Sombre Dimanche (chanson)

Sombre Dimanche
Informations générales
Compositeur
Parolier
László Jávor (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Interprètes
Date de sortie

Sombre Dimanche (hongrois : Szomorú Vasárnap, Sombre Dimanche) est un morceau de jazz composé en 1933 par le musicien hongrois Rezső Seress, sur des paroles de László Jávor (en).

Composée d'abord à Paris en 1932, puis publié à Budapest, il a pour premier titre Vége a világnak (« Fin d'un monde ») : Jávor évoque dans son poème en un mélange de tristesse et de nostalgie, la disparition de proches durant la Première Guerre mondiale.

Ce morceau mélancolique est devenu célèbre, principalement parce qu'il aurait été interdit dans la plupart des établissements de Budapest craignant de pousser leurs clients au suicide. Les légendes urbaines entourant cette chanson lui ont valu d'être surnommée « le morceau interdit à Budapest » ou encore « le morceau suicidaire hongrois ». Les rumeurs (interdictions à la radio, vagues de suicide), provenant en partie d'une campagne visant à la promouvoir, sont cependant sans fondement[1].

Szomorú Vasárnap, sur des paroles de Sam M. Lewis (en) et une orchestration de Hal Kemp (1936), est devenu Gloomy Sunday, un standard durant la fin des années 1930 aux États-Unis, pendant la grande Dépression : les paroles de Lewis évoquent le suicide, et la chanson est sous-titrée The Famous Hungarian Suicide Song. Il est ensuite repris et réarangé par d'autres compositeurs et interprètes, dont Billie Holiday : sa version aurait été interdite par la BBC en 1941, sans doute à cause du contexte de la Seconde Guerre mondiale où les censeurs avaient tendance à éviter la diffusion de chansons considérées comme déprimantes[2].

En France, c'est Damia qui le chante une première fois en 1936, sous le titre Sombre dimanche, sur un arrangement de Jean Marèze (1904-1942) et des paroles de François-Eugène Gonda.

Partition des premières mesures


M:C
L:1/8
K:Cm
Q:1/4=60
(3CCC (3EEE (3GGG (3ccc |
w: Szo -- mo -- rú va -- sár -- nap száz fe -- hér vi -- rág -- gal,
w: U -- tol -- só va -- sár -- nap, ked -- ve -- sem gye -- re el,
(3edc (3edc (3edc (3GGG |
w: vár -- ta -- lak ked -- ve -- sem temp -- lo -- mi i -- má -- val.
w: pap is lesz, ko -- por -- só, ra -- va -- tal, gyász -- le -- pel.
(3cBA (3cBA (3cBA (3GGG |
w: Ál -- mo -- kat ker -- ge -- tő va -- sár -- nap dél -- e -- lőtt,
w: Ak -- kor is vi -- rág vár, vi -- rág és~— ko -- por -- só.
(3GFE (3GFE (3GFE (3DDD |
w: bá -- na -- tom hin -- ta -- ja nél -- kü -- led vis -- sza -- jött.
w: Vi -- rá -- gos fák a -- latt u -- tam az u -- tol -- só.
(3CCC (3EEE (3GGG (3ccc |
w: Az -- ó -- ta szo -- mo -- rú min -- dig a va -- sár -- nap,
w: Nyit -- va lesz sze -- mem, hogy még egy -- szer lás -- sa -- lak.
(3edc (3edc (3edc (3ddd |
w: könny csak az i -- ta -- lom, ke -- nye -- rem a bá -- nat.
w: Ne félj a sze -- mem -- től, hol -- tan is ál -- da -- lak…
z2 G2 G2 G2 | C2 C2 C2 z2 |]
w: Szo -- mo -- rú va -- sár -- nap. |
w: U -- tol -- só va -- sár -- nap. |

Interprétations et versions

Parmi les artistes ayant repris ou réinterprété cette chanson :

Dans les représentations

Audiovisuelles

Citations

  • Leonard Cohen, chanteur canadien réputé pour ses textes souvent tristes, a comparé ce morceau à une chanson qu'il a écrite, Dress Rehearsal Rag, et qu'il a toujours évité de chanter en public de peur de pousser ses spectateurs au suicide et également de passer pour un suicidaire lui-même.
  • Le morceau est mentionné dans le roman de Tatsuya Sano intitulé Nos mondes imaginés.
  • La version chantée par Billie Holliday peut être entendue dans l'épisode 4 de la saison 18 des Simpson.
  • Ce morceau est interprété par la comtesse Sorokina dans la série Babylon Berlin, saison 2 épisode 16.
  • Les paroles françaises de ce morceau sont citées dans le roman Hadrianna dans tous mes rêves de René Depestre[4].

Notes et références

  1. Notes de Michael Brooks dans le coffret compilation Lady Day: The Complete Billie Holiday on Columbia 1933–1944 : « 'Gloomy Sunday' reached America in 1936 and, thanks to a brilliant publicity campaign, became known as « The Hungarian Suicide Song ». Supposedly after hearing it, distraught lovers were hypnotized into heading straight out of the nearest open window, in much the same fashion as investors after October 1929; both stories are largely urban myths. »
  2. (en) Nicole Wadner, Gloomy Sunday — macabre stories have surrounded Rezső Seress’s 1930s lament, in: Financial Times, 14 août 2023.
  3. Philippe Orivel sur data.bnf.fr
  4. René Depestre, Hadrianna dans tous mes rêves, Paris, Gallimard/Folio, , 213 p. (ISBN 978-2-07-038272-9), p. 95

Bibliographie

Liens externes

 

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