Si la compositrice fait le choix de la tonalité d'ut mineur, c'est pour affirmer la volonté de gravité de son œuvre. Les premiers et derniers mouvements sont dans cette tonalité, et ils ne modulent pas à l'homonyme majeur. Si l'œuvre semble tenir d'un « style sévère et classique », c'est notamment par l'introduction lente, d'abord majestueuse et ensuite plaintive. Ensuite vient le premier thème de l’Allegro, d'allure vive. Dans le deuxième mouvement, la mélodie, dans sa partie médiane, est sombre et agitée, contrastant avec le mouvement précédent. Ernest Reyer, neveu de la compositrice, aimait particulièrement ce mouvement central, « un chef-d’œuvre de grâce et de mélodie »[3]. Le Finale est plus léger que l’Allegro initial, bien qu'il soit plus dense[1].
La musicologue Bea Friedland souligne qu'il émane de l'ensemble de la Sonate« une expressivité très forte »[2].
Réception
Théophile Gauthier écrit, dans La Presse : « La nouvelle sonate de Mme Farrenc, pour piano et violon, est une excellente page à ajouter au catalogue de ses ouvrages, et elle est écrite, comme la plupart de ceux-ci, dans un style sévère et classique qui rappelle les grands maîtres. »[4].
Le , pour La France musicale, « [Félicitons] vivement Mme Farrenc au sujet [...] de la remarquable sonate pour piano et violon, dédiée à M. Cuvillon, morceau qui rappelle les plus savantes conceptions de Beethoven et dans lequel on rencontre, à côté des passages les plus sévères, des mélodies où se révèle la grâce féminine la plus exquise, le sentiment le plus charmant[5] ».
Discographie
Louise Farrenc: L'œuvre pour violon et piano, avec Gaëtane Prouvost (violon) et Laurent Cabasso (piano), Continuo Classics 1512037, 2007
Catherine Legras, Louise Farrenc, compositrice du XIXe siècle : Musique au féminin, Paris/Budapest/Torino, L'Harmattan, coll. « Univers musical », , 225 p. (ISBN2-7475-5021-4).