René-François Plaichard CholtièreRené-François Plaichard de la Choltière
René-François Plaichard Choltière (, Laval - , Laval), homme politique français. Le nom du conventionnel a été très diversement orthographié dans les documents de l'époque : Pléchard, Ploichard, Plaischard, Chollière, Cholière, Chottière, Chotère, Choltière, de La Choltière, Choture. Il est pendant un très court moment maire de Laval, député de la Mayenne à la Convention, et conseiller général en l'an VIII. BiographieOrigine & DescendanceIl est le fils de René Plaichard Choltière[1] (1704-1742) et d'Anne Aveneau de la Grancière.
MédecinIl étudie d'abord à Angers, en 1758, le grade de maître ès arts, puis étudie la médecine à la faculté de Montpellier dont il sort diplômé le . Le nouveau docteur revint s'installer dans sa ville natale et y épouse, en 1765, Marguerite-Geneviève Renusson[2]. Une fille et deux garçons naissent de cette union[3]. Il rejoint la Société du Jardin Berset en 1765. Homme instruit, médecin capable, Plaichard court la campagne et la ville. Il participe aux conversations des salons lavallois[4]. Plaichard était encore médecin de l'hôpital de Laval et y glanait quelques cas curieux, bons sujets d'articles pour les journaux médicaux auxquels il collaborait de temps à autre. Les débuts en politiqueLes élections municipales du 10- proclament Plaichard et Choquet, tous deux médecins, officiers municipaux, le chirurgien Lebourdais-Durocher, notable, le chirurgien François Hubert, maire de Laval. Le , il est nommé membre du bureau de la municipalité. En , il est au nombre des électeurs réunis à l'Église des Cordeliers de Laval, sous la présidence de l'évêque Noël-Gabriel-Luce Villar, pour nommer les députés à l'Assemblée législative lors des Élections législatives de 1791. Les Mayennais, furieux d'avoir vu Laval supplanter leur ville comme chef-lieu du département et siège de l'évêché constitutionnel, se coalisèrent pour faire échec aux candidats de la cité rivale[5]. Le , Richard de Villiers enlève le huitième siège. Plaichard est député-suppléant de la Mayenne à l'Assemblée législative[6]. Au mois de , Laval procéda à de nouvelles élections municipales. La position était difficile : les finances en détresse, les approvisionnements entravés; la population prête aux violences, à l'émeute ; une situation équivoque entre les excès du jacobinisme et les menaces de la contre-révolution ; tout cela n'était guère encourageant, et personne ne se souciait d'accepter la place de maire de Laval ; un premier, un deuxième élu démissionnèrent ; le , on nomme Plaichard : il était alors à Paris ; à son retour il décline le poste en démissionnant le . Le poste échut enfin, le , à son confrère François Lepescheux-Dauvais[7]. ConventionnelIl est élu aux Élections législatives de 1792, membre de la Convention[8]. Plaichard gagne Paris et s'installe 72, rue d'Argenteuil. Il devient membre du Comité de secours publics, créé le . Lors du procès de Louis XVI, le , Plaichard répond : oui à la question : Louis Capet est-il coupable de conspiration contre la liberté publique ? Au deuxième appel nominal : Le jugement sera-t-il ratifié par les assemblées primaires ? il est absent. Le 16, Plaichard Choltière répond : Je vote pour la réclusion et pour le bannissement après la guerre. Le 19, il vote avec quelques modérés pour le sursis. Plaichard, avec la Plaine[Qui ?], vote le la mise en accusation de Jean-Paul Marat. Opinions modérées, votes favorables à Louis XVI, il est menacé pendant la Terreur, quoiqu'il ne participe pas pour prendre part aux débats de l'assemblée ; il ne fait pas de bruit, et participe aux Comités. L'instruction publiqueDepuis le 29 prairial an II (), il est secrétaire du Comité d'instruction publique et en signe à ce titre les arrêtés et procès-verbaux[9]; il en est réélu membre le 17 frimaire an III, le 18 germinal et le 17 thermidor an III ; il n'y fait pas grand tapage, sommeillant dans les vastes appartements de la Maison Elbeuf[10], du commencement à la fin des séances[11]. Néanmoins, il travaille et sous son influence, le comité permet de relever de ses ruines l'enseignement public