Sylvain SaudanSylvain Saudan
Sylvain Saudan est un skieur et alpiniste suisse né le à Lausanne (canton de Vaud) et mort le aux Houches (Haute-Savoie) près de Chamonix[1]. Surnommé le « skieur de l'impossible », il est l'un des pionniers du ski extrême. BiographieJusqu'en 1975, soit jusqu'à ses 40 ans, la vie de Sylvain Saudan est surtout connue à travers le livre de Paul Dreyfus, Sylvain Saudan, skieur de l'impossible[2]. Enfance et jeunesseBien que d'origine valaisanne, Sylvain Saudan passa les quatre premières années de sa vie à Lausanne (Vaud, Suisse). C'est dans la capitale vaudoise qu'il naquit le . Ses parents avaient quitté le Valais natal quelques années auparavant pour des raisons économiques. Son père, Armand, travaillait dans le bâtiment, comme maçon. Sa mère s'appelait Cécile, elle était née Besse. En 1937 naîtra son frère Francis. En 1939, la famille doit quitter Lausanne, car le gouvernement vaudois avait décidé d'écarter des chantiers les ouvriers originaires d'un autre canton, pour lutter contre le chômage[2]. Elle déménage alors à Martigny-Bourg, en Valais. Armand est chef d'équipe à l'usine d'aluminium locale. L'année suivante, la famille s'installe quelques kilomètres plus haut, dans le hameau de Combarigny, près du village de La Fontaine, dans la commune de Martigny-Combe. C'est là qu'elle possédait une maison familiale, au confort spartiate, du bétail et quelques terres. C'est à l'âge de cinq ans que le jeune Sylvain reçoit sa première paire de skis. Après la scolarité obligatoire, il travaille, dès 1951 comme manœuvre sur le chantier de la nouvelle route internationale du col de la Forclaz (Martigny-Chamonix). Après avoir passé son permis de conduire, il sera engagé comme chauffeur sur le même chantier, puis sur le chantier de la construction du barrage de Mauvoisin (1955-1958). Durant toute cette période, il pratique le ski dans sa région (Les Marécottes, Verbier), participant à des compétitions locales, présidant même le ski-club de Martigny-Combe en 1959. Du brevet d'instructeur aux premiers exploitsEn 1961, à l'âge de 25 ans, Sylvain Saudan passe le brevet suisse d'instructeur de ski. On lui attribue le no 4114. Il exerce d'abord à Crans-Montana. L'été, il pratique l'alpinisme dans les Alpes suisses et françaises, partageant son temps entre ces deux passions (2 tiers de ski, 1 tiers d'alpinisme). En décembre 1962, il part pour un voyage autour du monde et exerce son métier de moniteur de ski dans trois stations : Aspen au Colorado, Christchurch en Nouvelle-Zélande et Glenshee Ski Centre (en) en Écosse. Il a obtenu un diplôme de guide de haute montagne américain à Aspen, au printemps 1963[2]. À Pâques en 1964, il est de retour à Martigny, puis se rend rapidement à Chamonix[3]. Durant les hivers 1964-1965, 1965-1966 et 1966-1967, il fonctionne comme moniteur de ski à Zermatt et à Arosa. C'est là qu'il effectue son premier exploit au printemps 1967, dans une pente particulièrement abrupte sur les flancs du Rothorn. Le temps des « premières »Entre 1967 et 1973, Sylvain Saudan accumule les « premières », au rythme d'une à deux par année. Bien qu'alpiniste chevronné, il est avant tout un skieur, ce qui le pousse, chaque fois que cela est possible, à utiliser les moyens de transport à disposition pour écourter les montées. Il a notamment recours à l'hélicoptère, ce que lui reprocheront les puristes. La revue allemande Alpinismus, par exemple, après sa descente de l'Eiger écrit : « Saudan au sommet de l'Eiger ? Eh bien qu'il y reste[4] ! » Il prouve tout de même ses talents d'alpiniste lors de l'ascension du Denali, de 1 800 à près de 6 200 m. Ses premiers exploits ne sont pas très médiatisés. Néanmoins, les films réalisés lors de la descente du couloir Gervasutti et surtout de l'aiguille de Bionnasay lui ouvrent, dès l'automne 1970, une carrière parallèle : celle de conférencier. Après les Alpes, Sylvain Saudan se lance à la conquête des sommets d'Amérique du Nord, puis de l'Himalaya. En , il dirige une expédition sur le Dhaulagiri. Le , un accident à 7 600 m, entraîne la mort de deux Français et d'un sherpa[5]. En 1982, il skie sur 3 000 m le Gasherbrum I ou Hidden Peak et effectue ainsi la première descente complète d'un sommet de plus de 8 000 m[6],[7]. Ses exploits lui valent d'être cité dans le Livre Guinness des records. Ses « premières » ne lui rapportant pas d'argent, en 1975, Sylvain Saudan gagne sa vie, l'hiver, de ses leçons de ski et, l'été, de ses courses en montagne. Il possède aussi un magasin de ski à Arosa. Plus tard, il ouvre un restaurant à Chamonix : L'Impossible ! et organise aussi des expéditions d'héliski au Cachemire. Une de ces expéditions a failli mal tourner en [8]. Le , il reçoit le « Mérite alpin » du festival international du film alpin des Diablerets[9], pour l'ensemble de ses exploits. En 2017, la station de Whistler Blackcomb au Canada baptise un couloir à son nom[10]. Tableau des « premières »
Citations
Notes et références
Voir aussiBibliographie
Vidéo
Liens externes
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