Renault 25
La Renault 25 est un modèle d'automobile berline conçu et produit de 1984 à 1992 par le constructeur français Renault sur le segment des routières haut de gamme. Description généraleLa Renault 25 est une berline 5 portes avec hayon et arrière transformable, positionnée dans le segment E (haut de gamme) du marché automobile européen. Sa ligne originale avec une lunette arrière incurvée dite « bulle », due au styliste Robert Opron, avec la complicité de Gaston Juchet, vise à donner à la 25 l'apparence d'une berline à coffre classique pour vaincre la réticence de la clientèle à l'égard du hayon sur les marchés extérieurs. Elle est l'une des premières voitures conçues dès l'origine pour minimiser la résistance à l'air[réf. nécessaire] et diminuer ainsi la consommation. Le modèle TS détiendra même brièvement le titre officieux de voiture de série la plus aérodynamique du monde avec un Cx (coefficient de pénétration dans l'air) de 0,28[1]. La gamme n'a jamais comporté de modèle à transmission intégrale (4 roues motrices) et toutes les versions sont à roues antérieures motrices (traction avant). Les moteurs (4 cylindres en ligne ou V6) sont implantés longitudinalement en avant de l'essieu avant. Toutes les Renault 25 ont été produites à l'usine Renault de Sandouville[1] près du Havre. La consommation moyenne est de 7 à 13 litres aux 100 km selon les versions. Son freinage est assuré par des disques à l'avant et des tambours à l'arrière (sur les versions 4 cylindres sans ABS) ou des disques à l'avant et l'arrière pour les autres versions. Le double circuit est assisté par servo-frein. La Renault 25 fait suite aux 20 et 30 et sera, dans sa gamme, suivie par la Safrane. HistoriqueLa Renault 25 est présentée le . À sa sortie en 1984, la R25 représente sur tous les plans un très net progrès par rapport aux Renault 20 et Renault 30 qu'elle remplace. Les performances sont largement au niveau de la concurrence, les V6 turbo donnant même une bonne réplique aux Mercedes-Benz 200-300 et BMW Série 5. Grâce à l'excellente aérodynamique, les consommations sont parmi les plus basses des modèles haut de gamme. Les trains de roulement bien conçus, guéris de la trop grande flexibilité des R20 et R30, offrent un comportement routier vivace et sain, à peine tempéré par une légère tendance au sous-virage et par de nets effets de couple sur les V6 turbo. Le confort de l'habitacle, clair, spacieux et bien insonorisé est de premier ordre même si le dessin résolument moderne de la planche de bord (dû au styliste italien Marcello Gandini[1], plus connu pour les lignes des Lamborghini) a ses détracteurs. L'équipement est d'une richesse inconnue jusqu'alors sur une voiture française. Il inclut notamment la commande impulsionnelle de la vitre conducteur, la synthèse de la parole et l'une des toutes premières commandes d'autoradio au volant par l'intermédiaire du « satellite ». Sur le papier, la Renault 25 donne à la marque, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, une chance réelle de percer en haut de gamme dans l'Europe entière. Malheureusement pour Renault, ces ambitions seront anéanties par une qualité de fabrication frisant le catastrophique pendant les trois premières années de commercialisation. La multiplication des pannes (surtout du côté de l'électronique) et défauts d'assemblage en tout genre, combinée à l'attitude désinvolte d'un réseau après-vente qui n'est pas encore « entré en qualité », auront raison de l'intérêt de la clientèle étrangère qui se repliera sur les valeurs sûres venues d'Allemagne. En France, en revanche, le client acquis à la production nationale se montrera plus patient. L'arrivée à la tête de Renault de Georges Besse puis de Raymond Lévy (lequel n'hésite pas, fraîchement arrivé, à déclarer en public que sa Renault 25 de fonction doit passer au garage tous les mois) marquent un tournant en matière de qualité qui remet enfin au grand jour les nombreux points forts de la voiture. S'il est trop tard pour rattraper la situation hors de France, la R25 fera une très belle carrière sur le marché intérieur. Renault 25 LimousineUne version « Limousine », allongée de 22,7 cm, fut conçue par Heuliez et commercialisée entre 1985 et 1986, notamment adoptée par la Présidence de la République. 832 véhicules de cette version ont été produits alors que Renault espérait en vendre environ 9 000. Les Limousines pouvaient être dotées d'une des 3 motorisations suivantes : V6 Turbo 2,5 l de 182 ch ; V6 atmosphérique 2,7 l de 144 ch ou turbo diesel 2,1 l de 88 ch. 2 niveaux de finitions étaient proposées, avec banquette arrière ou Pack Exécutive qui offrait 2 fauteuils indépendants à l’arrière qui peuvent avancer, reculer et s'incliner électriquement pour voyager et travailler dans un très grand confort ainsi qu'un range attaché-case. Malgré cela, la R25 Limousine sera un échec, et Renault mettra un terme à sa carrière en 1986, après seulement 2 ans de commercialisation. Les prix de vente de l’époque:
1988 La phase 2 ; 1990 la phase 3Le restylage de 1988 (nouvelle face avant, nouveaux feux arrière, nouveaux matériaux intérieurs, train avant légèrement revu) et l'arrivée de motorisations plus puissantes permettront à la Renault 25 de bien résister à l'arrivée des Peugeot 605 et Citroën XM en 1989. La fin de carrière survient en 1992 alors que les ventes se maintiennent encore à un niveau honorable, surtout en 4 cylindres. Vu le succès commercial mitigé (Safrane) ou carrément catastrophique (Vel Satis) des modèles qui lui ont succédé, la R25 s'avère être le haut de gamme Renault le plus réussi de l'après-guerre, avec la révolutionnaire Renault 16. La Renault 25 a également fait une bonne carrière en occasion dans les années 1990, la bonne résistance de la caisse à la corrosion (une première chez Renault) et la grande robustesse des moteurs 4 cylindres y contribuant. Toutefois, les modèles d'âge avancé peuvent comporter des défauts de rigidité tels que difficultés de fermeture des portières arrière ou des fêlures de pare-brise lors de mises sur cric[2]. La carrière de la Renault 25 s'arrête le avec le 780 976e et dernier modèle sorti des chaînes de production. Les versions GTS pour la phase 1 et Turbo D pour la phase 2 furent les variantes les plus vendues. Très associée au pouvoir socialiste des années 1980, la Renault 25 fut en effet la voiture de fonction favorite des hommes politiques français de gauche de cette période. On a ainsi, à l'époque, évoqué parfois « le gang des R25 » pour désigner les responsables socialistes[3]. Néanmoins, elle fut également appréciée par des personnalités de droite (les R25 Limousine et V6 Turbo Baccara de Jacques Chirac — on le voit, sur une vidéo de l'Ina, venir avec la première au premier conseil des ministres de la nouvelle majorité le [4] et aller voter à bord de la seconde, couleur gris Tungstène, en 1995[5]). De nos jours, seules certaines versions commencent à présenter un intérêt en collection : les Limousines pour leur rareté, les V6 Turbo Baccara ainsi que quelques séries spéciales. S'il est en bon état, un modèle de couleur rare telle que bordeaux Montmorency, beige Antilope, Noir ou brun Arabica et autres nuances peu répandues, peut s'avérer intéressant à conserver ou acquérir. Les miniaturesEn 1988, un coffret de 6 Renault 25 miniatures fut produit par Solido, intitulé « Élysée 1988, aux urnes Citoyens ». Ce fut juste avant l'arrivée des phases 2 à la mi-1988. Il y en a 5 qui arborent sur le toit l'effigie des principaux prétendants à la présidence et une noire pour le future élu. Les principaux candidats qui étaient, rappelons le : François Mitterrand, Raymond Barre, Jean-Marie Le Pen, Jacques Chirac et André Lajoinie. On trouve aussi de la marque OttOmobile des miniatures 1/18ème[6]. Mais il existe également des miniatures 1/43ème Les chiffres de productionPar année il y en avait eu
Officiellement il est annoncé un total de 780976 unités, cependant sur le livre Renault un siècle de création automobile ils mentionnent 781264 sans doute en incluant les pré séries remises aux journalistes pour le lancement commercial en 1984 .
La gamme5 niveaux d'équipement :
Des motorisations de 64 à 205 ch :
Couleurs d'époqueÀ son lancement la R25 était proposée en Gris Nuage 624, Sépia 659 (beige tirant sur le violet), Beige Aurore 116, Rouge Bordeaux 721, Bleu Schiste 402, Gris Argent 620 , Noir Profond 694 et Vert Lagon 979. Cette dernière était la plus prisée avec le gris Argent et le Sépia sans oublier le Blanc 355. En 1985 le rouge Titien est apparu d'abord sur la V6 Turbo puis sur le reste de la gamme au millésime 1986, se sont ajoutés le Chanel à la place du Sépia, le Cendre qui a remplacé le Nuage, arrivèrent au millésime 1987 le Bleu Orage, le Beige Antilope, le Bordeaux Montmorency 766 pour remplacer le 721, et pour l'année modèle 1988 le Brun Arabica, le Vert Menthe qui a supplanté le Lagon, Le Bleu de Prusse a la place du Schiste et le Tungstène à la place du Cendre et un Beige Alpaga 109 apparut. Sur la PH2 les modifications furent mineures dans l'offre de Coloris, le gris Palombe, le Beige Antique et le Bleu Ozone, ainsi que le Vert Tyrol apparurent de l'automne 1988 a 1990. Pour les deux dernières années de commercialisation le Persan remplace le Titien, l'Iceberg prend la place du gris argent et le Blanc Panda est supplanté par le Blanc Glacier. Séries spécialesLa Renault 25 a connu de nombreuses séries spéciales, notamment en fin de production, proposant des rapports prix-équipements intéressants : En France :
La production est relancée de 3 500 exemplaires en et étendue aux versions Turbo-D, avec rétroviseurs ton caisse, et la teinte Bleu Orage est supprimée pour laisser place aux teintes Gris Tungstène et Brun Arabica, intérieur en velours bleu ou beige.
