Statue équestre de Louis XIV (Lyon)
Monument à Louis XIV Monument à Louis XIV, place Bellecour à Lyon, en 2024 restauré.
Le Monument à Louis XIV est une statue équestre en bronze de Louis XIV réalisé par le sculpteur François-Frédéric Lemot située sur la place Bellecour à Lyon, datant de . Elle est inscrite au titre des monuments historiques depuis le [1]. Cette statue a remplacé celle de Martin Desjardins, installée en 1713 puis fondue pendant la Révolution. À sa base se trouvaient deux statues allégoriques des frères Coustou, transférées définitivement au musée des Beaux-Arts en 2021. L'ensemble composé du socle en marbre et de la statue de Lemot termine une restauration d'un an en 2024. HistoriqueLe roi ne serait venu qu'une fois à Lyon mais aurait en favorisé l'acquisition de cette place par la ville, d'où cette statue en hommage[2]. La statue de DesjardinsUne première statue érigée en par Martin Desjardins, sur un piédestal de Marc Chabry, est détruite pendant la Révolution le pour être transformée en canons[3].
La statue de LemotLe second monument est inauguré le [4], par Pierre-Thomas Rambaud, maire de Lyon[5]. La statue est fondue à Paris, puis transportée à cheval jusqu'à Lyon[6]. Lors du transport à Paris, un ouvrier, Muguet, se tue : le , sa veuve Claudine Desvignes reçoit du préfet du Rhône un total de 3 450 francs en réparation[7]. Le 27 juillet 1966, à l'occasion de travaux effectués pour la construction du futur parking souterrain, une caissette est mise au jour, confirmant les archives attestant qu'un « trésor » aurait été caché sous la statue pour marquer la pose de la première pierre du nouveau monument[8]. La caissette est ouverte en présence du maire de Lyon, Louis Pradel, et d'historiens. Le double fond de la caissette contenait effectivement des pièces d'or, des médailles, un médaillon à l'effigie de Louis XVIII, et la plaque commémorative de la réédification de la statue[9]. Lors de sa restauration complète en 2023, un pic est retrouvé dans une jambe du cheval, et dans sa tête une boîte en bois contenant un tube scellé au plomb est conservé fermé pour être remis à sa place à la fin des travaux : d'après des documents d'archives il renferme une copie du texte du discours d'inauguration probablement prononcé par le maire de l'époque, Pierre-Thomas Rambaud[6].
— Discours du président de la commission mixte pour l'inauguration de 1825. Restauration 2023-2024Le 12 juillet 2023, la statue de Louis XIV est retirée de son socle à l'aide d'une grue, dans le cadre de travaux de restauration qui doivent durer plusieurs mois[10]. Il s'agit de la première fois depuis son édification en 1825 que la statue quitte la place Bellecour[11]. Cette opération avait été rendue nécessaire en raison de nombreuses fissures, d'une oxydation de la structure en fer ainsi que d'une fragilisation du socle en marbre[12]. Après une restauration de près d'un an pour un coût de 1,45 million d'euros, financés par la métropole de Lyon, la ville de Lyon et la DRAC, la statue est remontée sur son socle le . La Fonderie de Coubertin a réparé le bronze, puis nettoyé, brossé et gommé la statue, pour enfin appliquer une patine et une cire de protection. Une des deux dalles du socle a été remplacée, l'autre nettoyée et ses fissures comblées. Pour terminer, le lettrage a été doré[13],[14].
DescriptionLa statue fait 5,2 mètres de haut et 5,4 mètres de long pour 9 tonnes, posée sur un socle en marbre de Carrare de 50 tonnes[14]. Le roi Louis XIV est figuré chevauchant « à la romaine » (sans selle, ni étriers), c'est-à-dire à cru[15] : elle est à rapprocher de la statue équestre de Marc Aurèle[16]. Une légende urbaine veut que le Lemot se serait suicidé d'avoir oublié les étriers à la statue, alors qu'il est mort naturellement en 1827. Selon une autre légende, le sculpteur aurait été fait Chevalier de la Légion d'Honneur pour cette œuvre alors qu'il a reçu cette distinction avant[17]. Didier Repellin, qui a supervisé la restauration de 2023 à 2024, la décrit comme « un chef-d'œuvre absolu. Sa souplesse et son réalisme sont extraordinaires. Quand on regarde le tapis sur le cheval ou les franges de la jupe du cavalier, on peut clairement voir le mouvement »[14].
Les Lyonnais ont pris l'habitude de nommer la statue le Cheval de Bronze, ne faisant ainsi pas référence au roi. Ce surnom remonte au moins au milieu des années 1830. On peut lire dans le Censeur du : « La place de Bellecour est maintenant entièrement éclairée au gaz. Quatre candélabres sont placés aux quatre angles de la grille du cheval de bronze ; deux de chaque côté de la place en regard des façades, trois du côté des tilleuls ; le côté en face reste éclairé par les lanternes à gaz qui étaient déjà placées le long de la rue Louis-le-Grand. » Il est traditionnel à Lyon de se donner rendez-vous « sous la queue du cheval »[18] ou « Chez Louis, 14 place Bellecour »[réf. nécessaire]. Allégories du Rhône et de la SaôneLa base du piédestal était cantonnée par des allégories fluviales installées en : Le Rhône par Guillaume Coustou à la droite du roi, à l'est face au fleuve, et La Saône par Nicolas Coustou à la gauche du roi, à l'ouest, face à la rivière[19]. Le Rhône est représenté par un vieillard barbu couronné de pampres et d’épis de blé, allongé sur un lion couché, la main gauche posée sur un aviron, une touffe de joncs à sa gauche. La patte avant droite du lion repose sur un poisson, des fruits et des légumes. La Saône est une figure féminine couronnée de fleurs, d’épis et de joncs, allongée sur un lion couché, le bras gauche appuyé sur un tronc d’où sort une corne d'abondance laissant échapper les produits de la nature[20]. Durant la Révolution française, en 1792 lors du renversement de la statue de Louis XIV, les statues allégoriques du Rhône et de la Saône sont déplacées et conservées dans l’Hôtel de Ville[21]. Les deux statues, longtemps exposées aux intempéries et à la pollution atmosphérique, fragilisées par les agissements des passants et même cibles d'actes de vandalisme, sont retirées de leur emplacement le . Transportées au musée des Beaux-Arts de la ville, où elles font l'objet d'une complète restauration, elles y sont installées à demeure en février 2022[22].
Notes et références
Bibliographie
Voir aussiArticles connexesLiens externes
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