Symbolisme des pierresLe symbolisme des pierres concerne les pierres dans leur capacité à désigner, à signifier, voire à exercer une influence en tant que symbole. La pierre en général a son symbolisme (elle représente la solidité, la durée), et aussi chaque pierre a son symbolisme (le cristal représente la pureté, le marbre l'éternité). Sous peine de délire ou d'arbitraire, la symbolique de la pierre reste dans le cadre du règne minéral et tient compte des caractéristiques de la pierre : c'est une "matière minérale solide plus ou moins dure qu'on rencontre en masses compactes à la surface et à l'intérieur du sol". DistinctionsOn peut classer les pierres selon divers critères : couleur, dureté, origine géographique, usage, etc. Pierre taillée ou pierre brute ; pierres précieuses, fines ou translucides. Les quatre pierres dites « précieuses » (ou pierreries) sont le diamant, l'émeraude, le rubis et le saphir ; les pierres dites « fines » ou encore « semi-précieuses » ou « transparentes » sont l'aigue-marine, l'améthyste, la citrine, la cordiérite, le cristal de roche, la géode, le grenat, le péridot, la tanzanite, la topaze, la tourmaline, le zircon. Les gemmes regroupent pierres précieuses et pierres fines. Les pierres « translucides » ou « ornementales » sont l'agate, l'azurite, le jade, le jaspe, la cornaline, la malachite, la turquoise… La liste des roches est immense ; celles qui prêtent le plus à symbolisme sont l'argile, la craie, le granite, le marbre, l'obsidienne, le sable, le tuf volcanique.
Symbole, symbolique, symbolisme, symbologie. Symbolique et symbolisme sont liés. 1) "Le symbole est un signe concret évoquant par un rapport naturel quelque chose d'absent ou d'impossible à percevoir" (André Lalande, Vocabulaire technique et critique de la philosophie). 2) Le symbolisme des pierres concerne d'une part leur capacité à signifier, peut-être à agir, influencer, activer, d'autre part leur statut à être interprétées. 3) La symbolique des pierres concerne le système signifiant des pierres : d'une part, elles forment ensemble un système, un tout, un ensemble, un complexe, d'autre part, chacune entre dans un réseau (chacune appelle son opposé, son proche, etc.). 4) La symbologie est la théorie : histoire, usages, valeurs... Syntaxe, sémantique, pragmatique. L'approche sémiotique, depuis Charles W. Morris[1], examine trois points de vue, qui peuvent s'appliquer aux pierres : 1) la syntaxe (les rapports entre pierres), 2) la sémantique (le sens des pierres, ce qu'elles désignent indirectement, par analogie naturelle) [soit relation signifiant/signifié, soit relation signe/référent], 3) la pragmatique (l'utilisation symbolique des pierres dans une situation de communication). Les auteurs de lapidaires mêlent ces divers niveaux, les propriétés attestées comme les vertus supposées, la réalité et le symbole, les observations et les croyances. Marbode de Rennes, vers 1090 [2][2], dit ceci du cristal :
Le système des pierresUne symbolique implique un système, c'est-à-dire une complexité variée (elle comporte plusieurs éléments), interactive (ses éléments agissent les uns sur les autres), organisée (elle obéit à un ordre, tel que succession, priorité), totale (quand on modifie un élément les autres sont modifiés) et finalisée (elle vise un but, en général la signification). Les pierres forment système. Par exemple, l'Inca portait un collier d'émeraudes et des pendentifs, composé de deux pierres précieuses, complémentaires, symboles du Soleil et de la Lune. Analogies et correspondances ; synesthésies
Pour saisir le symbolisme d'une pierre, il est souvent pertinent de noter les correspondances établies ou les synesthésies ressenties. Pierres et astres, du moins ceux qui intéressent les astrologues.[3] Selon les astrologues et les alchimistes, depuis la Mésopotamie, chaque planète est en corrélation avec une pierre. À partir de Apocalypse XX, les correspondances classiques avec les Signes du Zodiaque sont : jaspe/Bélier, saphir/Taureau, calcédoine/Gémeaux, émeraude/Cancer, sardoine/Vierge, chrysolithe/Balance, béryl/Scorpion, topaze/Sagittaire, chrysoprase/Capricorne, hyacinthe/Verseau, améthyste/Poisson[3]. Dans l'astrologie hindoue, on relève ces correspondances avec les planètes : rubis/Soleil, perle/Lune, corail/mars, émeraude/Mercure, topaze/Jupiter, diamant/Vénus, saphir/Saturne, zircon/Râhu, chrysobéryl/Ketu. Pierres et couleurs. On peut associer les pierres sous la catégorie du rouge (rubis, grenat, jaspe rouge, hématite, etc.), du vert... Pierres et figures géométriques ou nombres. Le système cristallin de la fluorite, du grenat, de la pyrite est cubique ; celui de l'aigue-marine, du béryl, de l’émeraude est hexagonal.[4] Le diamant est cubique. Pierres et métaux. Un « lapidaire astrologique » grec, dont la première mention serait à trouver dans le Damigéron-Evax[4], donne les correspondances entre métaux, pierres et signes zodiacaux.
