TM+ se consacre au répertoire musical contemporain et à la création[4],[5], dans un esprit de dialogue avec d’autres répertoires musicaux (baroque, jazz, traditionnel, etc.)[6],[7],[8]. Ses saisons proposent des concerts[9] et des spectacles pluridisciplinaires (opéra, théâtre musical, ciné concert, spectacles chorégraphiques, conférences)[8], et une forme spécifique propre à l’Ensemble : le Voyage de l’écoute, dans lequel des pièces de répertoires différents sont interprétées sans rupture ni discontinuité[10],[11]. Attaché à la qualité de l’écoute et au son[11], l’Ensemble, composé de 21 musiciens auxquels s’ajoutent chaque saison une quinzaine d’autres instrumentistes ou chanteurs[1], consacre également une part importante de son activité à l’action culturelle[12],[13],[7].
Histoire
L'histoire TM+ commence en 1986, lorsque Laurent Cuniot prend la direction musicale du Trio GRM +, fondé au sein du Groupe de Recherches Musicales (GRM)[14],[15]en 1977 à l'initiative de François Bayle pour l'agrandir et le transformer en L'ensemble instrumental électro-acoustique TM+.
À cette époque, Laurent Cuniot, violoniste et compositeur, se forme à la direction d’orchestre auprès du chef russe Youri Simonov[14],[16]. L’Ensemble est alors composé de sept musiciens : clarinette, cor, percussions, deux synthétiseurs, violon et violoncelle[14]. TM+ conserve son origine expérimentale, en « alliant des instruments traditionnels à des synthétiseurs joués en direct et considérés comme des instruments à part entière »[17]. L’ensemble s’attache alors à « définir un équilibre entre la création d’un vaste répertoire original […] et le travail en profondeur de l’interprétation de ces œuvres »[17].
« L’ensemble, qui restera sous cette forme jusqu’en 1993, va générer un important répertoire auprès de compositeurs comme Alain Bancquart, Christophe Maudot et Bruno Mantovani (qui ont successivement pris la suite de Yann Geslin et Denis Dufour aux synthétiseurs), Lucia Ronchetti, Enrico Correggia, Thierry Blondeau, Laurent Martin, José-Luis Campana, François Paris, etc. »[18].
L’objectif de la formation est simple : créer et partager la musique contemporaine avec le public le plus large possible[18]. Aussi l’ensemble se consacre-t-il essentiellement durant ses premières années à l’interprétation de créations, dans le cadre de festivals comme « Vibrations », conçu et organisé par l’ensemble du 11 au ; mais également en France et en Europe (Voix Nouvelles, MANCA, Musiques en scène, MIDEM, Aujourd’hui Musiques, Présences, Biennale de Bordeaux-Madrid, Antigona et Nuova Musica Internazionale)[18].
L’association gérant l’Ensemble est créée en [19]. Au cours des sept années suivantes, l’ensemble évolue dans sa structure : l’effectif passe à quinze musiciens, tous issus de prestigieuses formations parisiennes et régionales[18].
Résidence au Conservatoire National d'Art Dramatique (1993-1996)
De à , l'ensemble s'installe en résidence au Conservatoire National Supérieur d'Art Dramatique de Paris[18]. Il y présente pendant ces quatre années un répertoire élargi associant les musiciens de l'ensemble et les élèves du Conservatoire, « afin de faire dialoguer les œuvres d’époques et de styles différents »[18]. Les programmes comprennent également les grands classiques de la seconde moitié du XXe siècle » [17]. Cette période jette les bases artistiques de l’ensemble, tout en s’inscrivant dans une logique d’interdisciplinarité, renforcée par la résidence au sein d’un lieu de théâtre.
L’effectif instrumental s’élargit jusqu’à 23 musiciens et son répertoire se consacre aux œuvres pour ensemble, tout en s’ouvrant aux compositeurs vivants[18].
Résidence à Nanterre (depuis 1996)
En 1996, Laurent Cuniot profite de la création de la Maison de la musique deux ans plus tôt pour implanter TM+ à Nanterre (Hauts-de-Seine)[18],[8]. Une ville, « multiculturelle où les notions au cœur du projet artistique de TM+ (ouverture, rencontre, partage), prennent tout leur sens »[20]. L’ambition de TM+ est de partir à la rencontre de tous les publics[6],[8]. Se déploie dès lors un projet associant création et mission de sensibilisation et de transmission, soutenu par la Ville, le Département et la Région[1],[8]. TM+ y créé la majorité de ses concerts et spectacles, et s'appuie depuis plus de vingt ans sur un réseau de partenaires institutionnels et territoriaux précieux pour sa diffusion et ses actions culturelles, qui constituent l'un de ses principales activités[1],[8]. L'Ensemble mène ainsi chaque année plusieurs parcours d'éducation artistique et culturelle en milieu scolaire, et est présent également auprès de publics fragiles (malades, retraités, détenus)[21].
