Renee nait à Regina dans la région de Saskatchewan. Elle est adoptée par les Rosnes aux côtés de deux autres filles, ses sœurs ainées[1]. En 1994, Rosnes rencontre sa mère biologique, Mohinder Kaur Randhawa, et découvre qu'elle a des origines Sikh et du Pendjab, et du côté de son père biologique d'Irlande et d'Écosse[2].
Les trois sœurs reçoivent une éducation musicale, et bien que venant de familles biologiques différentes, ont toutes l'oreille absolue[1]. Renee Rosnes commence à prendre des leçons de piano classique à l'âge de trois ans, et apprend également le violon[2]. Elle commence à s'intéresser au jazz au lycée grâce à un professeur, Bob Rebagliati, qui lui fait écouter Horace Silver, McCoy Tyner, Oscar Peterson et Herbie Hancock, qu'elle cherche à reproduire[1].
En 1986, le saxophoniste Joe Henderson engage Rosnes dans son quartet[1]. En 1988, elle fait partie du groupe de Wayne Shorter, et en 1989, elle rejoint le quintet du tromboniste Jay Jay Johnson, avec qui elle joue jusqu'à ce qu'il se retire de la scène en 1997. En 1989, elle commence à travailler avec le saxophoniste James Moody, qu'elle accompagne pendant 20 ans. Elle joue également régulièrement avec le vibraphoniste Bobby Hutcherson, avec qui elle enregistre For Sentimental Reasons en 2007.
Elle joue avec le groupe Out of the Blue(en), avec qui elle enregistre Spiral Staircase en 1989. Elle y rencontre le batteur Billy Drummond(en), avec qui elle se marie en 1990[1],[2].
Elle fait partie des fondateurs du SFJAZZ Collective(en), au sein duquel elle joue de 2004 à 2009. Depuis 2012, elle fait partie du Foursight Band du contrebassiste Ron Carter, avec qui elle tourne fréquemment en Europe[3].
Elle épouse le pianiste de jazz Bill Charlap le . Le couple publie chez Blue NoteDouble Portrait, un disque en duo[4].
En 2017, Rosnes gagne son quatrième Prix Juno pour Written in the Rocks[5]. L'album est également sur la liste des 10 meilleurs disques jazz de l'année pour le Chicago Tribune et des 10 meilleurs disques tous genres confondus pour The Nation[6].
Avec la productrice Kelly Peterson[12], Rosnes cofonde le Canadian Jazz Master Awards[13]. Elle est également directrice artistique du Festival internation de jazz Oscar Peterson, qui se tient en février à Ontario[14].
Elle s'intéresse à l'astronomie, et a même suivi un cours sur le sujet à l'université. Plusieurs de ses compositions font référence au sujet : Passing Jupiter (Jupiter en passant), Black Holes (Trous noirs) ou Orion's Belt (Ceinture d'Orion)[2].
Style
À ses débuts, Renee Rosnes ne s'attendait pas devoir prouver sans cesse sa valeur dans le monde très masculin du jazz[1] :
« Quand je suis arrivée à New York, j'étais très naïve sur ces questions, je n'y pensais même pas. Je savais, évidemment, qu'il n'y avait pas beaucoup de musiciennes de jazz, mais je n'y avais jamais vraiment réfléchi. J'étais une musicienne quand je jouais, je ne pensais qu'à la musique. Maintenant que je suis ici depuis quelque temps, que je sais comment ça se passe et à quoi ressemble le milieu, je me rends compte à quel point j'étais naïve en m'imaginant ne subir aucun préjugé en tant que femme blanche. Cette question se pose, et cela me déçoit. Je ne veux pas avoir l'air de me plaindre. Je vais juste continuer à faire ce que je fais, et si quelqu'un a un problème avec ça, tant pis pour eux. »
En tant que compositrice, elle soigne les thèmes qu'elle écrit, et donne aux musiciens des partitions très détaillées, tout en laissant de la place pour l'interprétation des musiciens[2].