Saint-André (Marseille)
Saint-André, anciennement Séon Saint-André, est un quartier de Marseille, situé dans le 16e arrondissement et faisant partie des quartiers nord. Longtemps jumelé à Saint-Henri sous le nom de Séon, cet ancien village du terroir de Marseille devient à partir du XIXe siècle un lieu d'industrie, notamment autour de l'exploitation de carrières d'argile et d'usines de tuiles. Après la Seconde guerre mondiale, Saint-André est fortement touchée par la crise économique. C'est aujourd'hui un quartier essentiellement résidentiel. ToponymieLe quartier est nommé d'après Saint André. Selon une tradition locale, la croix sur laquelle Saint-André fut crucifié, a été retrouvée à l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, propriétaire des terres de ce quartier. Cette croix a été transportée et érigée au XIe siècle à Saint-André. Une église est dédiée à ce Saint. GéographieLimites du quartierLe le conseil municipal de Marseille (916 T et 995 T aux archives municipales) approuve la nouvelle division cadastrale en 16 arrondissements et 111 quartiers de la ville. Il s'agissait d'intégrer le "terradou", c'est-à-dire la couronne de ville-campagne, l'arrière de la ville-port. Saint-André constitue une de ces divisions du territoire communal nord. Elle a une histoire séparatiste particulière. Avec l'Estaque et Saint-Henri, sous le nom de Séon, ces trois quartiers avaient tenté au milieu du XIXe siècle de créer une commune autonome, sans succès. Géologie et reliefLe terrain est constitué d'une plaine littorale, portion du bassin de Séon. Morphologie urbaineLogementSaint-André est également le nom d'un quartier prioritaire englobant une partie seulement du grand quartier. Articulé autour du boulevard Grawitz, il compte 1 562 habitants en 2018 pour un taux de pauvreté de près de 40 %. On y trouve près de 800 logements dont 22 % sociaux, ou encore 41 % de maisons[1]. Voies de communication et transportsLes lignes de bus 25 et 36 desservent le noyau villageois vers les stations de métro Gèze et Bougainville respectivement. HistoireAntiquitéL'histoire de Séon-Saint-André a été écrite par les érudits du XIXe siècle. Alfred Saurel, dans la banlieue de Marseille, en 1878, résume le savoir : « des restes de villa gallo-romaine, de fours de potiers et de cuves à vin, des tombes antiques autour de l'ancienne église datée de 1153, une seigneurie attestée dès 1298, un château des Tours propriété des Foresta ». L'archéologie ne pourra nous en apprendre plus, tant la terre et le relief ont été bouleversés par la gigantesque carrière d'argile et les usines. XIXe siècleLe cadastre (section 6, feuille 11) représente Séon-Saint-André en 1820. Entre le chemin du littoral le long de la mer et le chemin de Saint-Louis au Rove au nord, il s'égrène dans la pente en suivant le cours du ruisseau Mariage : le hameau du bas, puis le bloc arrondi de l'église, cimetière et presbytère emboîtés, puis le hameau du haut sur le chemin entre quelques grands territoires bastidaires. En 1862, quand la nouvelle église est inaugurée sur le chemin du haut, un quartier urbain se construit autour de deux boulevards orientés nord-sud, nouvellement lotis. Une usine a contribué à façonner cet urbanisme en éventail vers la mer, durant 30 ans. Les industriesL'usine Martin frères fabrique de l'urbain : Les boulevards Martin et Grawitz.Le boulevard Labro a été ainsi nommé en 1945 à la mémoire d'un résistant. Il s'appelait Martin du nom du patron de l'usine située en bord de mer, l’usine Martin frères. Ce boulevard a été créé et loti pour loger les ouvriers des tuileries. L'augmentation des ouvriers fut brutale quand l'usine est passée au mode industriel. Quelques chiffres donnés par Yves Ratier, 1989, Tome 4 de l'Histoire du commerce et de l'industrie de Marseille : « En 1842 les trois quartiers de Séon comptaient 60 fabriques de tuiles et briques et 700 ouvriers », soit une dizaine d'ouvriers par entreprise, il s'agit de fabrication artisanale. Dès l'achat des brevets et le développement industriel en 1844, l'usine Martin Frères passe à 100 ouvriers. « En 1872 les trois quartiers comptaient 94 fabriques et 1800 ouvriers » ; soit une estimation de 200 ouvriers de plus chez Martin Frères en 30 ans seulement. Vers le nord en direction du chemin de communication les terrains ont été achetés pour construire des habitations et les vendre. La nouvelle église est construite avec les fonds de la Mairie, des industriels et de l'Evéque Mazenod. Sur ce boulevard, les Martin avait une parcelle de terrain qu'ils ont utilisé pour construire l'école des filles et la salle d'asile; les décors en terre cuite en façade montrent leurs savoir-faire artisanaux. La tuilerie briqueterie Martin frères de Séon-Saint-André