à tous les degrés et le rétablir sur de nouvelles bases. Le 3 frimaire an III (), Plaichard vote l'accusation de Jean-Baptiste Carrier. Il est un des trois premiers commissaires de la Santé avec Antoine-François Fourcroy et Jean-François Barailon en 1794. À la suite de l'arrestation de Léonard Bourdon, directeur de l'Institut des Jeunes Français après l'Insurrection du 12 germinal an III, la Convention décide le 20 prairial an III d'entendre Plaichard, rapporteur du Comité d'instruction publique, sur le remplacement de Bourdon. Plaichard vint lire son travail[12]. Il propose[13] à la Convention le transfert de l'Institut à Liancourt et sa réunion à l’École des Enfants de l’armée[14]. Cette école est à l'origine de l'actuelle école d'ingénieurs Arts et Métiers ParisTech et de toute l'histoire de ses élèves, les gadzarts. La Convention adopta le projet et chargea de l'organisation les Comités d'instruction publique et des finances ; tout le poids en retomba sur Plaichard[15]. Il écrit le 11 messidor à son ami François Midy[16]. Lors de l'Insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV ; les émeutiers occupent la rue Honoré, la place Vendôme, le Palais-Égalité, et sont écrasés à Saint-Roch. Plaichard habitait à côté, rue d'Argenteuil. Il est pris dans la bagarre, arrêté, retenu dans une section. Le lendemain, Lesage-Senault se lève et demande que le Comité de sûreté générale fasse délivrer le représentant de la Mayenne ; mais les ordres ont été déjà donnés et le Président annonce à l'Assemblée que le citoyen Plaichard a été mis en liberté. Conseil des AnciensAux Élections législatives de 1795, il est Député au Conseil des Anciens[17], le 4 brumaire an IV. Plaichard participe à plusieurs commissions, et plus spécialement à celles qui traitaient des questions sur lesquelles il avait prouvé sa compétence : enseignement public, écoles centrales, écoles de santé, exercice de la médecine, etc[18]. Le , il est élu secrétaire du Conseil des Anciens et signe en cette qualité les procès-verbaux de l'Assemblée. Le 9 floréal, il est membre de la commission chargée de rendre compte du résultat des travaux de l'institut national sur l'établissement des Bibliothèques nationales et le dépôt des livres. MédecineEn dehors de la Convention et du Corps législatif, Plaichard prit encore une part active à la restauration des études médicales via la Société de santé de Paris, à la suite de la sollicitation de Sédillot. Membre résidant, il fait partie avec Pelletier, Piet, Lafisse, Andry, Auvity, Botentuit et Bousquet, du Comité de rédaction du Bulletin de la Société. Le 8 messidor an XI, Plaichard, en collaboration avec Jean-Baptiste-Denis Bucquet, envoie à la Société de l'école de médecine de Paris, par l'intermédiaire du préfet de la Mayenne, une curieuse pièce anatomo-pathologique. Retour à LavalIl quitte l'assemblée en 1797, ainsi que l'avait décidé le 15 ventôse le tirage au sort pour le renouvellement partiel du Corps législatif. Il reprend alors à Laval l'exercice de la médecine ; de membre résidant, il passa au rang d'associé national[19] de la Société de médecine de Paris. Son fils aîné, Joseph Plaichard Choltière, ex-capitaine des grenadiers du corps législatif et adjudant général des armées de la République dans le corps du général Napoléon Bonaparte, est tué par des hommes armés dans la forêt de Concise lors d'une chasse le 17 thermidor an VI. Mort de Joseph Plaichard-Choltière
Joseph Plaichard-Choltière est un ancien capitaine des grenadiers du Corps législatif et adjudant général des armées de la République, dans le corps du général Napoléon Bonaparte. Il vient passer quelques jours à Laval ; il décide d'aller faire une partie de chasse dans la forêt de Concise, dont son père possédait quelques parties ; le fusil sur l'épaule, il part le 17 thermidor an VI, après midi, avec trois compagnons : J.