Salomon Jadassohn étudie dans sa ville natale le violon et le piano avec Hermann Hesse, Lüstner et Brosig, avant d’entrer en 1848, au Conservatoire de Leipzig où il ne reste qu’un an, préférant se perfectionner avec Franz Liszt à Weimar, de 1849 à 1852. Il retourne au conservatoire, termine ses études par des cours privés de composition qu'il reçoit de Moritz Hauptmann et demeure à Leipzig jusqu'à la fin de sa vie.
Il devient professeur de piano, puis chef du chœur de la synagogue, de la société chorale Psaltérion qu'il fonde en 1866 et des concerts Euterpe. Nommé professeur assistant en 1871, puis en 1893 professeur royal, il enseigne l’harmonie, le contrepoint, la composition, l'instrumentation et le piano au conservatoire de Leipzig[1]. Il est fait docteur honoris causa de l’université de Leipzig en 1887[2]. « Travailleur érudit et intègre, il a codifié les idées traditionnelles de l'harmonie, du contrepoint et de la forme dans ses manuels » et, convaincu de l'immuabilité des lois de l'harmonie, il devient dans le domaine de l'enseignement musical le tenant d'un conservatisme qui sera propagé par ses élèves, à leur tour devenus pédagogues influents, tant en Allemagne que dans d'autres pays. Son importance en tant que théoricien ne saurait être mise en doute[3].
Ses œuvres sont influencées par Wagner et Liszt, qu'il admirait particulièrement, mais furent critiquées. W.W. Cobbett estime par exemple que « sa musique fait davantage preuve d’un brillant superficiel que de profondeur »[4].
Ses deux concertos pour piano ont été enregistrés par Markus Becker pour le labelHyperion.
Œuvre
Le catalogue des compositions de Jadassohn compte plus de 140 numéros, dans tous les genres. Ces œuvres révèlent « une grande habileté technique à défaut d’inspiration », écrit George Grove[5].
Écrits
Salomon Jadassohn a publié des écrits théoriques sur l'harmonie, le contrepoint, etc. publiés chez Breitkopf & Härtel entre 1883 et 1901. Certains ouvrages ont été traduits tant en anglais, qu'en français.
Piano
Nombreuses pièces, en majorité des Salonstücke, Charakterstücke, Arabesken, Klavierstücke, Phantasiestücke, Mazurkas, etc.
Musique de chambre
Sonate pour violon et piano, op. 5 (1857)
Quatuor à cordes en ut mineur, op. 10 (1858)
Trio avec piano en fa majeur, op. 16 (1858)
3 petits morceaux pour violon et piano, op. 18 (1858)
Trio avec piano en mi majeur, op. 20 (1860)
Trio avec piano en ut mineur, op. 59 (1880)
Quintette avec piano en ut mineur, op. 70 (1883)
Quintette avec piano en fa majeur, op. 76 (1884)
Quatuor avec piano en ut mineur, op. 77 (1884)
Sérénade pour flûte, 2 violons, alto, violoncelle et contrebasse en ré majeur, op. 80 (1886)
Trio avec piano en ut mineur, op. 85 (1887)
Quatuor avec piano en sol majeur, op. 86 (1887)
Romance pour violon et piano, op. 87 (1887)
Konzertstück pour flûte et piano en sol majeur, op. 97 (1888)
Sextuor pour piano à 4 mains et quatuor à cordes en sol majeur, op. 100 (1888)
Quatuor avec piano en la mineur, op. 109 (1890)
Quintette avec piano en sol mineur, op. 126 (1895)
Nocturne pour flûte et piano en sol majeur, op. 133 (1896)
Capriccio pour flûte et piano en ré mineur, op. 137 (1898)
Orchestre
4 symphonies
Symphonie n°1 en ut majeur, op. 24 (1861)
Symphonie n°2 en la majeur, op. 28 (1865)
Symphonie n°3 en ré majeur, op. 50 (1876)
Symphonie n°4 en ut mineur, op. 101 (1889)
2 concertos pour piano
Concerto pour piano n°1 en ut mineur, op. 89 (1887)
Concerto pour piano n°2 en fa mineur, op. 90 (1887)
Cavatines
Cavatine en mi majeur pour violon et orchestre, op. 69 (1882)
Cavatine en fa majeur pour violoncelle et orchestre, op. 120 (1894)
Sérénades
Sérénade pour orchestre n°1 en 4 canons op. 42 (1872)
Sérénade pour orchestre n°2 en ré majeur op. 46 (1875)
Sérénade pour orchestre n°3 en la majeur op. 47 (1876)
Sérénade pour orchestre n°4 en fa majeur op. 73 (1884)
Sérénade pour flûte et cordes en ré majeur op. 80 (1886)
Ouvertures
Musique vocale
Plusieurs mélodies pour voix et piano (op. 6, 9, 30, 34, 36, 38, 52, 78, 81, 110)
Musique vocale sacrée
Deux chants religieux pour chœur et solistes, op. 2 (1857)
1. Neige, o Herr, dein Ohr
2. Herr, schau herab
Psaume 24 ("Des Herren ist die Erde und was sie füllt") pour soliste, chœur et cuivres, op. 29 (1865)
↑(en) George Grove, « Jadassohn, Salomon », dans Dictionary of music and musicians, , 794 p. (lire en ligne), p. 523.
Bibliographie
J. Levi, « Zum 100. Geburtstag von Salomon Jadassohn », dans Zentralverein-Zeitung deutscher Staatsbürger jüdischen Glaubens, X, Berlin, 1931, p. 408.
Beate Hiltner: Salomon Jadassohn. Komponist – Musiktheoretiker – Pianist – Pädagoge. Eine Dokumentation über einen vergessenen Leipziger Musiker des 19. Jahrhunderts. Leipziger Universitäts-Verlag, Leipzig 1995 (ISBN3-929031-63-9).
Marc Honegger, « Jadassohn, Salomon », dans Dictionnaire de la musique : Les hommes et leurs œuvres, Éditions Bordas, coll. « Science de la Musique », , 2e éd. (1re éd. 1979), viii-682, Tome I (A-K) (OCLC312098944), p. 619.