La rue reçut sa dénomination en référence la ville de Lisbonne, capitale du Portugal.
Historique
En vertu d'une ordonnance royale du , la rue de Lisbonne fut ouverte sur les terrains de Jonas-Philip Hagerman et Sylvain Mignon, les deux spéculateurs à l'origine de la création du quartier de l'Europe. Elle a pris sa dénomination actuelle par un décret ministériel du .
No 4 : « L'hôtel Burat-aîné […], au 4, […] abritait un précieux mobilier du XVIIIe siècle et une collection exceptionnelle de pièces d'argenterie. La demeure de ce financier est occupée par une entreprise textile[1]. »
No 23 : c'est dans cet hôtel particulier que le peintre Charles Chaplin (1825-1891) avait ses appartements et son atelier au dessus qu'il ouvre dès 1850 et en pour les femmes[5].
No 27 : ici se trouvaient les ateliers de dessins du décorateur Jacques-Émile Ruhlmann, siège social de sa société, actif à cette adresse de 1912 à sa mort en 1933. De 1933 aux années 1980, l'immeuble est propriété de la Société Lambert Frères & Cie, importante entreprise de fabrication et négoce de matériaux de construction, qui y installent ses bureaux et son siège administratif.
No 33 : hôtel d'Eugène Goüin (1818-1909), banquier et homme politique.
No 34 : hôtel d'Henri Rouart (1839-1911), célèbre collectionneur de peinture impressionniste. « Ancien polytechnicien, M. Rouart était, paraît-il, un extraordinaire animateur d'affaires. Il était aussi le père d'une famille nombreuse et un amateur d'art du goût le plus sûr. Degas fut son ami et consentit souvent à venir séjourner chez les Rouart, à La Queue-en-Brie. […] L'hôtel de la rue de Lisbonne contenait naturellement de nombreuses toiles de Degas, et aussi de savoureux Renoir et des œuvres de tous les grands impressionnistes. La vente de cette collection constitua un événement qui attira à Paris les conservateurs des musées des deux mondes et des amateurs de vingt nations. Une personnalité comme celle d'Henri Rouart aurait dû tenter un biographe. Cet hôtel fut le siège de la Société commerciale de transports transatlantiques[3]. »
No 38 : habité par Salomon Reinach (1858-1932), philosophe et archéologue[7].
No 54 : hôtel de style néo-Renaissance d'Emmanuel Rodocanachi (1859-1934), homme de lettres et historien (en 1910)[2]. « L'Électricité de France travaille à l'étude des aménagements hydrauliques dans l'hôtel du 54 qui fut celui où, chaque samedi, on faisait de la musique chez Mme Emmanuel Rodocanachi[7]. »
No 56 : immeuble construit en 1869 par l’architecte Auguste Tronquois, comme indiqué en façade.
No 64 : ancien hôtel particulier construit par l’architecte Hippolyte Destailleur à la fin du XIXe siècle, documenté dans la revue La Semaine des constructeurs en 1884 ; façade dénaturée par une surélévation en 1927[10]. Hôtel de M. Boivin (en 1910)[2]. « La société Dunlop a installé ses bureaux dans l'hôtel Boivin[7]. »
No 66 : immeuble construit par l'architecte Jules Bourdais en 1870, comme indiqué en façade.
Bâtiments détruits
No 19 : hôtel de M. de Beaux, propriété de la comtesse de Poix (en 1910)[2].
No 28 : hôtel de Mlle Grand de Dédem (en 1910)[2].
No 55 : hôtel construit en 1872 habité par A. Guillaume, artiste peintre (en 1910)[2].
↑Julie Maraszak, Sociabilités familiales intellectuelles et artistiques, autour d'une femme artiste au XIXe siècle: Eva Gonvzalès (1849-1883), Universités de Bourgogne, 2016, p.164.