-B. Michel, employé aux bureaux du payeur général de la Mayenne ; Paillard-Dubignon et Pierre Guays ; ils avaient fait une lieue et cheminaient sur la route de la Gravelle, au point où elle relie la forêt de Concise au Pont-Valentin : tout à coup, une quinzaine de brigands, vêtus de carmagnoles, se démasquent, mettent en joue Paillard et Guays en leur criant : Bas les armes ! on veut vous causer ! on ne vous veut point de mal !. Guays, effrayé, hèle Choltière et Michel, restés à vingt pas en arrière : Bas les armes ! répètent les chouans, qui se précipitent sur les chasseurs, les entourent, leur demandent des passeports. Qui êtes-vous, dit Choltière? De quel droit nous arrêtez-vous? Les agresseurs, sans répondre, reculent et tirent sur la petite troupe ; Dubignon reçoit deux balles à bout portant et se laisse choir, sans aucun mal ; à la deuxième décharge, Plaichard tombe en criant : Je suis mort !. Les assassins l'achèvent à coups de crosse sur la tête, dépouillent son cadavre, en partagent le butin, non sans disputes : l'un d'eux brandit le chapeau de la victime, orné du bouton d'or d'adjudant général, et crie : On a tué un pataud ! c'est un pataud !. Paillard-Dubignon et Michel, ligotés, brutalisés, sont les témoins impuissants de cette scène ; les chouans voulurent d'abord les garder comme otages jusqu'à plus ample informé ; finalement, ils se décidèrent à relâcher les deux captifs désarmés ; les bleus ne se le firent pas dire deux fois et coururent prévenir la famille Plaichard et le commissaire du Directoire. Dès le lendemain, 5 août 1798, ce fonctionnaire transmet au Ministre de l'Intérieur la déposition des survivants ; une nouvelle lettre, le 19, avise le Ministre que toutes les recherches pour mettre la main sur les coupables étaient demeurées vaines. Le crime avait eu lieu près de la ferme des Buttes, sans que les habitants, qui battaient le blé dans l'aire, se fussent portés au secours des victimes ; quant à leur témoignage, il fut nul : personne n'avait rien vu ou voulu voir, tant était grande la terreur qu'inspiraient les brigands, et sûre la vengeance qu'ils tiraient des dépositions défavorables ; ils assassinaient en plein jour, en plein village, sans opposition, et les témoins n'hésitaient pas entre le silence et la mort. Le 24 janvier 1824, Bernard Plaichard de la Choltière acheta au prince de la Trémoïlle quelques hectares de cette forêt de Concise où son frère avait péri de si tragique façon.
On lit dans le Bulletin historique de la 20e division militaire, en l'an VI ()[20] : Une battue dans la Mayenne a produit l'arrestation de plusieurs des assassins du trop malheureux ex-adjudant général Choltière. L'un d'eux, le fameux Mahue, dit Fleur d'Epine, trouvé porteur d'un fusil de chasse, a été tout de suite fusillé. Un autre, Lenoir, dit Pain Chaud, a été emprisonné à Laval. Ils avaient été signalés par Jean Peau, acquéreur de biens nationaux, chez lequel ils devaient venir chercher la somme d'argent à laquelle ils l'avaient imposé. Et dans les rapports du général Louis Antoine Vimeux [21] : Lenoir, dit Pain Chaud, a été condamné à mort par le conseil de guerre le [22]. Plaichard est nommé médecin consultant de l'hôpital de Laval[23]. Le 18 vendémiaire an XII, il est[24] président du Conseil de santé des hôpitaux. Le 3 frimaire an XII (), le préfet de la Mayenne, baron Harmand, propose Plaichard au Ministre de l'Intérieur comme membre du Jury médical de la Mayenne[25]. Le 25 nivôse an XII (), Plaichard est désigné comme membre du jury médical de la Mayenne, ainsi que Jean-Baptiste-Denis Bucquet. Le , Plaichard-Choltière est élu membre du Corps électoral[26]. Plaichard est conseiller général en l'an VIII : il fut nommé, le 4 thermidor an VIII, membre de la commission du rapport sur les pertes causées par la guerre civile. Il rédige son mémoire[27] et le lit à la séance du 6 en demandant un dégrèvement pour les intéressés. Il siège au Conseil général jusqu'à sa mort; en 1812, il appose sa signature au bas de l'adresse du Conseil félicitant Sa Majesté l'Empereur et Roi de la naissance de l'Enfant Royal, espoir de la France. Il est désigné comme un des Grands notables du Premier Empire du département de la Mayenne[28]. Plaichard-Choltière meurt le . Bibliographie
Notes et références
Sources partielles: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..
Liens externes
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