En 1829 cette immense parcelle est une vigne appartenant à François Marcellin et Anne Sacoman son épouse elle jouxte une petite parcelle de graviers, une plage (parcelle 3101). La parcelle et sa maison semble avoir été vendues vers 1831 car en 1833 le bâti passe de 24 à 189 portes et fenêtres. Ce chiffre est énorme et ne peut être que celui d'une usine. Il s'agit du premier bâtiment de l'usine, parallèle au bord de mer et peu remanié jusqu'en 1900. Sur une photographie de la Chambre de Commerce, la façade compte 3 étages et 30 travées soit 90 fenêtres que l'on double sur l'arrière soit 180, auxquelles on ajoute les portes ce qui donne la dimension immense de ce bâtiment-cathédrale relié en arrière à d'autres fonctions, cheminées et bâtiments. L'acheteur est Ange-Guillaume Martin, fabricant de poteries, 25 grand chemin d'Aix. En vérifiant sur l'indicateur marseillais de 1831 se trouve Martin Ainé, fabricant de poteries et creusets, même adresse. L'histoire de l'usine est possible. Une vieille famille d'artisans potiers avait leur atelier et bureau au chemin d'Aix avec leur carrière d'argile à Séon-Saint-andré à l'emplacement de ce qui sera leur maison de maître, derrière la vieille église. En 1831, l'ainé achète un immense terrain pour en faire une usine et un débarcadère. En 1844 il achète le brevet de la tuile plate et la fabrique industriellement pour preuve : en 1844 la parcelle 3 100 passe à « Louis gabriel Martin frères, brevet ». En 1855 la parcelle 3 100 est notée « tuilerie à vapeur et logement Martin frères ».
Le , autorisation du préfet « pour l'installation d'une machine à vapeur de la force de 15 chevaux dans la fabrique de tuiles et de briques Martin Frères située au quartier Séon Saint-André ». Yves Ratier : « on sait que les premières tuiles ont été faites par la tuilerie Martin frères sur un modèle très voisin de celui des Ets Gilardoni en Alsace dont elles avaient acquis le brevet vers 1844 ». Ce brevet fut déposé le par Joseph et Xavier Gilardoni puis un second brevet pour un second modèle de tuiles en 1850, primé aux expositions universelles. Les tuiliers les plus en pointe achetèrent cette licence.
Autorisation du préfet le « de placer une chaudière à vapeur dans la tuilerie qu'ils exploitent au quartier Séon-Saint-André, banlieue de Marseille ». La chaudière est la seconde cheminée c'est elle qui fait fonctionner les presses et les machines de levage.
En marge du dossier « ateliers insalubres, 2d classe, fabriques de tuiles et de briques, les sieurs Martin frères autorisation, avis favorable du maire et du conseil d'hygiène, expédié le 9 octobre 1865 [...] Nous Sénateur ... vu la demande des sieurs Martin frères de continuer à exploiter leur fabrique de tuiles et de briques, composée actuellement de 6 fours et d'établir 2 nouveaux fours, vu les P.V. d'enquêtes, vu les avis favorables, vu le décret du 15 octobre 1810 arrêtons:
, autorisation du maire en marge. Texte : « nous préfet des B du R... vue la demande formulée par le sieur Henri Martin d'autorisation d'établir un grand four à briques en remplacement de 4 fours de moindre capacité dans sa propriété sise SSA, vu les avis favorables...
, « Demande d’Alexis Grawitz, directeur de la société les anciennes tuileries Martin Frères d'établir la chaudière construite par Stafard et Duclos...pour la briqueterie... service moteurs 50 chevaux ... » ; cadastre de 1902 la parcelle 3 100 est propriété de la Société Générale des Tuileries de Marseille SGTM, siège 2 rue de la République[2]. Ce bâtiment brûle en 1920, à sa reconstruction elle prend le nom de Joseph Fenouil. En 1922, la marque des tuiles produite est toujours le papillon des frères Martin.
À venir
L'après-guerreCulture et patrimoine
Population et sociétéDémographieLes chiffres de population avant 1990 sont extraits de Carvin 1994, p. 194, pour Saint-André seul (et non Séon) d'après les estimations de Reynaud et Saurel. À partir de 1990, les chiffres correspondent aux recensements de l'INSEE pour la zone « Saint-André ». Représentation municipale et politiqueLe quartier de Saint André forme, avec les quartiers de Saint Henri, l'Estaque, les Riaux, le 16e arrondissement de Marseille. Avec le 15e arrondissement voisin, ils forment le 8e secteur du découpage municipal marseillais. Reconduite en 2014, la sénatrice Samia Ghali est la maire PS de ce secteur. Le , elle est remplacée par Roger Ruzé, et reste sénatrice. Gestion de l'environnementManifestations culturelles et festivitésSportsSantéAdministration et servicesEnseignementCultesÉconomieVoir aussiBibliographie
Article connexe
Liens externesNotes et références
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