Techniques de décodageIl y a deux degrés dans l'art de décoder (identifier et interpréter) les symboles, leur code : le déchiffrage et le décryptage. Quand on déchiffre, on connaît le code ; quand on décrypte : on ne le connaît pas. Un code, pour les pierres, peut être leur couleur.
Les pierres et les religions
En 1937, la guilde des orfèvres de Grande-Bretagne a fait établir par des astrologues-conseils les correspondances entre pierres et tribus d’Israël : Rangée I : sardoine = Lévi ; topaze = Siméon ; émeraude = Ruben ; II : grenat = Nephtali ; saphir = Dan ; diamant = Juda ; III : opale = Issachar, agate = Aser ; améthyste = Gad ; IVe rangée du pectoral : chrysolite = Benjamin ; onyx = Joseph ; jape = Zabulon. Dans le christianisme, le texte de référence porte sur la Jérusalem céleste, il figure dans l'Apocalypse, XXI, 10-21.
Dans l'islam, la Pierre noire était scellée au coin de la Ka'ba dans le temple de La Mecque bien avant l'islam. C'était une idole particulière car « tombé du paradis » sous forme, dit-on, d'une météorite ou un bétyle. Dans le bouddhisme, on peut retenir le jardin zen, lieu de méditation pour les moines, d'où la présence de pierres plates sur lesquelles on pouvait s'asseoir. Les pierres selon la franc-maçonnerie"En Maçonnerie, on utilise symboliquement la pierre angulaire, la pierre brute, la pierre taillée sous ses deux formes (la pierre cubique et la pierre cubique à pointe), la pierre plate ou d'angle. Pierre angulaire : elle a été empruntée à la symbolique chrétienne (Luc, XX, 17) ; cette notion de pierre angulaire se trouve dans le texte même des Constitutions d'Anderson, sous sa forme cape stone ; l'auteur y affirme que l'Amour fraternel est la pierre angulaire de cette ancienne fraternité. Pierre brute : le nouveau Maçon est une pierre brute qu'il doit travailler de lui-même et sur lui-même. Pierre cubique : c'est l'hexaidie, le Chef-d'œuvre que doit réaliser le Compagnon. Pierre cubique à pointe : le point central qui réunit les quatre éléments peut symboliser la Quintessence, mais aussi le milieu, le Centre de l'Union[7]." Les pierres selon l'ésotérismeLes pierres en alchimieLe but de l'alchimie est de réaliser la pierre philosophale. Les pierres en astrologieOn l'a vu, à partir de Apocalypse XX, les correspondances classiques sont : jaspe/Bélier, saphir/Taureau, calcédoine/Gémeaux, émeraude/Cancer, rubis/Lion, sardoine/Vierge, chrysolithe/Balance, béryl/Scorpion, topaze/Sagittaire, chrysoprase/Capricorne, hyacinthe/Verseau, améthyste/Poisson[8]. Les pierres pour la divinationLe cas le plus connu reste la voyance sur boule de cristal. Notes et références
Voir aussiBibliographie
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