Seppois-le-Bas
Seppois-le-Bas (Needersept en alsacien) est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est. Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace. GéographieLes habitants de Seppois-le-Bas sont appelés Bas-Seppoisiens et Bas-Seppoisiennes. Formant une agglomération continue avec la commune voisine de Seppois-le-Haut, elle se trouve au croisement des axes routiers Bâle - Montbéliard (l'ancienne route nationale 463) et Porrentruy - Altkirch. Les grandes agglomérations les plus proches de Seppois-le-Bas sont Bâle à 40 kilomètres à l'est, Mulhouse à 30 kilomètres au nord, Belfort à 40 kilomètres au nord-ouest, Montbéliard à 35 kilomètres à l'ouest et Delémont à 35 kilomètres au sud. La Largue est la principale rivière qui traverse la commune. HydrographieRéseau hydrographiqueLa commune est traversée par la ligne de partage des eaux entre les bassins versants du Rhin et de la Saône au sein respectivement du bassin Rhin-Meuse et du bassin Rhône-Méditerranée-Corse. Elle est drainée par la Largue et la Suarcine[1],[Carte 1]. La Largue, d'une longueur de 51 km, prend sa source dans la commune de Oberlarg et se jette dans l'Ill à Illfurth, après avoir traversé 28 communes[2]. Les caractéristiques hydrologiques de la Largue sont données par la station hydrologique située sur la commune de Friesen. Le débit moyen mensuel est de 1,07 m3/s[Note 1]. Le débit moyen journalier maximum est de 35,6 m3/s, atteint lors de la crue du . Le débit instantané maximal est quant à lui de 65,5 m3/s, atteint le [3]. La Suarcine, d'une longueur de 20 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Bourbeuse à Montreux-Château, après avoir traversé 13 communes[4]. Divers plans d'eau complètent le réseau hydrographique : Blaisyweiher, d'une superficie totale de 2,3 ha (1,3 ha sur la commune), Hutzele Weiher, d'une superficie totale de 2,3 ha (2 ha sur la commune), Kleinweiher (0,4 ha), Krummweiher, d'une superficie totale de 3,1 ha (2,9 ha sur la commune), l'étang entre les Bois, d'une superficie totale de 1,2 ha (0,2 ha sur la commune), Neuweiher (2,7 ha), Saltzgraben Weiher, d'une superficie totale de 1,5 ha (1,4 ha sur la commune), Schilligweiher, d'une superficie totale de 1 ha (0,2 ha sur la commune), Stoeckele Weiher (0,7 ha) et Storckenholzweiher (1,1 ha)[Carte 1],[5]. Gestion et qualité des eauxLe territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Largue ». Ce document de planification concerne le bassin versant de la Largue et une zone située à l'ouest du périmètre (la région de Montreux). Ce territoire s'étend sur 385 km2. Le périmètre a été arrêté le 4 mars 1996 et le SAGE proprement dit a été approuvé le puis révisé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat mixte pour l'aménagement et la renaturation du bassin versant de la Largue et du secteur de Montreux, qui a évolué en Epage le , sous le nom de Epage Largue[6]. La qualité des cours d’eau peut être consultée sur un site dédié géré par les agences de l’eau et l’Agence française pour la biodiversité[Carte 2]. ClimatEn 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[7]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat semi-continental et le climat de montagne et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de 1 °C)[8]. Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 17,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 911 mm, avec 10,4 jours de précipitations en janvier et 10,1 jours en juillet[7]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Carspach », sur la commune de Carspach à 9 km à vol d'oiseau[9], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 827,7 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 38,1 °C, atteinte le ; la température minimale est de −17,7 °C, atteinte le [Note 3],[10],[11]. Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[12]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13]. UrbanismeTypologieAu , Seppois-le-Bas est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[14]. Elle est située hors unité urbaine[15] et hors attraction des villes[16],[17]. Occupation des solsL'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (58,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (63,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (42,3 %), forêts (28,2 %), zones agricoles hétérogènes (15,7 %), zones urbanisées (13,7 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3]. Toponymie
