Sullivan Fortner grandit à La Nouvelle-Orléans en Louisiane dans une famille qui comprend de nombreux chanteurs et quelques instrumentistes[3]. Il commence à jouer du piano vers 4 ans, après avoir vu l'organiste de l'église[3] ; doué d'une très bonne oreille, le premier morceau qu'il rejoue est la mélodie alambiquée du générique de l'émission Jeopardy![4]. Il joue, toujours d'oreille, à l'église, puis prend des cours avec Peter Martin, qui l'initie au jazz[2].
Enfant prodige, il est présenté à Ellis Marsalis Jr. à l'âge de 11 ans[5]. Ce dernier lui permet d'entrer à 13 ans au New Orleans Center for Creative Arts(en) (NOCCA)[6], puis remporte des bourses d'été du Vail Jazz Institute et des Skidmore Jazz Studies[6]. Il est major de promo de son lycée en même temps qu'il est diplômé du NOCCA[6].
En 2009, il fait partie du quintet Blackout de Stefon Harris[9].
En 2015, il gagne le Cole Porter Fellowship in Jazz, un concours de piano organisé par l'American Pianists Association(en)[8]. Le prix est doté de 50 000 $, de la possibilité d'un enregistrement avec Mack Avenue Records et d'un suivi de deux ans sur la carrière.
Carrière
Son premier album en leader, Aria, paraît en 2015 chez Impulse!, avec Tivon Pennicott (saxophone ténor et soprano), Aidan Carroll (contrebasse) et Joe Dyson (batterie). Il est largement salué par la critique[7],[10],[11],[12].
Son deuxième album en leader, Moments Preserved, paraît en 2018, avec Ameen Saleem (contrebasse) et Jeremy 'Bean' Clemons (batterie), avec Roy Hargrove en invité sur trois titres[14].
Il est l'un des pianistes et le coproducteur de l'album Ghost Song de Cécile McLorin Salvant.
Le parait Solo Game, un double-album éclectique enregistré en solo sous la direction artistique de Fred Hersch. Sur le premier disque (Solo), il joue des standards en piano solo, enregistrés en une prise sans préparation[15]. Dans le second disque (Game), il explore des « territoires sonores et idiomatiques parfaitement inclassables et insituables dans le paysage musical contemporain »[15], en superposant des pistes jouées avec divers instruments : Fender Rhodes, orgue Hammond B3, piano, Moog, Vocodeur, célesta et plusieurs instruments de percussion[15]. Il joue des compositions personnelles et des improvisations qu'il a retravaillées en les « orchestrant », ainsi que la Valse minute de Chopin[15],[16],[17].