Reggie Chartrand

Reggie Chartrand
Image illustrative de l’article Reggie Chartrand
Reggie Chartrand en discussion avec Pierre Bourgault au début des années 1960
Fiche d’identité
Nom de naissance Réginald Chartrand
Nationalité Drapeau du Canada Canada
Naissance
Clarence Creek, Ontario
Décès
Montréal, Québec
Catégorie Poids welters
Palmarès
  Professionnel
Carrière 1952 - 1955
Combats 34
Victoires 24
Victoires par KO 13
Défaites 7
Matchs nuls 3
Dernière mise à jour : 17 mai 2020

Reggie Chartrand est un ancien boxeur et militant pour l’indépendance du Québec, né Clarence Creek (Ontario) et mort le à Montréal[1].

Biographie

Né d'un père bûcheron, Reggie Chartrand est un franco-ontarien qui grandit à Timmins[1]. Il quitte l'Ontario à ses 18 ans pour poursuivre une carrière de boxeur en poids welters[2]. Durant sa carrière professionnelle, il remporte 24 victoires contre trois nuls et sept défaites.

Au début des années 1960, Reggie Chartrand délaisse la boxe pour le combat politique. Il est un des fondateurs du Rassemblement pour l'indépendance nationale (RIN) avec Pierre Bourgault. En 1963, il tient une école de boxe rue de la Visitation, à Montréal, qui lui servira plus tard de local pour des assemblées politiques[3],[1]. En 1964, il crée sa propre organisation militante, les Chevaliers de l'indépendance[1]. Son organisation se charge souvent du service d'ordre pour les manifestations indépendantistes[4]. Ses actions lui valent une réputation de batailleur, laquelle a été immortalisée par Raymond Lévesque dans la chanson Reggie Chartand[5]. Chartrand représente le RIN dans le comté de Verdun lors des élections provinciales de 1966[1]. Il est battu par près de 18 000 voix par Claude Wagner du Parti libéral[6].

En 1967, Reggie Chartrand tient un petit rôle dans Entre la mer et l'eau douce, film de Michel Brault. Dans les années 1980, Chartrand milite contre l'avortement et intente notamment des procès contre le docteur Henry Morgentaler[7]. En 1984, il fait publier Dieu est un homme parce qu'il est bon et fort!, un livre anti-féministe considéré misogyne par certains commentateurs[8],[1].

Il crée en 1987 le parti Action Québec[9],[1]. Il est officiellement le chef jusqu'au 3 juillet 1989, date à laquelle il remet sa démission; il confie alors la direction du parti au maskoutain Jean-Guy Allard. Pour des raisons techniques, le directeur général des élections ne reconnaîtra jamais le nouveau chef[10]. Jean-Guy Allard se ralliera finalement au Parti québécois en septembre 1989, tout en poursuivant conjointement Reggie Chartrand et le Directeur général des élections du Québec pour plus de 405 000$ (5000$ pour les pertes encourues et 400 000$ pour «dommages subits»)[11].

Jules Falardeau, fils de Pierre Falardeau, réalise en 2010 un film documentaire lui étant consacré: Reggie Chartrand, patriote québécois[1].

Bibliographie

  • Reggie Chartrand, La dernière bataille, Montréal, Éditions Partis pris, , 262 p.[1]
  • Reggie Chartrand, Dieu est un homme parce qu'Il est bon et fort! : la révolte d'un homme contre le féminisme : pamphlet, Montréal, Stanké, , 170 p.

Notes et références

  1. a b c d e f g h et i La dernière bagarre d’un «chevalier de l’indépendance», Jean-François Nadeau (), consulté le
  2. Bob, « Reggie Chartrand : boxer c'est mon métier », Photo-Journal,‎ , p. 16 (lire en ligne)
  3. (en) Marven Moss, « Chartrand Boxer Turned Thinker », The Gazette,‎ , p. 28 (lire en ligne)
  4. Didier Bert, « Reggie Chartrand (1932-2014): les poings dressés pour l'indépendance du Québec », La Presse,‎ (lire en ligne).
  5. Raymond Lévesque à la Butte à Mathieu, Montréal, Gamma, GM-102, .
  6. « Résultat des élections », La Presse,‎ , p. 7 (lire en ligne)
  7. « Traîné en justice par Reggie Chartrand : le Dr Henry Morgantaler tente d'obtenir l'arrêt des procédures », Le Soleil,‎ , A12 (lire en ligne).
  8. Pierre Pascau, « En pleine absurdité », La Presse,‎ , A5
  9. Presse canadienne, « «Reggie» Chartrand fonde son parti », La Voix de l'Est,‎ , p. 14 (lire en ligne)
  10. Presse canadienne, « Action Québec. Jean-Guy Allard devra avoir recours à une injonction pour être reconnu », Le Courrier de St-Hyacinthe,‎ , p. 3 (lire en ligne)
  11. « M. Jean-Guy Allard se rallie au candidat du Parti Québécois », Le Courrier de St-Hyacinthe,‎ , p. 12 (lire en ligne)

Liens externes