Roseau communPhragmites australis · Roseau, Roseau à balais Phragmites australis
Roseau commun
Le Roseau commun, Roseau à balais ou Sagne (Phragmites australis) est une espèce cosmopolite[1] de plantes herbacées vivaces de la famille des Poaceae, sous-famille des Arundinoideae. Il existe plusieurs lignées de roseau commun, qui ont évolué indépendamment pendant des milliers d'années[2]. Depuis le début du XXe siècle, on assiste en Amérique du Nord à une invasion cryptique par une ou des lignées d'origine eurasienne[2],[3], notamment au niveau des bords de routes[4]. TaxonomieSous-espècesEn Amérique du Nord, où la situation du roseau commun est bien documentée, on distingue trois sous-espèces :
DescriptionCette poacée (graminée) atteint 3-5 m de hauteur, possède des feuilles faisant 20–50 cm de long par 2-3 cm de large. Ses longues tiges fines ornées d'un plumeau argenté peuvent mesurer jusqu'à 3 m de haut. L'inflorescence, une panicule pourpre de 20 à 50 cm de long, apparaît de juillet à octobre[5]. Sa numération chromosomique est 2n=36, 48, 54, 96. Aire de répartition et habitatsPhragmites australis est une espèce cosmopolite, c'est-à-dire qu'on la retrouve dans toutes les régions du monde ou presque. En effet, des colonies sont présentes en Afrique, en Amérique (du Nord, centrale et du Sud), en Asie, en Australie, en Europe, et en Nouvelle-Zélande[2]. Le roseau commun est une plante de milieux humides. Il prospère sur des sols gorgés d'eau et peu oxygénés, comme le long des cours d'eau, dans les marais et dans les fossés bordant les routes. On nomme roselières les colonies de cette espèce. Caractère envahissantP. a. subsp. australis, la sous-espèce considérée envahissante, forme rapidement des colonies très denses qui deviennent pratiquement monospécifiques[6]. De plus, sa forte productivité mène à l'accumulation de matière organique au sol et, le cas échéant, à la fermeture de l'eau libre[7]. En Nouvelle-Calédonie, le Code de l'environnement de la Province Sud interdit l’introduction dans la nature de cette espèce ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat. Il est tout de même possible de demander une dérogation pour l'utiliser de manière contrôlée, en particulier dans les stations d'épuration[8]. UtilisationsLes roseaux étaient et sont toujours utilisés localement, dans la constitution de murs et toitures des maisons (mudhif des Arabes des marais en Mésopotamie), et pour fournir de la litière aux animaux (vache allaitante notamment)[9]. Ils constituent un abri de choix pour des passereaux et pour de petits mammifères. Ils sont aussi largement utilisés dans les stations d'épurations à filtre planté de roseaux (phytoépuration). Les patronymes Sagne, Sagnes, Sagnier, etc. sont liés aux anciens métiers d'exploitation de ces roseaux. Le toponyme La Seyne-sur-Mer est lié à la présence de roseaux sur le territoire. En Camargue, le roseau est appelé sagne quand il est assez sec pour être coupé, récolté et devenir matériaux d'isolation et de construction. Il est utilisé dans la construction traditionnelle de la cabane camarguaise dite aussi cabane de gardian[10]. ToxicitéLa sous-espèce P. a. subsp. australis sécréterait de l'acide gallique, dégradé en acide mésogallique sous l'effet des ultraviolets naturels (photodécomposition), ce qui constituerait une explication allélopathique à sa tendance envahissante[11]. Toutefois, on a récemment remis en question la sécrétion d'une telle substance par cette sous-espèce[12]. Phragmites et cycles des métaux lourdsDurant le temps de décomposition des feuilles de P. australis dans l'eau ou sur la vase, on observe que le taux d'éléments traces métalliques et de métaux lourds augmente dans la matière organique en décomposition. Il augmente au même rythme que le taux d'ergostérol, ce qui laisse penser que ce sont les champignons aquatiques qui se nourrissent des feuilles en décomposition qui y fixent des ions métalliques collectés dans l'eau[13]. Les tourbières pourraient ainsi jouer un certain rôle dans la dépollution de l'eau et interférer avec le cycle des polluants métalliques dans les zones humides[14]. Notes et références
Voir aussiArticles connexesRéférences taxonomiques
Liens externesPour plus d'information :
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