Le surtitre L'Idole[4] fait allusion au recueil de sonnets publié par Mérat en 1869, qui sont autant de blasons du corps féminin[5].
Le , les Surréalistes publient le poème dans la revue Littérature. Feignant de s'interroger sur son auteur, ils demandent malicieusement aux lecteurs de les aider à l'identifier[6].
Le poème
Obscur et froncé comme un œillet violet
Il respire, humblement tapi parmi la mousse
Humide encor d’amour qui suit la fuite douce
Des Fesses blanches jusqu’au cœur de son ourlet.
Des filaments pareils à des larmes de lait
Ont pleuré, sous le vent cruel qui les repousse,
À travers de petits caillots de marne rousse
Pour s’aller perdre où la pente les appelait.
Mon Rêve s’aboucha souvent à sa ventouse ;
Mon âme, du coït matériel jalouse,
En fit son larmier fauve et son nid de sanglots.
C’est l’olive pâmée, et la flûte câline,
C’est le tube où descend la céleste praline : Chanaan féminin dans les moiteurs enclos !