Rupprecht de BavièreRupprecht de Bavière
Titres Prétendant au trône de Bavière –
Héritier jacobite du trône d'Angleterre et d'Irlande –
Héritier jacobite du trône d'Écosse –
Rupprecht de Bavière, né le à Munich (Bavière) et mort le au château de Leutstetten, près de Starnberg, est le dernier prince héritier de Bavière et un chef militaire allemand durant la Première Guerre mondiale. BiographieFamille
Éducation et formationLe prince Rupprecht reçoit l'éducation d'un prince de son rang. Il a pour précepteur le baron Rolf Kreusser, un Anglo-Bavarois[2]. Dans sa jeunesse, il passe une grande partie de son temps au château de Leutstetten à Starnberg et dans la villa familiale près de Lindau sur le lac de Constance où il a la possibilité de développer un vif intérêt pour le sport. Son éducation est traditionnelle et conservatrice, mais il est devenu le premier membre de la maison royale de Bavière à s'instruire dans une école publique, lorsqu'il a fait ses études au Maximilian-Gymnasium de Munich, pendant quatre ans. Outre ses études universitaires et ses formations en équitation et en danse, à l'école il est également obligé d'apprendre un métier, et il choisit la menuiserie[2]. Le prince n'est qu'un adolescent éloigné du trône quand, en 1886, le roi Louis II, réputé fou, est destitué (il est retrouvé mort dans le Lac de Starnberg une semaine plus tard en compagnie de son psychiatre). Le frère du roi ceint la couronne sous le nom d'Otton Ier de Bavière, mais, atteint de maladie mentale, il est reclus depuis 14 ans. Le duc Léopold (dit Luitpold), grand-père de Rupprecht, est nommé régent. À l'âge de dix-sept ans, Rupprecht sait qu'il sera appelé un jour à ceindre la couronne. Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, il intègre, le , l'armée bavaroise en qualité de sous-lieutenant avant de gravir les échelons de la hiérarchie militaire en tant qu'officier[2]. Rupprecht interrompt sa carrière militaire pour étudier dans les universités de Munich et de Berlin de 1889 à 1891. Il atteint le grade de colonel et devient le commandant du 2e régiment d'infanterie Kronprinz. Rupprecht trouve suffisamment d'opportunités pour voyager au Moyen-Orient, aux Indes, au Japon et également en Chine impériale. Ses premiers voyages ont été effectués avec son aide-de-camp, Otto von Stetten. Plus tard, il était accompagné de sa première femme[2]. La fin du siècle est marquée par les deuils et les scandales : en 1889, l'archiduc Rodolphe d'Autriche, cousin du prince, est retrouvé mort en compagnie de sa maîtresse, une jeune femme mineure. En 1894, une cousine du prince et petite-fille de l'empereur d'Autriche, la princesse Elisabeth, s'enfuit avec son amant qu'elle épouse en Italie. En 1895, son frère Wolfgang de Bavière meurt de maladie à l'âge de 16 ans. En 1897 et 1898, deux de ses grand-tantes meurent tragiquement : la duchesse d'Alençon meurt brûlée vive à Paris, l'impératrice d'Autriche est assassinée à Genève. Le début du XXè siècle amènera également son lot de deuils. Mariages et descendanceRupprecht épouse au palais royal de Munich, le , la duchesse Marie Gabrielle en Bavière (1878-1912), fille du duc Charles-Théodore en Bavière, nièce par alliance de l'empereur François-Joseph Ier d'Autriche[N 1] et sœur de la reine des Belges Élisabeth en Bavière[1]. De cette première union naissent cinq enfants[3],[4] :
Après neuf années de veuvage, Rupprecht convole au château de Hohenburg, puis à Lenggries, les et [1] avec la princesse Antonia de Luxembourg (1899-1954), fille du grand-duc Guillaume IV de Luxembourg et sœur des grandes-duchesses Marie-Adélaïde de Luxembourg et Charlotte de Luxembourg. De cette seconde union naissent six enfants[5],[4] :
Vie et opinions politiquesArrière-petit-fils du roi Louis Ier de Bavière, le prince Rupprecht n'est à sa naissance qu'un prince d'une lignée secondaire de la maison de Wittelsbach. La folie du roi Louis II de Bavière et de son frère Othon Ier de Bavière, la mort sans descendance de son oncle le roi Othon Ier de Grèce rapprochent Rupprecht du trône bavarois. Son grand-père Luitpold de Bavière est nommé régent en 1886. Il assumera ses fonctions jusqu'à sa mort en 1912. Son fils le prince Louis, le père de Rupprecht, lui succède. Las d'exercer le pouvoir pour un prince vivant sous curatelle, Louis obtient l'année suivante la déclaration que le roi Othon Ier était dans l'impossibilité de régner et devient roi sous le nom de Louis III le [1]. Le prince fréquente parfois sa cousine la princesse Elvire de Bavière, comtesse Rodolphe Wrbna-Kaunitz-Rietberg und Freudental qui vit au château de Hohenclaus en Autriche. Il