Soumoy
Soumoy (en wallon Soûmwè) est une section de la commune belge de Cerfontaine située en Wallonie dans la province de Namur. C'était une commune à part entière avant la fusion des communes de 1977. Le village est borné au nord par Daussois et Silenrieux, à l'est par Villers-Deux-Églises et Senzeilles, au sud par Cerfontaine et à l'ouest par Silenrieux; elle est baignée par le ruisseau des Crawieux Prés, qui prend sa source à Villers-deux-Églises, qui passe par Senzeilles où il s'appelle le 'ruisseau de Senzeilles', pour devenir enfin, le 'ruisseau de Soumoy' avant de se jeter dans le pré-barrage de Falemprise. (Il était auparavant un affluent direct de l'Eau d'Heure à Falemprise). ÉtymologieLe nom de Soumoy signifie terre boueuse et humide (l'origine des termes sulm et anis serait d'origine germanique)[1]. D'après M. Hennuy, le nom viendrait d'un terme pré-celtique solm qui signifie "être sur et au bas des pentes, entre sommets et vallons" et d'une finale en "aing" ou "ain" qui ont souvent donné des noms de rivières. C'est aussi un endroit où il y a de nombreux ruisseaux. Formes anciennes : Solmaim (1113), Somaing (1217), Somaing (1316), Soumaing (1380), Somaige (1383), Sommaing (1473), Soumaigne (1558) puis Soumois. HistoireDès le Xe siècle, Soumoy faisait partie des villages de la famille Rumigny Florennes. Par hérédité, la seigneurie passa à la famille de Morialmé. C'est en 1113 qu'Arnould de Morialmé donne à Saint-Nicaise de Reims les ¾ des villages de Soumoy ("Solmagne") et Senzeilles ("Senzeley")[2].Au XIIe siècle, la famille noble de Senzeilles (héritier de la famille de Morialmé) fonde une baronnie comprenant Senzeilles, Soumoy et Daussois. En , le sire de Senzeilles conclut avec l'abbaye St Nicaise de Reims un accord réglant leurs droits respectifs; c’est lui qui y exerce seul la haute justice et y perçoit la taille[3]. À partir de 1352, les seigneurs de Soumoy issus de la famille de Senzeilles prendront le nom de "de Senzeilles Soumagne". En , les États du Hainaut établissent que Sommaing (ou Soumoy), fief de Senzeilles, est terre hennuyère, mais ont des difficultés à y imposer leur fiscalité car le village prit son autonomie au temps moderne et devient "terre franche" à la fin du XVe siècle[4]. À partir de 1502, la seigneurie passa par mariage à la famille de Glimes de Florennes et c'est le que Gabriel de Glimes, baron de Florennes, transfère la terre et seigneurie de Soumoy à Jacques de Robaulx[5]qui bâtira bientôt un château dans le village à l'emplacement d'une ancienne demeure seigneuriale[6]. Le 16 ventôse an II (ou ), les Autrichiens sont défaits par l'armée française des Ardennes[7]sur les hauteurs de Rowlè (à la limite de Senzeilles et Cerfontaine) : il semble que le Grand Bon Dieu (calvaire) a été élevé en souvenir de cette échauffourée. À partir de la révolution française, la commune dépendit d'abord du département des Ardennes, puis de celui de Sambre et Meuse qui deviendra la province de Namur à l'époque des Pays-Bas. À la fin de la période française (de 1813 à 1815), le village connut le retour des réquisitions et des troubles avec les armées alliées présentes dans la région (prussiens, anglais et autrichiens)[8]. À la période hollandaise, on retiendra surtout l'échange de territoire entre Senzeilles et Soumoy: Révleumont qui appartenait à Soumoy contre une bande de terre à l'ouest du village de Senzeilles qui deviendra territoire de Soumoy[9]. Durant la guerre 14-18, de février à , Soumoy abrita un centre d'une école militaire allemande pour les jeunes recrues (600 à 900 soldats sont passés par Soumoy). Ils utilisaient les cartes géographiques de l'école comme cible[10]. Le , les Français établissent un hôpital de campagne dans la cour du château[11]. Les allemands utiliseront aussi cet hôpital avec le personnel français dès leur arrivée dans la région[12]. Trente soldats français, un soldat belge, treize soldats allemands et trois victimes civiles — des réfugiés — trouveront à cette époque la mort dans le village et y seront inhumés[13]. Lors de la contre offensive des Ardennes, le château redevient un hôpital militaire américain[14]. Évolution démographique
Histoire religieuseSoumoy faisait partie du diocèse et principauté de Liège jusqu'au concordat eu . Depuis lors il fait partie du diocèse de Namur[15]. Le saint patron de la paroisse est saint André[16] et l'église paroissiale date d'avant 1444 (année la plus ancienne où un curé est mentionné à Soumoy)[17]. Tradition de novembre : la passée des âmesDepuis plus d’une centaine d’années a lieu début novembre la « passée des âmes » ou vente aux enchères au profit des âmes du purgatoire de divers produits (à l’origine, uniquement des légumes; actuellement, conserves, gâteaux et bouteilles de vin). Flanqué d’un greffier, un commissaire-priseur propose aux acheteurs une bonne centaine de lots, le tout dans la bonne humeur et une ambiance bon enfant. Si cette coutume était courante au siècle passé dans tous nos villages, on ne connaît plus que deux endroits dans la province de Namur où se déroule encore ladite vente : Soumoy, au centre du beau pays de Sambre-et-Meuse, et Annevoie, sur la Meuse namuroise[18]. Folklore localUne marche folklorique de l'Entre Sambre et Meuse sous le patronage de St André s'organise tous les ans au village le dernier week-end du mois d'août[19]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesBibliographieMonographie :
Les brochures éditées par le centre d'archives et d'histoire de Soumoy
Le Cercle d’Histoire du Musée de Cerfontaine a publié quelques cahiers sur le village :
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