Si les nouvelles technologies restent dans l'ADN de l'Ensemble, comme en témoigne régulièrement les projets avec l'Ircam (Les Vagues de Florence Baschet en 2015[22], Reverse Flows avec Jesper Nordin en 2015[23], Bal Passé de Januibe Tejera en 2019[24]), son orientation reste essentiellement instrumentale avec une programmation de concert en formation de chambre ou en grande formation[8] et des programmes de concerts spécifiques comme les Voyages de l'écoute (Traversée avec Ballaké Sissoko en 2016[25] ou Fantaisies associant musique contemporaine et musique baroque en 2017[26],[27])[25].
L'Ensemble mène par ailleurs chaque saison des projets de création associant musiciens professionnels et amateurs de son territoire de résidence, comme Symphonie ville, projet ayant eu 3 éditions (2013, 2015, 2017) et dont l'objectif était de refléter la vitalité musicale nanterrienne[37],[38].
TM+ est membre de la FEVIS (Fédération des Ensembles Vocaux et Instrumentaux Spécialisés) et de Futurs Composés.
Diffusion en France et à l'étranger
TM+ participe à plusieurs événements et festivals de premier plan consacrés à la création tels que le concert de clôture de l’IRCAM en 2005, le festival Why Note de Dijon, Les Paris de la Musique, le Festival Les Musiques du GNEM, le festival de Besançon, le Festival Extension du Domaine de la Note, etc[1].
TM+ joue également à l’étranger dans le cadre de tournée en Europe, l’ensemble s’est produit en Italie (Opera Prima Europa Festival de Rome, 2001 ; Palais Farnèse, 2008), en Finlande (Rituarihone d’Helsinski, 2008) aux Pays-Bas (Amsterdam en 2009 et 2011), en Suisse (Festival Archipel de Genève, 2010), en Allemagne (Konzerthaus de Berlin, 2011), en Grèce (Athènes et Megaron de Thessalonique, 2014), en Espagne (Festival Mixtur de Barcelone en 2019). Il a élu plusieurs fois résidence au Danemark : en mai 2003 dans le cadre du Festival Franco-Danois de Copenhague, en à la Carl Nielsen Academy of Music d’Odense et à la Royal Danish Academy, où il est retourné durant le printemps 2010. Enfin en où il était présenté au festival danois Athelas[1].
L’ensemble s'est rendu au Brésil en (Porto Alegre, Sao Paolo, Campinas, Rio de Janeiro) puis au Mexique en en compagnie de l’ensemble de percussion Tambuco pour un concert à deux ensembles (Festival internacional de Morelia, Sala Nezahualcoyotl et Fonoteca nacional de Mexico[1].
En 2016, TM+ s’envole pour la première fois aux États-Unis pour jouer à New York la pièce de théâtre musicale Bronx en Seine, réunissant de jeunes Nanterriens encadrés par l’association le Théâtre du Bout du Monde, et des adolescents du Bronx[39].
Musiciens
L'ensemble est composé aujourd'hui de 20 musicien.ne.s[40].
2020 : Diffractions, création avec l'artiste Justine Emard et Helena Tulve à la Maison de la Musique de Nanterre
2019 : The Other (In)Side, création de Benjamin de la Fuente pour 7 musiciens et électronique.
2019 : Bal Passé de Januibe Tejera pour accordéon soliste, ensemble instrumental, lumière et électronique en temps réel.
2018 : In-Yo-Gogyo de Yoko Kubo pour flûte, hautbois, piano, harpe, percussion, violon, violoncelle[42].
2018 : (D)Tourner de Philippe Leroux pour percussion solo, flûte, hautbois, clarinette, cor, percussions, piano 2 violons, alto, violoncelle. Dans le cadre du festival Présences de Radio France[43].
2018 : Avec de Bastien David pour flûte, clarinette, cor, violon, alto, violoncelle. Dans le cadre du festival Présences de Radio France[44].
2015 : Street art de Régis Campo pour ensemble, orchestre de vents, percussions, harpes, guitares, violoncelles et chœur d’adolescents.
2015 : The Waves, création de Florence Baschet d'après les Vagues de Virginia Woolf. Pour voix, flûte, clarinette, piano, violon, alto, violoncelle et électronique.