y rencontre la préceptrice française Louise de Bettignies qu'il reverra en Belgique en 1915 pendant la grande guerre[6]. Première Guerre mondialeL'année suivante, en 1914, éclate la Première Guerre mondiale.Comme l'ensemble des héritiers des couronnes allemandes, il exerce rapidement un commandement, à la tête de la 6e armée allemande en Lorraine. Le Palatinat faisant partie intégrante du royaume de Bavière, le prince Rupprecht commande et se distingue en Lorraine allemande[7] lors des Batailles de Morhange et du Grand-Couronné. En 1914, ce groupe d'armées qu'il commande est cantonné dans un rôle secondaire en Lorraine ; souhaitant participer à l'offensive générale face à la France, il obtient le droit de lancer ses unités à l'assaut des positions françaises en Lorraine, mais cette contre-attaque, lancée le 20 août en avance sur la planification stratégique, si elle remplit cependant son objectif – écarter la menace française sur Metz – échoue dans son exploitation[8]. Cette action d'éclat le fait considérer[Par qui ?] comme le « Vainqueur de Metz ». Il ne peut cependant pas percer les lignes françaises de la région de Charmes, en Lorraine, entre Nancy et les Vosges[7]. Peu après s'éteint son fils aîné âgé de 13 ans qui avait contracté la poliomyélite. Il participe au siège de Lille en octobre 1914 et rend les honneurs au commandant de la place le [9]. Il s'installe à Lille avec le quartier-général de la 6e armée[10]. Durant la guerre de positions qui s'ensuit, Rupprecht reste sur le front de l'Ouest jusqu'à la fin du conflit[7]. En 1916, Rupprecht devient Generalfeldmarschall (maréchal) et prend le commandement du groupe d'armées Rupprecht de Bavière. Il est reconnu comme étant un des meilleurs commandants royaux de l'armée allemande durant la Première Guerre mondiale. Il s'oppose à Ludendorff sur la conduite de la guerre dès l'entrée en fonction du duo Hindenburg-Ludendorff ; cette opposition ne l'empêche pas d'être apprécié de Ludendorff pour ses capacités militaires[11]. Déposition de la monarchieLes troubles révolutionnaires du début du mois de conduisent à la déposition du roi Louis III – qui n'abdique cependant pas – et à la proclamation, en de la république en Bavière[12]. Le , à la mort de son père Louis III, Rupprecht lui succède comme chef de la maison royale de Bavière[1]. Succession jacobiteDescendant de la dynastie des Stuarts, Rupprecht est reconnu prétendant légitime au trône britannique sous le nom de « Robert Ier, roi d'Angleterre, d'Irlande, de France et d'Écosse » par les jacobites après la mort de sa mère Marie-Thérèse en 1919. Cependant, Rupprecht n'a jamais prétendu à ces titres et sa position en tant qu'héritier des Stuarts fut transmise à son fils, Albert de Bavière. Après la Seconde guerreRupprecht est un farouche opposant du national-socialisme. En 1923, Rupprecht refuse de participer au putsch de la Brasserie d'Hitler, en raison de la présence de Ludendorff, dont les violentes attaques contre le catholicisme le repoussaient. Son opposition au nazisme le contraint finalement à s'exiler en Italie en 1939[7]. Il y réside, en général à Florence, jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1944, il échappe à une arrestation, mais sa femme et ses enfants sont déportés dans des camps de concentration, d'abord à Dachau puis à Flossenbürg. Presque tous les membres de sa famille survivront à leur détention, mais son épouse Antonia ne recouvre jamais la santé et meurt prématurément, dans une maison de santé suisse où elle était hospitalisée, le , des suites de cet internement[1]. Rupprecht meurt le , à l'âge de 86 ans au château de Leutstetten. Il est inhumé dans la crypte de l'église des Théatins à Munich avec les honneurs royaux : la couronne royale et le sceptre bavarois sont retirés du musée d'État et placés sur son cercueil[7]. Il est alors le dernier maréchal encore en vie de la Première Guerre mondiale[1]. Titulature et phaléristiqueTitulatureSon titre complet jusqu'en 1918 est : Seine Königliche Hoheit Rupprecht Maria Luitpold Ferdinand Kronprinz von Bayern, Herzog von Bayern, Franken und in Schwaben, Pfalzgraf bei Rhein (en français : Son Altesse royale Robert Marie Léopold Ferdinand, Prince héritier de Bavière, Duc de Bavière, de Franconie et en Souabe, Comte palatin du Rhin). PhaléristiqueRupprecht de Bavière est titulaire des ordres suivants[1] : Ordres du royaume de Bavière
Ordres de l'Empire allemand
Ordres étrangers
AscendanceNotes et référencesCitations originalesNotes
Références
Voir aussiBibliographie
Articles connexesLiens externes
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