Royal Boch - Keramis
Royal Boch est une faïencerie située à La Louvière en Belgique. Fondée en 1841, elle commercialise sa production sous l'appellation Keramis. HistoriqueLa manufacture fut fondée en 1841 par Eugène (de) et Victor Boch, descendants d'une famille de faïenciers depuis le XVIIIe siècle à Audun-le-Tiche[2] (et plus tard à Septfontaines et Mettlach). La production, qui a démarré le connaît une croissance rapide. Kéramis remportera même une médaille d'or à l' Exposition des produits de l'industrie belge de 1847 [4]. En 1855, ils participent à l'Exposition universelle de Paris aux côtés des autres usines du groupe ; à l'époque, Kéramis emploie déjà 300 ouvriers à La Louvière et 100 dans une fabrique à Tournai qu'ils ont achetée à Henri de Bettignies en 1851[5]. On trouve également trois machines à vapeur totalisant 70 chevaux à Kéramis et une de 25 chevaux chez Boch Frères à Tournai. Ils mettent également sur pied des œuvres patronales, une caisse de secours, une école[6]... L'entreprise connaissant un grand succès, Victor Boch se fait construire un château. Il en confie la réalisation à Joseph Poelaert. Construite dans un parc, La Closière, sera achevée en 1862. Après avoir connu des années fastes après la Seconde Guerre mondiale, les ennuis commencent dans les années 1970. L'activité se concentre sur la production de sanitaires. Après un dépôt de bilan en 1985, la société renaît sous le nom Novoboch (associé à Sphinx Sanitair) pour la partie sanitaire et MRL Boch pour la vaisselle avec le concours financier de la Région wallonne. Depuis 1993, une activité touristique tournant autour de la faïence s'est également développée sur le site. En 2009, le ciel s'assombrit à nouveau sur l'entreprise ; en , les derniers bâtiments de la faïencerie sont démolis, à l'exception de celui qui abrite les fours-bouteilles, qui devient le cœur d'un musée, le Centre Keramis, inauguré en 2015. Deux salles y sont consacrées aux productions de Royal Boch et aux artistes qui ont œuvré pour la manufacture. Les foursLa manufacture emploie des fours ronds où la production est discontinue. Ils utiliseront une technique à flamme inversée importée d'Angleterre après 1870. On comptera jusqu'à 26 fours à la veille de la Première Guerre mondiale. Ils font 6 mètres de diamètre, 12 foyers (alandiers) et peuvent contenir jusqu'à 20 tonnes de biscuit. Les pièces à cuire sont rangées dans des boîtes en pierre réfractaires qui sont ensuite empilée sur 4 à 5 mètres. Le four est ensuite muré. Il faut 48 heures pour atteindre la température de cuisson du biscuit (1 250 °C), attendre quelques jours que l'ensemble se refroidisse, extraire la production, la peindre et recuire la peinture et le vernis (16 à 18 heures à 1 150 °C). En 1904 fut mis en activité un des premiers fours tunnels à gaz. La production y est continue. Il fut suivi de la construction d'un second (1908) et d'un troisième (1933). En 1949, un four tunnel au mazout pour la production de faïence sanitaire (sous la marque Vitribo) est mis en service. Il y en aura plusieurs autres. En 1952, un four électrique sera utilisé pour la cuisson de l'émail. Trois « fours bouteilles » ronds ont été préservés de la destruction et sont désormais intégrés à l'architecture du Centre Keramis. Les artistesAu cours du XIXe siècle, des artisans hollandais sont engagés pour imiter la production de Delft. Vers 1890, le peintre Georges De Geetere collabore, avec la manufacture, où il est engagé probablement en 1894. Grâce à son travail dans le cadre la Maison Boch, il obtient une médaille d'or à l'Exposition internationale de Bruxelles de 1897. Il fait ensuite partie, vers 1900, des cadres de la faïencerie louviéroise où, jusque vers la fin des années 1920, il applique son style sensuel et Art nouveau dans la réalisation de céramiques[7],[8]. Charles Catteau est engagé fin 1906 comme dessinateur (création et peinture de décors) et devient rapidement responsable du département décoration qu'il renommera plus tard Atelier de Fantaisie en 1920. Il deviendra également titulaire du cours de peinture décorative de l'école industrielle supérieure de La Louvière. Il restera chez Boch Frères jusqu'au . On lui doit une production importante de produits Art déco. Dans les enfants de la manufacture se trouvent deux artistes, Anna Boch et son jeune frère Eugène Boch. Les deux sont des peintres impressionnistes, Anna peint également sur des céramiques de la manufacture et Eugène dessine des logos. Les deux ont également été d'importants collectionneurs. Notes et références
Source
Liens externes
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