2014 : Dans le miroir d’Alice de Laurent Cuniot, 2014 Musique de scène pour voix, 2 flûtes, 2 clarinettes, guitare, harpe et percussions. Coproduction TM+, Théâtre du Bout du Monde et Conservatoire de Nanterre.
2014 : La Haine de la Musique, création de Daniel d'Adamo d'après l'essai de Pascal Quignard. Monodrame pour comédien, ensemble et électronique. Mise en scène : Christian Gangneron. Première représentation le au Festival Musica (Strasbourg).
2014 : Ypokosmos, oratorio des bas fonds inspiré du rébétiko, création d'Alexandros Markeas. Concert pour ensemble et amateurs. Créée le à la Maison de la Musique (Nanterre). TM+ était accompagné de 3 chorales amateurs et d'un ensemble à plectre amateur.
2013 : Symphonie Ville de Jonathan Pontier. Créée par l’ensemble TM+ le à la Maison de la musique de Nanterre Pour 2 pianos, 2 percussions, 4 ensemble de musiciens amateurs (ensemble de steel-drum, ensemble de percussions africaines, fanfare, ensemble électronique, dispositif Meta Mallette du studio Puce-Muse).
2013 : Ephémères de Sophie Lacaze pour clarinette, violon et violoncelle. Création dans le cadre du Festival Sons d’Automne à Annecy.
2013 : Prélude démesuré de Laurent Cuniot. Recréation pour violon et clarinette.
2013 : E la mezzanotte libera voli de Laurent Cuniot, Pour cor, trompette, trombone et vibraphone.
2013 : Citoyenne Insolente d’Alexandros Markeas. Pour soprano, flûte, clarinette, violon, violoncelle, piano et percussions.
2012 : Metal de Corazones, Javier Alvarez. Créée le à la Maison de la musique de Nanterre. Avec l’ensemble Tambuco.
2000 : Hommage à Salieri d’Alexandros Markeas sur un texte de Claire Legendre, pour flûte, clarinette, percussion, piano, clavier électronique, violon, violoncelle et 1 comédien.
1987 : Cinq Pièces pour Hamlet de Laurent Cuniot pour soprano colorature, 2 hautes-contre, 2 ténors, 2 barytons , clarinette, cor, percussion, 2 synthétiseurs, violon, violoncelle et sons fixés.
↑ abcdef et gJean-Marc Warszawski, « Entretien avec Laurent Cuniot », Revue Déméter, (lire en ligne)
↑Jan Lukas, « L’ensemble de Laurent Cuniot propose sous le titre « La fantaisie du voyageur » un programme consacré à des transcriptions. », La Terrasse, (lire en ligne)
↑« Voyage de l'écoute à la maison de la musique de Nanterre », Le Parisien, (lire en ligne)
↑ a et bJean-Guillaume Lebrun, « Écouter autrement », La Terrasse, , p. 15 (lire en ligne)
↑« Saison – tm+ », sur www.tmplus.org (consulté le )
↑ ab et cYann Geslin, Portraits polychromes n°23, Musique et technologie: Regards sur les musiques mixtes, Paris, INA-GRM, , p. 117-135
↑Evelyne Gayou, GRM, Le groupe de recherche musicales, Cinquante ans d’histoire, Paris, Fayard, coll. « Les chemins de la musique », , « Le TRIO-GRM-PLUS », p. 223-224
↑Michèle Tosi, « Florence Baschet rencontre Virginia Woolf dans The Waves », Res Musica, (lire en ligne)
↑Michèle Tosi, « Laurent Cuniot | Reverse flows et Jesper Nordin | Sculpting the air : deux créations mondiales par l’ensemble TM+ », Anaclase, (lire en ligne)
↑Jacqueline Thuilleux, « Revolve d’Emmanuelle Vo-Dinh au Havre - L’art de tourner en rond sans parler pour ne rien dire », ConcertClassic, (lire en ligne)
↑Laurent Bergnach, « Daniel D’Adamo | La haine de la musique
TM+ dirigé par Laurent Cuniot », Anaclase, (lire en ligne)
↑Isabelle Stibbe, « Anatomie de l’écoute », La Terrasse, (lire en ligne)
↑Sébastien Porte, « “Counter Phrases” à la Philharmonie, le projet fou de l'orchestre TM+ », Télérama.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Sophie Bourdais, « “La Petite Renarde rusée”, un opéra inventif et plein de poésie », Télérama.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Adrien Alix, « Votre Faust à Châtillon : une œuvre ouverte et transgressive pour voir et entendre l’opéra... », Olyrix.com, (lire en ligne, consulté le )