Thomas Ier de Banyuls
Thomas Ier de Banyuls (Tomàs de Banyuls i Llupià), né à Nyer en 1556 et mort dans ce même lieu le à l'âge de 71 ans, est un seigneur de Nyer et de Montferrer, gouverneur de Huesca en Aragon. Il est le fondateur en 1625 de la Confrérie de la chapelle de la Vierge dans l'église de Nyer et le chef des Nyerros. Éléments de biographie
Ses affairesIl obtient le droit d'explorer et d'exploiter le fer dans tous les comtés du Roussillon et de Cerdagne et y développe des mines. Malheureusement il est obligé de vendre Montferrer par manque de moyen, les résultats de l'industrie étant plus faible que ce à quoi il s'attendait. Ainsi est signée le la charte de cession de Montferrer au profit de Jean Vilansosa, chirurgien à Barcelone. Mais la population de Montferrer préfère Thomas, aussi se cotise-t-elle pour lui permettre de racheter la seigneurie au fils de Jean Vilansosa (3 000 ducats), ce qui est fait le . Thomas 1er exerçait un commandement militaire et civil à Huesca ; c'est son fils François III de Banyuls qui s'occupait des terres. À nouveau harcelé par ses créanciers, il doit vendre une nouvelle fois Montferrer le à Lluisa Coli y Durán (veuve de Joan Miquel Guanter, notaire de Prats-de-Mollo), qui avait jadis avancé 1.500 livres à Thomas. La seigneurie sera rachetée par son fils François III de Banyuls quelques années plus tard pour rester dans la famille de Banyuls cette fois jusqu'à la Révolution. Les NyerrosThomas Ier de Banyuls est l'ennemi juré de Joan Cadell, seigneur d'Arsèguel en Cerdagne. Le château de Joan Cadell est décrit comme le niu dels bandolers de Cerdagne (le nid des bandits de Cerdagne). À cette faction, Thomas Ier de Banyuls oppose la sienne: les Nyerros[1], une milice d'environ 700 hommes. Il est déclaré ennemi public de Sa Majesté en 1580 après avoir assiégé de Catllar où s'étaient réfugiés ses ennemis Garau et Joan de Llupià et la bataille du pont de Prades qui fit une centaine de morts. Il faut l'intervention de troupes royales venues de Perpignan pour mettre les Nyerros en déroute. Thomas Ier ne se laisse pas faire. Il part à l'assaut des villes et des églises, agresse les gens des mas et attaque même le château de Puigcerdà. Traqué, Thomas de Banyuls se réfugie à Olette réduit en cendre par les troupes royales, puis à La Bastide, et oppose une vive résistance avec l'aide de soldats huguenots venus de France. Il est cependant amnistié en 1581, mais condamné à un semi-exil, puisqu'il doit rejoindre à Naples les armées du roi. Les Nyerros en revanche continueront à faire parler d'eux jusqu'au milieu du XVIIe siècle, lors de la grande instabilité découlant du transfert de souveraineté, la province passant de la couronne d'Aragon au royaume de France. La seconde partie du XVIe siècle coïncide avec la découverte puis la conquête des Amériques. L'or et l'argent bruts extraits des mines du Mexique et du Pérou arrivent par bateau sur la côte ouest de l'Espagne (Séville et Cadix), puis traversent le pays jusqu'aux ports de Valence et Barcelone d'où ils sont envoyés à Gênes et Florence où se trouvent les banques. Les Nyerros font alors partie des bandes de bandolers (au même titre que les Cadells, leur rivalité allant croissant au fil des années) volant les transporteurs dans la région barcelonaise, profitant de la proximité de la France alors en pleine guerres de Religion pour se mettre à l'abri. Les Nyerros se réfugiaient à Nyer tandis que les Cadells se réfugiaient à Vic. Les bandolers s'assuraient du silence de la population en reversant une partie de leurs prises aux paysans, disposant ainsi de nombreux appuis un peu partout en même temps que de nombreuses caches. De nos jours, les Nyerros existent sous la forme d'une équipe, les Nyerros de la Plana, perpétuant la tradition catalane des Castells, pyramides humaines, édifices éphémères érigés à l'occasion des différentes festivités folkloriques et régionales. Bande dessinéeThomas de Banyuls a été immortalisé dans deux tomes de la série Serrallonga de l'auteur catalan Ricard Dilmé: Serrallonga 1640 et Serrallonga Bandera Negra[2]. Sources
Liens internesLiens externesArticles connexes
Références
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