Le père de Marcello Gandini était compositeur et chef d'orchestre[3]. Pour son cinquième anniversaire, ses parents lui offrent un modèle réduit d'un cabriolet allemand et une boîte de meccano, avec laquelle il commence son initiation à la mécanique. Sa passion autodidacte pour l'automobile débute au lycée : « Au lieu d'acheter un livre d'exercices de latin, j'ai acheté le livre « moteursendothermiques » de Dante Giacosa que bientôt je connus par cœur, et puis bien d'autres livres sur d'autres choses »[4].
Eugenio Pagliano, son bras droit chez Bertone, explique en avril 1978 que « dans une petite structure comme Stile Bertone, on a besoin d'un guide et d'une ligne à suivre. Jusqu'ici, dans la majorité des études, la ligne a été fixée par Gandini. » Marcello Gandini ne s'entoure pas d'une équipe démesurée, il a juste quelques collaborateurs, parmi lesquels il y a un génie du design automobile en la personne de Piero Stroppa, ainsi que les brillants maîtres tôliers de l'atelier Bertone qui produisent des concepts cars qu'on appelle alors « dream-cars »[2].
Marcello Gandini est un styliste spontané, solitaire et discret, tout l'inverse de Giorgetto Giugiaro, né comme lui en août 1938. Ce sont deux designers aux caractères opposés. Si Giugiaro a su faire preuve de plus grandes ambitions en créant Italdesign en 1968, Gandini s'est montré plus solitaire[2].
Par ailleurs, Marcello Gandini est un inventeur dont l'ingéniosité ne se limite pas à l'automobile. On lui doit en effet des créations moins connues telles que le camion Renault AE500/Magnum, le premier Renault Master ou bien la Renault Piccola, bien plus ingénieuse que la Twingo[2],[7].
« J'ai construit mon identité en tant que designer en travaillant sur des supercars pour Lamborghini. Chaque nouveau modèle sur lequel je travaillais était une innovation, une rupture, quelque chose de complètement différent du modèle précédent. Le courage et la confiance de ne pas vouloir céder à l'habitude était l'essence même de mon travail. Je pense que répéter un modèle du passé représente la négation des principes fondateurs de mon ADN. »
Il est rare que Marcello Gandini prenne publiquement la parole. Cependant, en 2021, il exprime sa contrariété et critique le nouveau modèle de Lamborghini Countach LPI 800-4, produite cette année là à 112 exemplaires sur la base d'une Aventador, pour les 50 ans de sa Lamborghini Countach de 1974, en regrettant son manque d'innovation, et de ne pas avoir été consulté pour sa conception[8].
Marcello Gandini meurt le à Rivoli, à l'âge de 85 ans[9],[10].