Orientée du nord au sud, elle commence son parcours rue Cluseret et se termine rue des Tourneroches. Le segment compris entre le croisement avec la rue du Docteur-Émile-Roux et la piscine municipale est uniquement piéton.
Son nom provient du lieu-ditLes Raguidelles[2], mentionné dès 1647 dans un ensemble dénommé « les Terres blanches »[Note 1]. Ce toponyme a été parfois mal orthographié Radiguelles[4].
Les historiens de Suresnes Edgard Fournier (1890) et Octave Seron (1926) indiquent qu'il aurait pour origine le terme Estranguidelles, qui signifie « potence à étrangler », ce qui correspondrait au champ de justice de l'ancienne châtellenie de Suresnes[5] ; leur confrère René Sordes (1965) conteste cette hypothèse[6]. Une étymologie plus probable serait le patronyme Raguidel, mentionné dans des romans bretons et un poème de Raoul de Houdenc[7],[8].
Historique
Les coteaux de Suresnes, non urbanisés jusqu'au XIXe siècle, sont à l'origine couverts de vignes, comme sur une bonne partie du territoire communal[9].
D'abord simple sentier de dérivation pour les anciennes rues coupées par la nouvelle ligne de chemin de fer, elle est viabilisée par la commune en 1871, à ses frais, après trente-deux ans de litiges infructueux avec la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest[8],[10].
Elle est élargie en 1955.
Cartes postales anciennes au niveau du croisement avec la rue Cluseret
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Du nord au sud.
No 69 : « tour de Suresnes », donjon carré de style néo-médiéval construit en 1924, un des points culminants de la ville. Comptant sept niveaux, il fait 25 mètres de hauteur. Selon la tradition locale, son initiateur, anticlérical, souhaitait ériger un édifice de plus grande hauteur que l'église monumentale initialement prévue sur le terrain mitoyen et qui finalement resta d'une taille modeste (voir infra). Il est plus vraisemblable que cet homme, Arthur Delaunay, entrepreneur à qui avait été confié le projet avorté de l'église, ne fit que réutiliser à son profit et sans raison religieuse particulière les matériaux déjà arrivés sur place, ainsi que des débris de l'ancienne enceinte de Thiers parisienne[11],[12],[13],[14].
No 67, au croisement avec le chemin des Hocquettes[Note 2] : chapelle Notre-Dame-de-la-Salette. Alors qu'au tournant du XXe siècle Suresnes s'industrialise et s'urbanise, un nouveau lieu de culte est projeté dans ce quartier éloigné du centre-ville, où se trouve la seule église de Suresnes. Les plans prévoient un vaste édifice construit sur la pente, orienté vers Paris. Cependant, la création de la cité-jardin voisine et de son église Notre-Dame rendent ce projet superflu, si bien que seulement la crypte est construite, inaugurée en 1924. C'est la chapelle actuelle[16],[1],[17].
Dans le pâté de maisons délimité par le chemin des Hocquettes, la rue du Docteur-Émile-Roux et le boulevard du Maréchal-de-Lattre-de-Tassigny se trouvait autrefois la propriété de l'illustrateur Jean Auguste Marc (1818-1886), ancienne villa Mœndel, puis villa Léa. En 1860, il participa comme journaliste au voyage impérial de Napoléon III en Algérie. Sur sa propriété suresnoise, il fit édifier une « mosquée » néo-mauresque (disparue dans les années 1950) et un minaret (détruit dans les années 1920). La peintre Rosa Bonheur vint lui rendre visite. Jean Auguste Marc fut par ailleurs adjoint au maire de la commune de 1875 à 1878 et fut inhumé dans la concession familiale du cimetière Carnot. Le site est remplacé par le domaine des Hocquettes, une résidence d'immeubles, dans les années 1950[18].
Parcelle comprise entre la rue du Docteur-Émile-Roux et la rue des Nouvelles : au niveau de ce terrain de trois hectares se trouvait autrefois la propriété Les Copeaux, où habita le comédien Jean-Pierre Aumont (1911-2011) jusqu'à la mort accidentelle de sa femme, l'actrice María Montez, en 1951[19],[20]. En 1955, la municipalité en fait l'acquisition. Du côté du croisement avec la rue du Docteur-Émile-Roux, une école élémentaire ouvre en 1967[21] et à l'intersection avec la rue des Tourneroches et la rue des Nouvelles le centre sportif et la piscine des Raguidelles. Cette dernière est inaugurée le . Comptant deux bassins et des gradins pouvant accueillir 375 spectateurs[19],[22], elle se découvre en été[21],[23].
↑Une rue des Terres-Blanches existe encore de nos jours, semi-piétonne, dans le prolongement de la rue des Raguidelles, après le croisement avec la rue Cluseret. Le terme a pour origine la présence d'une terre de couleur blanche peu profonde trouvée à ce niveau[3].
↑Une étymologie douteuse associe ce nom au hoquet des pendus qui y auraient été suppliciés ; Hocquettes serait plutôt à mettre en lien avec l'ancien français hogue, soit une petite hauteur[15].
Références
↑ ab et cRené Sordes, Histoire de Suresnes : Des origines à 1945, Société historique de Suresnes, 1965, p. 534-535.