks (SOE)Tony Brooks
Anthony Morris Brooks (1922-2007) - dit Tony Brooks - fut, pendant la Seconde Guerre mondiale, un agent du service secret britannique Special Operations Executive. Il fut chef d'un réseau de la section F, le réseau PIMENTO, qui, à partir de , étendit son action en zone sud avec deux pôles principaux, l'un à Lyon, l'autre à Toulouse. Tony Brooks fut, avec Jean Renaud-Dandicolle, l'un des plus jeunes chefs de réseau de la section F. Il fut aussi l'un de ceux qui tinrent le plus longtemps (trois ans[1]). Il fut certainement l'un des plus brillants, à la fois prudent, bon organisateur et doté d'un réel charisme. Identités
Parcours militaire : SOE, section F ; general list ; grade : lieutenant () ; captain () ; major () ; matricule : 231617. Pour accéder à une photographie de Tony Brooks, se reporter au paragraphe Sources et liens externes en fin d'article. Famille
Éléments biographiquesNé le , à Orsett (Essex, Angleterre), il fut élevé en Angleterre (Felsted School), en France et en Suisse (Chillon College). Tony Brooks était parfaitement bilingue. En 1940 (il avait alors 18 ans), il travaillait chez l'un de ses oncles, dans une entreprise de bois, dans le Jura français. Replié sur Dunkerque où il n'avait pas réussi à s'embarquer, un soldat britannique vient à passer par là. Tony Brooks le prend en charge et le conduit jusqu'à Marseille, où il lui trouve une filière de passage… Il travaille pour la filière d'évasion PAT (réseau Pat O'Leary), sous Ian Garrow, et en , il l'emprunte lui-même. Après quelques mois passés dans une prison espagnole[2], il arrive en Écosse dans le courant du mois d', est repéré par les recruteurs du SOE et, envoyé lui-même dans les Special Training schools, se fait bientôt remarquer par les instructeurs. Au printemps 1942, il est prêt. On lui fait suivre un cours particulier de quelques jours sur le syndicalisme français.
Définition de sa mission : sa mission fait suite au rapport d'Yvon Morandat suggérant l'utilisation des mouvements syndicaux comme support d'organisation de résistance. Il doit approcher les cheminots CGT, et voir avec eux ce qui pourrait être entrepris pour former des groupes susceptibles de saboter le trafic ferroviaire entre Marseille, Lyon et Toulouse, pour réceptionner des parachutages, recruter, former et équiper des groupes indépendants. Le , il est parachuté non loin de la propriété de Philippe de Vomécourt[3].Son parachute ne fonctionne pas normalement ; et il n'échappe à une mort certaine que grâce à l'arbre dans les branches duquel il tombe ! Il se retrouve chez un fermier, Jean Citerne, qui l'héberge et chez lequel il rencontre le lendemain Philippe de Vomécourt, qui lui donne des indications précieuses sur le secteur et un vélo pour rejoindre la gare la plus proche, pour se rendre à Toulouse, où un "contact" lui a été désigné par Londres dans un café… Arrivé sur place, il voit, parmi les consommateurs installés, un ami de sa famille, René Bertholet ; et il en est encore à se demander comment il va bien pouvoir lui expliquer sa présence quand celui-ci s'approche : c'est lui (un Suisse) le "contact", et il travaille depuis longtemps avec la section DF (évasion) ! Bertholet installe Brooks : il lui trouve un emploi de couverture chez Michel Comte, garagiste à Montauban, et c'est là qu'il installe son P.C. pour le sud-ouest. Fin , Brooks rencontre à nouveau Bertholet dans la région de Lyon. Celui-ci le met en relation avec deux personnalités importantes qui formeront le point de départ et l'ossature de son organisation :
Ses contacts en France le mettent en relation avec le Mouvement Nap Fer, les Amitiés chrétiennes, les Éclaireurs Israélites, divers groupes syndicaux dont celui de Roger Morandat, le Groupe de chasseurs alpins d’André Moch (le fils de l'ancien, ministre Jules Moch), le fondateur de Libérer et Fédérer à Toulouse, Gilbert Zaksas. Le , Brooks est rappelé à Londres pour y recevoir les consignes pour le Jour J. Dans la nuit du 19 au 20, il est rapatrié par Hudson[5]. Les instructions qu'il reçoit sont de concentrer ses efforts dans la région de Montauban-Toulouse afin d'immobiliser la circulation ferroviaire dans ce secteur de manière à forcer les unités allemandes à utiliser les routes, ce qui les rendait vulnérables aux Forces françaises de l'intérieur et usait prématurément les chenilles de leurs chars. C'est en 1944, grâce aux nouveaux Halifax IV et à leur plus grande autonomie que les parachutages vont se multiplier dans le sud-ouest et alimenter les maquis qui se sont constitués dans la région. C'est aussi à cette période que, en vue des opérations de débarquement, le lieutenant Roger Caza « Emmanuel », de nationalité canadienne, sera parachuté sur un terrain d'Henri Morandat. Après un court temps d'acclimatation, il sera dirigé vers le Tarn, où il opérera dans la région de Lavaur au sein de la Résistance locale jusqu'à la Libération. À l'approche du débarquement en Normandie, puis de celui en Méditerranée, les groupes PIMENTO entreront en action et participeront aux opérations de libération du pays. Les multiples sabotages de voies ferrées, des supports de téléphone, des usines d'armement, aboutiront à un ralentissement important de l'acheminement des unités ennemies vers les points de débarquement. Tony Brooks eut de la chance :
À la fin de la guerre, Brooks fut chargé de faire, en France, un relevé des sabotages industriels réalisés par les réseaux de la section F ainsi que des résultats des plus importantes opérations montées par la section RF[6]. Après la guerre, il servit au Foreign Office, fut un temps à Paris, un temps consul général à Genève ; puis il fut affecté à des postes plus discrets… ; agent du MI6 : à Sofia de 1947 à 1952 ; à Chypre, Paris, Londres et Genève, de 1956 à 1977. Tony Brooks est décédé le , à l'âge de 85 ans. ReconnaissanceTony Brooks a reçu les distinctions suivantes :
AnnexesNotes
Sources et liens externes
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