De son vrai nom Robert Alphonse Collard, il naît le à Cherbourg (Manche). Ayant choisi le pseudonyme de Robert Lortac, il produit dessins et caricatures pour des périodiques comme Le Bon Vivant, Le Petit Illustré amusant, Fillette…
Lortac réalise son premier dessin animé en 1914. Il est à ce moment-là, mobilisé dans l'armée et envoyé sur le front lors de la Première guerre mondiale. Blessé en 1915, il poursuit son engagement en étant impliqué dans la récolte de fonds au profit de l'effort de guerre notamment outre-atlantique[1]. Après sa rencontre avec Émile Cohl, il crée sa propre société de production en 1916, réalisant plusieurs courts-métrages d'animation sur le thème de la guerre dans un but notamment d'éveil des consciences de l'arrière sur le sacrifice des soldats[2].
L'atelier Lortac est dans les années 1920 un riche creuset - le seul en France à l'époque - où les jeunes animateurs d'alors apprennent leur métier sur le tas : ils ont pour noms André Rigal, Antoine Payen, Chaval, Ragonneau, Raymond Savignac, etc.. Le studio réalise plusieurs courts métrages que la société Pathé intégrera plus tard dans la filmathèque 9,5 mmPathé-Baby. Parmi les plus connus : La Cigale et la Fourmi, Le Lion et le Rat, Toto cuisinier, etc.. Il produit également de nombreux spots publicitaires pour les régies Publi-Ciné et Rapid-Publicité[3].
En 1922, il publie un journal satirique d'actualités en dessins animés intitulé Le Canard en ciné, projeté en salle avec les actualités Pathé.
Le studio périclite à partir de 1936, le marché ayant été repris en main par les grandes agences publicitaires créées au tournant des années 1920 comme Succès (1926), Publicis (1927) et Synergie (1932) et l'installation d'agences américaines. Lortac réalise néanmoins un dernier film, François Lefranc défend la pomme de terre en 1940 avant de se consacrer entièrement à l'écriture.
Il publie et illustre sous son nom réel, le roman Démonax en 1938 en 1938. Il publie aussi des romans policiers et de science-fiction, notamment L'aventure commencera ce soir aux éditions Colbert en 1943, et Les Bagnards du ciel aux éditions Métal en 1954.
↑Clément Puget, « Imageries (et animations) de guerre ou “Comment on raconte l’Histoire aux enfants” », 1895 - revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, no 59, , p. 141 (DOI10.4000/1895.3924, lire en ligne, consulté le ).
↑Clément Puget, « Imageries (et animations) de guerre ou “Comment on raconte l’Histoire aux enfants” », op. cit., p. 157.
↑Sébastien Roffat, « L’Atelier Lortac : Cinéma d’animation et publicité dans l’entre-deux-guerres en France », 1895 - revue de l’Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, no 59, , p. 218-234 (lire en ligne).
↑Acte no 1622 (vue 4/31), registre des décès de l'année 1973 pour le 14e arrondissement, Archives en ligne de la Ville de Paris - Paris-Archives (cote 14D 600).
↑Eric Le Roy, « Filmographie de Robert Lortac », 1895, no 59, , p. 289-324 (lire en ligne, consulté le )
Valérie Vignaux (dir.), « Marius O'Galop / Robert Lortac. Deux pionniers du cinéma d'animation français », 1895, Paris, Association française de recherche sur l’histoire du cinéma, vol. 59, (ISBN978-2-913758-60-5, lire en ligne)