HistoireMême si on pense que le village existait déjà à l'époque des Celtes, le plus vieux document faisant référence à Saipoy date de 1164[20]. Un autre, de 1264 et conservé dans le fonds de Lucelle confirme cette existence[21]. Un texte daté de 1302 fait pour sa part apparaître une distinction entre Seppois-le-Bas (Septen inferioris) et Seppois-le-Haut[22]. En 1530, les autorités religieuses et les fidèles d'une paroisse comprenant les deux Seppois, Luffendorf et une partie de Bisel signent une charte de 32 décrets qui serait la première du genre sur le territoire alsacien[21]. C'est aussi vers cette date que sera célébré le mariage de Marie de Hagenbach et de Jean Eusèbe de Breitenlandenberg. Leurs descendants habiteront un manoir au village jusqu'en 1818[20]. Pendant la Guerre de Trente Ans, les Suédois ravagent le pays et en 1633, seule une maison du village serait restée debout[21]. En 1789, le seigneur de Seppois va représenter la noblesse de l'Alsace du Sud aux états généraux à Versailles. Fin , lors des troubles de la Grande Peur, les paysans attaquent le manoir. Durant la Terreur, Jean Bochelen, vicaire du village qui célébrait des messes en cachette, est arrêté et fusillé à Colmar en 1798[20]. En 1871, par le Traité de Francfort, l'Alsace est cédée à l'Empire allemand, à l'exception de la partie sud-ouest du Haut-Rhin qui deviendra le Territoire de Belfort. Du fait de sa position limitrophe avec ce nouveau département français, Seppois-le-Bas devient un village frontière et accueille un poste de douane[23]. Au début du XXe siècle, Seppois-le-Bas bénéficie des effets de la croissance économique de l’époque. Quatre foires annuelles se mettent en place et un marché s’établit tous les mercredis ; tous deux connaissent un certain succès[21]. Bien que les agriculteurs y demeurent largement majoritaires, le village compte également 4 restaurants, 3 menuisiers, 2 boulangers, 2 charrons, 2 cordonniers, 2 épiciers, 2 tailleurs, 1 boucher, 1 maréchal-ferrant, 1 sabotier, 1 sellier et 1 tonnelier ainsi qu’une forge, un moulin et une unité de fabrication de boîtiers de montres. À cela, il convient d’ajouter une poste et une perception. Une petite communauté israélite, essentiellement commerçante, s'est implantée et possède sa propre synagogue. Celle-ci sera détruite pendant la première guerre mondiale et ne sera jamais reconstruite. De nos jours, les seuls vestiges de cette installation sont une Rue des Juifs proche de leur ancien lieu de culte et un cimetière israélite[24]. Une ligne de chemin de fer Dannemarie-Pfetterhouse passant par le village est construite en 1908 et inaugurée en 1910. Cette ligne continuera à fonctionner jusqu'en 1968, puis, laissée à l'abandon, la majeure partie de son tracé sera convertie en piste cyclable dans les années 1990[25]. À partir du , le village connait une période de troubles et d’incertitude lies à la Première Guerre mondiale. On peut ainsi citer notamment le 23 août où l’armée allemande occupe la localité le matin et les Français l’après-midi. Le 3 septembre, des dragons venant de Belfort investirent le village et emmenèrent derrière leurs lignes tous les hommes valides qu’ils trouvèrent encore et qui étaient âgés entre vingt et trente-deux ans. Le 17 septembre, ce fut au tour des Allemands de venir procéder de la même manière[26]. En octobre, le front se stabilise à quelques kilomètres du village qui devient un cantonnement de l’armée française. Le clocher de l’église sert notamment de tour de guet. Toutefois, ce nouveau statut fait que Seppois-le-Bas subit de nombreux bombardements jusqu’à la fin de la guerre. Le , une cérémonie est organisée, au cours de laquelle les villageois présentent leurs vœux aux militaires et qui symbolisera officiellement le retour de la localité à la France[27]. Mais devant l’intensification du pilonnage, la population civile est évacuée à la fin et ne reviendra qu’au printemps 1919 dans un village transformé en champ de ruines[28]. Ces évènements vaudront au village la croix de guerre de 1914-1918 (Journal officiel du )[22]. Durant la Seconde Guerre mondiale, Seppois, comme le reste de l'Alsace, sera à nouveau annexé au Reich allemand, et retrouvera son statut de poste frontière. Du fait de sa proximité avec la Suisse, le village accueillera alors plusieurs passeurs. Toutefois, la guerre touche à sa fin le , lorsque le Régiment d'infanterie coloniale du Maroc, incorporé à la première armée du Général de Lattre de Tassigny fait de Seppois-le-Bas le premier village libéré d'Alsace[21]. Héraldique
Politique et administrationListe des mairesBudget et fiscalité 2015En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[30] :
Avec les taux de fiscalité suivants :
DémographieL'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[32]. En 2022, la commune comptait 1 426 habitants[Note 4], en évolution de +5,01 % par rapport à 2016 (Haut-Rhin : +0,66 %, France hors Mayotte : +2,11 %). Enseignement
Lieux et monuments
Personnalités liées à la commune
Économie
Notes et référencesNotes
Cartes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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