À l'étranger :
Renault 25 Baccara
Sur les phases 2 en , une finition particulièrement luxueuse est disponible sur les versions V6 atmosphérique : la Baccara (du jeu de cartes popularisé dans la série de films "007"), avec les sièges en cuir de couleur Ambre uniquement. Fixé sous la plage arrière du coffre on découvrira la valise en cuir reprenant la couleur de la sellerie d'habitacle, pour ranger soigneusement les costumes. Un aileron et des jantes en alliage léger de type Turbine avec l'inscription "Baccara" En option toit ouvrant Sur les phases 3 à partir d'avril 1990, c'est-à-dire avec l'apparition de la norme antipollution Euro 1 devenant donc catalysées, cette finition sera étendue aux versions V6 Turbo qui auront également une nouvelle gestion électronique du turbo entre autres. Ainsi les V6 Turbo verront leur puissance passer de 182 à 205 cv, et les V6 atmosphérique passeront de 160 à 153 cv. Les Baccara phase 3 proposent de série : ABS, lève-vitres électriques avant et arrière, climatisation à régulation automatique, régulateur de vitesse uniquement pour les V6 atmosphérique (les V6 turbo non pas de régulateur de vitesse), repose-têtes réglables en hauteur, housse en cuir pour vêtements sous la plage arrière, des sièges en cuir de couleur Ambre ou Cendre exclusivement, le pack "Ergomatic" (avec coussins gonflables pour les sièges avant, mémorisation et réglage électrique des positions de siège conducteur), les portes, les montants et le pavillon reçoivent un garnissage en alcantara, bandeau de portes et pommeau de levier de vitesse sont en véritables loupe d'orme, le volant 3 branches cuir signé "Baccara". La planche de bord est imitation cuir. Un aileron et des jantes en alliage léger de type Galaxy polis pour les V6 atmosphérique et des jantes BBS à rayons sur V6 Turbo, ainsi que le monogramme "Baccara" sur les montants de custodes et le hayon font leur apparition. En option toit ouvrant et à partir de fin 1990 les suspensions pilotées. Les cuirs étaient élaborés dans l'ancienne tannarie Costil à Pont Audemer dans l'Eure (27) Les teintes disponibles sont Brun Arabica, Gris Tungstène, Bordeaux Black Sherry", toutes agrémentées d'un double filet latéral couleur or. D'autres couleurs comme le Vert Tyrol 999, le Bleu de Prusse 447, le Noir 676 et le rouge Persan 777 sans oublier le Bleu Sport 449 pour la Turbo furent proposées quasiment jusqu'à la fin de commercialisation[réf. nécessaire]. Renault 25 "Sologne"Version break de chasse. Un projet de break de la société Heuliez basé sur la limousine fût proposé à Renault qui le refusa. Un kit de la société belge EBS (Ernest Berg Systemes) qui a aussi réalisé la R25 Cabriolet, permettait de transformer rapidement une Renault 25 avec un hayon en Renault 25 "break de chasse" Cette transformation en break de chasse était réalisé à la demande en une journée moyennant 10 000 francs. Mais la version "Sologne" n'a jamais existé qu'en image numérique. DérivésLa Renault 25 a partiellement servi de base à la Renault Premier (devenue Eagle Premier et Dodge Monaco après la vente des actifs américains de Renault à Chrysler en 1987) aux États-Unis. La Premier reprenait les portes et certains organes mécaniques de la 25 sur une plate-forme de Renault 21 (châssis et suspension). ClubDe par le monde, il existe plusieurs clubs concernant cette auto notamment en France "Club Renault 25 Français." club officiel, association loi de 1901. Disponible dans leur boutique, le club Renault 25 français fait refabriquer un grand nombre de pièces pour entretenir les Renault 25 . Notes et références
AnnexesArticles connexesBibliographie
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