Rallye de l'Acropole 1975
Le Rallye de l'Acropole 1975 (22e Rallye Acropolis), disputé du 24 au [1], est la vingt-cinquième manche du championnat du monde des rallyes (WRC) courue depuis 1973, et la quatrième manche du championnat du monde des rallyes 1975 (WRC). Contexte avant la courseLe championnat du mondeAprès une saison 1974 réduite à huit épreuves, conséquence du premier choc pétrolier ayant affecté le sport automobile dans de nombreux pays européens, le calendrier 1975, prévoyant onze manches, se montre un peu plus riche, avec notamment le retour du rallye Monte-Carlo, du rallye de Suède et du rallye de l'Acropole, annulés l'année précédente. Les épreuves du championnat sont réservées aux voitures des catégories suivantes :
Le début de saison a été extrêmement favorable à la Scuderia Lancia, qui aborde ce quatrième rendez-vous forte de deux victoires (Monte-Carlo et Suède) et d'une seconde place (Safari), et qui dispose avec la puissante Stratos d'une arme capable de s'imposer sur tous les terrains. Lancia a pris une sérieuse option sur le titre mondial, bénéficiant d'une large avance sur Fiat, son principal adversaire. Seuls ces deux constructeurs ont un programme mondial étoffé, les autres protagonistes du championnat tels Alpine-Renault, Datsun, Mitsubishi, Opel, Peugeot, Renault, Saab ou Toyota se limitant aux épreuves leur apportant les meilleures retombées publicitaires. L'épreuveLes pistes rocailleuses du Rallye de l'Acropole en font une des épreuves les plus difficiles de la saison. A la rudesse du parcours s'ajoutent des conditions climatiques éprouvantes, les équipages devant affronter chaleur et sécheresse durant près d'une semaine. Créé en 1953, ce rallye a acquis une dimension internationale à la fin des années 1950, devenant une des épreuves phares du championnat d'Europe. Annulé en 1974 en raison de la crise, le rallye de l'Acropole retrouve cette année son statut mondial. L'édition de 1973 fut remportée par Alpine-Renault. C'était le troisième succès sur ce terrain pour la berlinette A110, déjà victorieuse en 1970 et 1971. Le parcours
Les forces en présence106 équipages, en grande majorité privés, sont inscrits pour cette course mais seulement 87 voitures seront au départ. Seuls trois constructeurs sont représentés officiellement[2] :
Comme au Safari, la Scuderia Lancia a engagé deux Stratos HF groupe 4 et un coupé Beta. Au niveau des pilotes, on retrouve Björn Waldegård sur la Stratos n°1, la deuxième étant confiée à Raffaele Pinto qui remplace Sandro Munari pour cette course, le coupé étant piloté par Simo Lampinen. Pesant environ 900 kg, la Stratos est équipée d'un V6 de 2 400 cm3 en position centrale arrière, d'une puissance d'environ 240 chevaux. La Beta est une traction motorisée par un quatre cylindres de 1 800 cm3, développant plus de 180 chevaux dans sa version groupe 4.
Première participation mondiale cette saison pour Toyota Europe, qui a engagé deux Corolla 1600 groupe 2 (1 600 cm3, environ 175 chevaux) pour Achim Warmbold et Ove Andersson, récent vainqueur du Safari sur Peugeot 504.
L'Euro Händler Team a engagé deux Ascona groupe 2, (moteur deux litres préparé par Irmscher, près de 200 chevaux, environ 900 kg) pour Walter Röhrl et Rauno Aaltonen. De nombreuses Ascona privées sont au départ, dont celle de Johnny Pesmazóglou, un habitué de l'épreuve.
Disposant d'une Alpine A110 1800 groupe 4 privée (environ 175 chevaux), le pilote local 'Siroco' compte parmi les meilleurs outsiders de l'épreuve. Déroulement de la coursePremière étapeSur plus de 100 équipages inscrits, 87 seulement sont au départ d'Athènes ce samedi . Favori, Björn Waldegård (Lancia Stratos) prend la direction des opérations dès la première épreuve spéciale, au cours de laquelle son coéquipier Simo Lampinen (Lancia Beta coupé) abandonne, boîte de vitesses cassée. Malgré des problèmes de suspension à la suite d'une incursion dans le fossé pour éviter un conducteur à contre-sens, Waldegård domine largement cette première étape, qu'il termine en tête devant la Toyota d'Achim Warmbold et l'Opel Ascona de Walter Röhrl. La Scuderia Lancia a cependant perdu une seconde voiture, Raffaele Pinto ayant renoncé dans le huitième secteur chronométré, également pour un problème de boîte de vitesses, peu avant Ove Andersson, qui a rencontré le même problème sur sa Toyota.
Deuxième étapeCoup dur pour Lancia au départ de la seconde étape : Waldegård ne peut redémarrer, à cause d'une panne d'alternateur. Le temps de réparer et le champion suédois a perdu plus dix minutes, chutant à la troisième place du classement derrière Warmbold et Röhrl, accusant désormais un retard de neuf minutes et demie sur le leader. Il se lance alors dans une course poursuite, se montrant le plus rapide sur presque toutes les spéciales, reprenant près de deux minutes aux hommes de tête. Au terme de l'étape, Warmbold est en tête, mais son avance sur Röhrl, qui a accéléré le rythme, s'est réduite.
Troisième étapeRöhrl se montre à nouveau plus rapide que Warmbold en début d'étape, et l'écart entre les deux pilotes allemands continue à décroître, mais le duel entre les deux hommes se termine lorsque Warmbold est victime d'une crevaison qui lui fait perdre trois minutes. Désormais second, il est sous la menace de Waldegård, qui enchaîne toujours les victoires en spéciale. Derrière ces trois hommes, la bataille pour la quatrième place est serrée entre l'Alpine de 'Siroco' et l'Opel de Rauno Aaltonen.
Quatrième étapeLa fin de course est sans histoire pour Röhrl. Au départ de la dernière étape, il compte deux minutes d'avance sur Warmbold, et semble en mesure de gérer cet avantage. Waldegård, qui visait la seconde place, voit sa remontée stoppée lorsque l'allumage de la Stratos refuse tout service dans la trente-cinquième spéciale. Quant à Warmbold, il sort de la route quelques spéciales plus tard, alors qu'il attaquait pour combler le retard pris sur une erreur de navigation. Aaltonen, revenu sur 'Siroco' à la suite d'une crevaison de ce dernier, ne profite pas longtemps des abandons des principaux animateurs, la boîte de vitesses de son Opel Ascona cédant un peu plus tard. Röhrl rentre à Athènes avec plus d'une demi-heure d'avance sur 'Siroco', remportant sa première victoire en championnat du monde. Une nouvelle fois, l'épreuve s'est révélée particulièrement difficile pour les équipages, seules dix-sept voitures ralliant l'arrivée. Classement général
Hommes de tête
Vainqueurs d'épreuves spéciales
Résultats des principaux engagés
Classement du championnat à l'issue de la course
Notes et références
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